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   Hôm nay Thứ bảy, 23/11/2024 - Ngày 23 Tháng 10 Năm Giáp Thìn - PL 2565 “Tinh cần giữa phóng dật, Tỉnh thức giữa quần mê, Người trí như ngựa phi, Bỏ sau con ngựa hèn”. - (Pháp cú kệ 29, HT.Thích Minh Châu dịch)
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Chuong 1- PRATIQUE

PRATIQUE DE BASE DE TOUT BOUDDHISTE

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La plupart des gens qui se disent bouddhistes méconnaissent en fait la pratique du Dharma*. Ils suivent une direction souvent erronée et finissent par tomber dans l'erreur, donnant ainsi crédit au préjugé selon lequel le bouddhisme est considéré comme une religion ésotérique et sans intérêt. Pour éviter ces déviations, nous devons aussi bien connaître les préceptes de base de la pratique que suivre la voie de la délivrance existentielle. Appliquons le dharma dans notre vie quotidienne pour prouver qu'il est salvateur et qu'il peut concrètement apporter le vrai bonheur à l'humanité. Cela nous évitera d'avoir à regretter d'être des bouddhistes qui déshonorent leur religion.

 

LES BASES DE LA PRATIQUE DU DHARMA

 

Pour un bouddhiste, le premier pas dans la Voie consiste d'abord à changer les trois karma* négatifs en karma positifs.

Ces trois karma proviennent de notre corps, de notre parole et de notre mental. Ceux qui ignorent le Dharma donnent libre cours à leurs actions, à leurs paroles et à leurs émotions, les laissant ainsi produire des effets souvent néfastes. Ce faisant, ils créent non seulement leur propre malheur, mais aussi celui des autres, de leur famille et de la société. Tôt ou tard les délinquants et les criminels finissent en prison, amenant le malheur sur leur famille et sur celle de leurs victimes, contraignant par surcroît la justice à mener des enquêtes et à engager des poursuites à leur encontre.

Un seul acte cruel ou insensé commis par quelques-uns suffit à désorganiser complètement l'appareil social. Cet acte produit un karma négatif. Mais si nous pratiquons le Dharma, nous pourrons alors changer en bien les trois karma du corps, de la parole et du mental.

Prenons l'exemple d'une victime d'un accident de la route qui n'a aucun proche à ses côtés pour l'assister : si nous lui manifestons notre compassion, l'apaisons par des paroles réconfortantes et la transportons éventuellement à l'hôpital, nous créons un karma positif. Cette bonne action nous rendra heureux, atténuera la souffrance de la victime, et recueillera l'approbation des témoins aux alentours.

Par un karma positif, nous contribuons concrètement à l'édification d'une société paisible.

Les mauvaises actions répétées, qu'elles proviennent de notre corps, de nos paroles ou de notre mental, produisent un mauvais karma, car elles deviennent une habitude difficile à corriger. Dans le cas, par exemple, d'un buveur d'alcool : tant qu'il n'en absorbe qu'occasionnellement, il ne deviendra pas dépendant. Mais une consommation quotidienne et excessive le transformera progressivement en alcoolique, et cet état sera le résultat de la mauvaise habitude qu'il a prise : c'est cela, le karma.

Venir régulièrement au secours des miséreux constitue aussi une bonne habitude engendrant le bon karma. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit des habitudes, mais les unes conduisent à la souffrance, les autres à une paix sereine. C'est pourquoi tout bouddhiste pratiquant doit éviter les premières qui sont néfastes, et acquérir les secondes qui sont source de joie. La pratique du Dharma nous permettra ainsi de changer le karma négatif en karma positif. Seuls ceux qui ont une vue erronée se réjouissent du malheur d'autrui; les clairvoyants ne trouvent leur bonheur qu'en aidant les autres à sortir de leur misère.

 

CONCEPTION ERRONÉE

 Il existe des bouddhistes qui "prennent Refuge dans les trois Trésors*" uniquement dans l’espoir de procurer la paix à leur famille, et de remplir leur vie de toutes les bonnes réalisations possibles. C’est pourquoi lorsqu’un de leur proche est malade ou accidenté, ils invitent des moines à venir prier pour son rétablissement. Si les moines empêchés ne peuvent pas répondre à l’invitation, alors ces bouddhistes ont tendance à se fâcher avec eux et à délaisser la pagode. S’ils rencontrent des événements insatisfaisants dans la vie, ils sont vite affligés et pensent que le Bouddha ne leur accorde pas suffisamment de protection. Ayant entendu qu’il existe des temples dédiés à tel divin ou à tel autre génie, faiseurs de miracles, ils y accourent pour leur demander grâce. C’est uniquement dans l’intérêt d’obtenir la paix et la santé qu’ils viennent à la pagode, adhèrent à la religion et s’en détachent facilement s’ils ne parviennent pas à leurs fins.

Il est aussi des gens qui, après "la prise des Refuges*" confient tous les événements de leur vie aux moines. Ils les consultent, soit pour le choix d’une bonne date pour entreprendre la construction de leur maison, soit pour la divination des âges propices en vue du mariage de leur enfant. Ils les sollicitent également pour qu’ils fassent des prières aussi bien pour leur bien-être que lors de la mort de leurs proches. Les moines sont rendus responsables de tout ce qui survient dans leur famille. Si ces personnes ne se sentent pas entourées par les moines, elles sont malheureuses et ne vont plus à la pagode. Une telle prise des Refuges s’apparente à une assurance-vie pour leur propre personne et pour leur famille, tout compris.

Il existe également des personnes qui pratiquent avec légèreté le bouddhisme, en croyant que la pratique consiste à psalmodier des sūtra, à accomplir "l’invocation du Bouddha*" et à respecter le végétalisme*. En dehors de ces observances, ils se comportent comme tout être ordinaire qui ne cède en rien à personne. Pour une journée de douze heures, comment une ou deux heures d’observance pourraient-elles être suffisantes ? Dix heures à perpétrer des mauvaises actions et deux heures à respecter les bonnes actions, une telle pratique ne peut conduire qu’à de faibles résultats. De même si, durant tout un mois, ils se contentent de respecter scrupuleusement seulement six jours de végétalisme avec la pratique du dharma et si, pour les vingt quatre jours restants, ils se laissent aller sans aucune pratique, il est certain que cela est réellement insuffisant. Si par hasard une personne vient à les offenser pendant la période de végétalisme, ils lui rétorqueront : "Aujourd’hui je suis en train de suivre le végétalisme, attention à vous !" Si pratique il y a, elle s’avère être très superficielle.

Bien pire encore, il existe des gens qui craignent que la pratique ne risque de "déclencher l’avalanche de karma". Chaque fois qu’ils se mettent, par exemple, à psalmodier le Sūtra du Lotus*, et que survient une catastrophe dans la famille, ils ne se gênent pas pour l’imputer à la psalmodie elle-même du sūtra et pour l’accuser d’avoir provoqué la survenue de tels événements. À propos de ces événements, on s’interroge en ces termes : "S’agit-il de quelques conséquences karmiques qui ont encore subsisté ou de l’engendrement d’un karma ? " S’il s’agit du premier cas, il est intéressant de poursuivre l’effort afin d’épurer totalement le karma négatif. En revanche, s’il s’agit de l’engendrement de karma, cette accusation est vraiment insensée, puisque pendant la psalmodie, les trois karma retrouvent leur paix intérieure – le corps en posture solennelle produit le karma positif du corps, la bouche psalmodiant procure le karma positif de la parole et le mental se reposant sur la voix de prière se retrouve pacifié et calme – dans ce cas, comment l’action de psalmodier pourrait-elle engendrer un karma négatif ?

Une telle croyance ne repose sur aucun fondement. Le bouddhiste laïc devrait garder sa lucidité et s’abstenir de cette tendance à adhérer aux croyances sans fondement.

 

SE PERFECTIONNER, C’EST DECLARER LA GUERRE AUX DEMONS

 

Celui qui s’engage dans la pratique religieuse est comparable à un combattant ayant déclaré une guerre décisive à ses démons. Il doit les braver avec courage et détermination.

En premier lieu, il se met à combattre ses propres démons. Par exemple, si celui qui vient d’émettre le vœu de patience se fait insulter et sent la colère l’envahir, il doit alors la maîtriser immédiatement pour en sortir vainqueur. En revanche, s’il laisse sa colère se manifester en paroles ou en gestes, il aura échoué.

Un alcoolique qui prend aujourd’hui refuge auprès des Trois Joyaux* et fait vœu de respecter les Cinq Préceptes* doit effectuer une cure de désintoxication. S’il parvient à arrêter toute consommation d’alcool, il en sort vainqueur. Ainsi, dominer sa colère, c’est vaincre les germes de souffrance ; se débarrasser de son penchant pour l’alcool, c’est dominer ses démons. A travers ces deux exemples, on peut déduire que vaincre sa colère ou son alcoolisme invétéré, c'est maîtriser ses afflictions karmiques qualifiées de démons internes. Les vaincre ne peut être que l’œuvre d’un brave combattant.

Toutes les difficultés et obstacles provenant de l’environnement sont appelés "démons externes". Prenons l’exemple d’un homme marié âgé de trente ans qui, ayant prononcé ses vœux d’observance des cinq préceptes, se laisse séduire par une belle femme. Renoncer énergiquement à ce sentiment illicite représente un combat acharné auquel cet homme doit se livrer avec détermination pour pouvoir respecter le précepte de fidélité conjugale, c’est-à-dire le troisième précepte.

Revenons à l’alcoolique qui, ayant décidé de se désintoxiquer après avoir effectué le vœu de réaliser le dernier des cinq préceptes, livre ainsi un ultime combat avec le "démon" dépendance. Dans ces moments difficiles, il lui suffit de rencontrer des amis qui l’invitent et le forcent à boire en usant de nombreux stratagèmes pour qu’il retombe facilement dans l’ivrognerie s’il n’a pas de volonté ferme.

L’énumération complète de tous les démons externes est quasiment impossible. Le bouddhiste pratiquant aura à les dominer avec courage et non à se laisser dominer par eux. Combattre oblige à faire face. C’est pourquoi nous ne pouvons montrer aucune faiblesse ou lâcheté, si nous voulons garder comme seul espoir celui de retrouver la tranquillité. Il n’y a que le combattant ayant tenu tête et vaincu son ennemi qui peut avancer en grade, entonner le chant de la victoire et porter un collier de fleurs. De même, le bouddhiste pratiquant qui a vaincu ses démons internes et externes, pourra connaître son jour de gloire et accéder au statut d’être vertueux accompli.

Tout bon soldat doit avoir l’œil perçant et l’ouie fine pour suivre en permanence les moindres mouvements de l’ennemi car un moment d’inattention peut lui être fatal. De même, le pratiquant doit vivre en pleine conscience chacune de ses pensées et de ses actes. Une seconde de relâchement suffit pour que les démons des afflictions se soulèvent et lui fassent perdre les acquis de l’observance des préceptes.

De ce fait, la pratique doit être observée en toutes circonstances et ne doit pas être réservée aux seuls moments de prière ou à un simple suivi de régime végétarien. C’est ainsi que nous pouvons espérer vaincre nos démons.

Pratiquer le dharma, c’est se débarrasser de ses défauts et vices. Le respecter dès le plus jeune âge facilite grandement la tâche du pratiquant. Si ce n’est pas le cas, l'effort à fournir sera cent fois supérieur, car nous nous trouvons alors entravés par nombres de tares et de vices.

En définitive, aucune difficulté n’est insurmontable pour ceux qui possèdent une volonté inébranlable.

 

MISE EN PRATIQUE
DE LA METHODE FONDAMENTALE DU DHARMA

 

Pour concrétiser cette pratique essentielle, le Bouddha engage ses pratiquants laïcs à l'observance des "Cinq Vertus*" après l'ordination laïque aux "Trois Trésors*". Parmi les cinq préceptes, les trois premiers permettent au bouddhiste laïc de ne pas commettre de mauvais actes physiques, les deux derniers de ne pas proférer de mauvaises paroles. Ainsi, le pratiquant ne peut agir que sur deux des trois types d'actes karmiques. Transformer le résultat karmique à ces deux niveaux d’actions procure déjà de grands avantages.

Par exemple, ne pas nuire aux êtres, c'est-à-dire ne pas les tuer, ne commettre aucun acte de vol, s’abstenir de toute inconduite sexuelle, ne pas dire de paroles mensongères, ne pas s'adonner à la consommation de substance enivrante ou altérant la conscience: avec une telle discipline, le pratiquant est déjà une personne vertueuse. Que de stress et d'angoisse engendrés par la vie actuelle peuvent ainsi être atténués! De ce fait, ses parents et sa famille peuvent jouir d’une vie paisible et heureuse. La société n'aura pas à souffrir de son inconduite civique.

Imaginons un quartier où tous les hommes observent les cinq préceptes, y surviendrait-il encore des cas de meurtre, de vol, d'escroquerie, de viol et d’alcoolisme nuisibles à la société ? Certainement pas, à moins que des intrus s'infiltrent sur les lieux. Pourquoi sommes-nous toujours inquiets lors de nos déplacements ? N’est-ce pas par peur qu’on ne nous nuise, nous vole ou nous escroque… Les pouvoirs publics doivent se préoccuper de faire des enquêtes et des poursuites, parce que la population ignore l’observance de ces préceptes. En revanche, quel soulagement pour eux si le citoyen sait observer ces préceptes et accepte de s’y conformer ! Comme tout individu porte déjà en lui de mauvaises habitudes, les interdictions et contraintes sont nécessaires pour l’empêcher de commettre des actions viles génératrices de souffrance.

Par compassion, Bouddha semble obliger ses disciples à respecter ses recommandations grâce auxquelles les mauvaises habitudes pourront régresser et les bonnes conduites augmenter. Les souffrances s’atténueront et la joie s’amplifiera. Soulager les afflictions humaines, tel est le but essentiel du bouddhisme.

Pour aider l’homme à se perfectionner, Bouddha enseigne les " Dix Grands Préceptes* ", qui assurent réellement la transformation des trois karma engendrés par le corps, la parole et le mental :
+ Transformer les trois mauvais actes karmiques du corps, c’est-à-dire ne pas nuire à autrui, ne pas voler ou piller et ne pas se livrer à l'inconduite sexuelle ;
+ Transformer les quatre karma négatifs engendrés par la parole, c’est-à-dire ne pas mentir, s’interdire de semer la discorde, d’utiliser l’agression verbale ou de se répandre en bavardage oiseux ;
+ Transformer les trois karma issus du mental, c’est-à-dire diminuer la cupidité, la colère et les vues fausses.

Ces dix Préceptes permettent de construire un être humain accompli. Si nous analysons les effets de ces préceptes, du subtil au plus grossier, nous verrons qu’ils sont d’une efficacité inestimable. Un être qui n’est pas guidé par la convoitise sera maître de lui devant toutes les tentations du monde. Inébranlable devant la richesse et la beauté, l’honneur et le pouvoir, il sera parfaitement intègre et noble. Nous résoudrons mieux tout problème, avec calme et clairvoyance, si nous ne sommes pas aveuglés par la colère. En maîtrisant la colère, nous ne proférerons aucune parole grotesque ou cruelle, ni ne commettrons aucun acte impitoyable.

Nous n’aurons plus jamais de remords, et nos proches n’auront pas à nous détester. Résoudre avec clairvoyance et intelligence les problèmes qui se posent renforce notre capacité d’assumer de grandes œuvres. Ne pas aborder de façon univoque ni superficielle toute théorie ou tout problème permet aux autres de mieux nous comprendre et de nous apprécier réellement. Les vues fausses entraînent une vision déformée ou erronée susceptible de créer dispute ou haine. L’absence de vue fausse donne un esprit plus ouvert, tolérant, pénétrant et éclairé. Sans vue fausse, nous vivrons en bons termes avec tout le monde, en harmonie avec les autres "vues justes*". La compréhension mutuelle ou la contradiction avec autrui sont à l’origine d’une vie heureuse ou malheureuse. Remplacer les vues fausses par les justes, ce sera vraiment le bonheur pour l’existence humaine. Une pensée juste induit une action ou une parole juste, une pensée fausse induit, elle, une action ou une parole fausse. C’est en se préoccupant d’abord de la transformation du karma du mental que les Dix Préceptes parviennent à construire un homme accompli. La pratique des Cinq Vertus parvient ensuite à transformer les deux autres karma du corps et de la parole. C’est pourquoi nous autres, pratiquants bouddhistes, ne devons pas nous arrêter à l’observance des Cinq Vertus, mais la compléter par la pratique des Dix Grands Préceptes.

 

TRANSFORMER NOS TROIS KARMA CONSTITUE
LA BASE DE L’ENSEIGNEMENT DU BOUDDHA

 

En Chine, sous la dynastie Tang**, vivait un maître zen qui trouva un jour, sur un arbre, un endroit propice à sa pratique spirituelle. Il aménagea sans tarder des branchages pour se construire une place ressemblant à un nid de corbeau, où il s’assit en zazen*. Après un certain temps, il atteignit l’Éveil. Les gens le nommèrent Maître zen Ô Sào, c’est-à-dire le Maître zen assis sur un nid de corbeau.

Bạch Cư Dị **, un lettré renommé de l’époque promu mandarin de ce district, eut connaissance de la réputation dont jouissait ce maître et vint immédiatement pour recevoir son enseignement. Lors de l'entrevue, le mandarin lui posa maintes questions dont cette dernière :
- Quelle est l’essence de Buddhadharma*?
Le maître zen lui répondit de son échafaudage :
- Ne pas commettre d'actes mauvais, accepter de réaliser toutes bonnes actions, garder l’esprit pur et transparent, tel est l’Enseignement des Bouddhas [v/Chớ tạo các điều ác, vâng làm mọi việc lành, giữ tâm ý trong sạch, đây lời dạy chư Phật].
Bạch Cư Dị lui répondit en riant :
- Votre stance, un enfant de huit ans est capable de la réciter !
Le maître zen lui répliqua :
- Certes, l’enfant de huit ans peut la connaître par cœur, mais le vieillard de quatre-vingts ans aurait du mal à la réaliser !
Le mandarin le salua et se retira.

À travers ce récit, nous voyons que l’essence du bouddhisme consiste à apprendre aux fidèles laïcs la nécessité de transformer leurs trois karma négatifs en trois karma positifs :
- "Ne pas commettre de mauvaises actions" signifie "arrêter les trois karma négatifs".
- "Réaliser volontiers toute bonne action" veut dire "développer les trois karma positifs".
- "Garder l’esprit serein" consiste à contrôler les pensées karmiques.

Une fois le mental pacifié, gestes et paroles deviennent sereins et perfectibles. Les pensées karmiques sont le moteur principal de toutes actions. Un verset leur a été consacré afin de montrer leur prépondérance. Le Bouddha Śākyamuni** n’était pas le seul à avoir enseigné cette pratique, tous les Bouddhas l’ont fait : "Tel est l'enseignement des Bouddhas".

Notons un point important : Bạch Cư Dị, trouvant la stance trop facile à retenir, la sous-estima en disant "Même un enfant de huit ans peut la réciter". Il recevra aussitôt la réplique fulgurante du maître zen: "Un enfant l'aurait retenu, mais une personne de quatre-vingts ans ne saurait l’accomplir". La Voie spirituelle exige non seulement la juste compréhension, mais surtout une bonne pratique régulière. En revanche, si la quête de la Voie spirituelle se résume à une simple acquisition de connaissance, elle ne correspond alors qu’à un jeu futile. En appliquant l'enseignement du Bouddha dans la vie quotidienne, nous verrons que cet enseignement nous procure de réels avantages.

Quelle que soit l’efficacité d’un médicament, un malade qui se contente d’en connaître le nom et de décortiquer sa formule sans daigner en prendre ne pourra jamais guérir. Si le pratiquant consent à mettre en pratique l'enseignement de Bouddha, comme le patient qui accepte de prendre les médicaments, alors les souffrances cesseront de le poursuivre. En effet, celui qui étudie le dharma dans le simple but de le comprendre et d’en discourir ressemble à une personne qui mange plein de gâteaux virtuels sans jamais être rassasiée. Seul, celui qui étudie l'Enseignement du Bouddha en vue de le pratiquer est un bouddhiste authentique.

En conclusion, nous voyons que l’enseignement du Dharma se focalise en premier lieu sur la transformation des trois karma négatifs en trois karma positifs : c’est le travail de départ indispensable pour tout pratiquant laïc. Une société composée d’individus bienfaisants ne peut qu’être meilleure. En transformant nos trois karma, du négatif vers le positif, nous progressons tout droit dans la voie de la vertu, contribuons au bonheur de notre famille et construisons un monde civilisé. Le terme “ civilisé " désigne ici une civilisation où règnent la vertu, la compassion partagée, avec des personnes intègres et nobles.

C’est pourquoi le Sūtra des Dix Bons Préceptes précise que le pratiquant de ce sūtra renaîtra dans les sphères célestes appelées la Voie céleste du bouddhisme.

Mais pour nous, ce pratiquant est un être accompli. Plus il y en aura dans une société et plus celle-ci sera parfaitement civilisée. C’est ainsi que le Dharma transforme par son enseignement l’humanité.

 

FIN DU PREMIER CHAPITRE
 

 

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