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   Hôm nay Thứ sáu, 22/11/2024 - Ngày 22 Tháng 10 Năm Giáp Thìn - PL 2565 “Tinh cần giữa phóng dật, Tỉnh thức giữa quần mê, Người trí như ngựa phi, Bỏ sau con ngựa hèn”. - (Pháp cú kệ 29, HT.Thích Minh Châu dịch)
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 Thiền Phái Trúc Lâm Việt Nam Thế Kỷ 20-21

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Chuong 4 - LE BODHISATTVA REDOUTE LA CAUSE

CHAPITRE IV
 LE BODHISATTVA REDOUTE LA CAUSE,
 L’ÊTRE HUMAIN REDOUTE LES EFFETS

Tout être humain recherche le bonheur et redoute la souffrance. Un profane n'aspire qu'aux conséquences bienheureuses sans se soucier de celles provoquées par ses mauvais actes. À l’opposé, une personne bien consciente de la cause de la souffrance, essaie de semer des graines de joie autour d'elle.

Lequel de ces deux êtres a raison ?

Même un naïf peut comprendre qu’il est illusoire d’espérer des résultats positifs sans avoir pris la peine auparavant de créer des conditions favorables et que, s’il continue à semer le vent, il récoltera forcément un jour ou l’autre la tempête. Donc, sans mauvaises intentions, pas de conséquences malheureuses. Une bonne conduite, et la joie viendra systématiquement à nous. Un homme sage doit veiller à ses actes, ne retenir que les bons et rejeter les mauvais. Si, durant toute sa vie, il n'a effectué que des actions bienfaisantes, évitant les mauvaises, sa vie n’en sera que plus belle et plus paisible.

Au contraire, un individu qui ne pense qu'à commettre des actions malfaisantes, délaissant les bonnes, ne recueillera inévitablement que des malheurs, en dépit de toutes ses vaines prières.

Pour cette raison, bon nombre de bouddhistes connaissent par cœur ce précepte de Bouddha « Le Bodhisattva redoute la cause, l’être humain redoute les effets ».

DISTINCTION ENTRE LE BODHISATTVA ET LE PROFANE

Le Bodhisattva* est un être éveillé qui voit l'origine de la souffrance et celle du bonheur. Pour éviter la souffrance et accéder au bonheur, il convient d’éviter de semer la souffrance et d’essayer de répandre paix et joie. Ainsi, sans mauvaises graines semées, pas de mauvais fruits recueillis. L’action bienveillante ne pourra apporter que du réconfort. Telle est la conduite d’une personne éveillée.

Le profane, quant à lui, manquant de lucidité, ne vise que les conséquences. En recherchant le bonheur tout en fuyant le malheur, il ne cherche pourtant pas à nourrir les semences du bonheur et à éviter les germes de la souffrance. Lorsque celle-ci survient, toute prière sera vaine car toute cause a déjà réalisé son effet. Comment cet homme pourrait-il cueillir le fruit de son bonheur s’il n’a rien fait pour ensemencer les bonnes graines ?

Tout ceci illustre les attitudes contradictoires entre le profane et l’être éveillé. Toutefois, pour tous ceux qui sont capables de délaisser leurs illusions ou de cultiver leur esprit éveillé, il leur suffit de bien choisir la cause. Qui ne pourra pas le faire ? C’est cela un acte réalisé en pleine conscience. Aussi sommes-nous tous capables de réaliser les actes de Bodhisattva et de délaisser toutes les spéculations d’un être profane.

LE BODHISATTVA REDOUTE LA CAUSE

Un Bodhisattva est un être illuminé. Il est aussi celui qui aide les autres à s’éveiller. De ce fait, il cherche à supprimer toutes les causes de la Souffrance qu'il reconnaît parfaitement et qu'il redoute.

Face à la cupidité et à l'avarice qui sont sources de malheurs, le Bodhisattva pratique la générosité et la charité, ce qui permet de dire que cette pratique aide à transformer les malheurs.

Face au laisser-aller et à la vanité, négation de toutes les vertus, le Bodhisattva s'applique à observer l'Éthique Bouddhique*, ce qui permet de dire que la pratique de cette Éthique aide à lutter contre le non-respect des règles.

Face à la colère, cause de nombreux péchés, le Bodhisattva se perfectionne en pratiquant la patience et l'humilité, ce qui permet de dire que cette pratique aide à neutraliser la rancœur.

Face au laxisme et à la paresse, sources de tous les vices, le Bodhisattva pratique la persévérance, ce qui permet de dire que cette pratique aide à maîtriser la torpeur.

Face à l’agitation de l’esprit, source de la perturbation et de l’obscurcissement de l’esprit, le Bodhisattva se perfectionne en pratiquant la méditation-concentration, ce qui permet de dire que la méditation aide à éradiquer l’agitation mentale.

Face à l'ignorance, source du cycle des naissances et des morts, le Bodhisattva perfectionne la Connaissance transcendantale*, ce qui permet de dire que la Sagesse aide à vaincre l’ignorance.

Si le Bodhisattva se perfectionne dans la pratique de ces six Perfections*, c'est pour faire tarir les six sources de tous les maux obscurs et dangereux qui entraînent l'homme dans un cycle de souffrance sans fin. L’éradication totale de ces six causes conduit à l’émancipation et à l’éveil.

La pratique de ces six Perfections représente la voie de la réalisation de Bodhisattva jusqu’à l’Éveil où il devient réellement Bodhisattva. C’est la partie de la pratique du Bodhisattva essentiellement centrée sur son propre éveil.

LE COMMUN DES MORTELS REDOUTE
LES CONSÉQUENCES DE SES ACTES

Le commun des mortels fait preuve d’ignorance* : il redoute la souffrance sans en connaître la cause. Devant la douleur, il s’affole, supplie, appelle à l’aide, mais il ne s’interroge pas sur la cause originelle de cette souffrance. Quand celle-ci est passée, il se comporte comme si rien ne s’était produit sans chercher à s’améliorer.

Ce que redoutent le plus les êtres vivants et ce qui leur fait peur, c’est :

- D’être assassinés. Pour autant, ils n’abandonnent pas toute idée d’attenter à la vie d’autrui. En gardant un tel projet en eux, comment peuvent-ils éviter en conséquence d’être tués par les autres ?

- D’être volés, dépossédés de leur fortune sans pour autant cesser de convoiter les biens d’autrui. Il est évident que la situation inverse est tout aussi concevable.

- D’avoir peur que leurs femmes et enfants soient violés alors qu’ils convoitent celles et ceux des autres. Nourrir l’intention de déshonorer la famille des autres, c’est risquer en retour que les autres leur rendent inévitablement la pareille.

- D’être trompés par des paroles mensongères ou diffamatoires tout en éprouvant du plaisir à berner et à dire du mal des autres. Une telle attitude entraînera des conséquences identiques inévitables.

- D’avoir terriblement peur d’être la risée d’autrui quand ils sont ivres morts, sans pour autant cesser de boire de l’alcool. Tant que nous continuons à boire, nous devons accepter l’ivresse.

Telles sont les conséquences tant redoutées par les êtres vivants. Cependant, quelle inconscience de leur part lorsqu’ils n’évitent pas les causes qui engendrent ces conséquences ! C’est de cela qu’il s’agit quand on parle de l’Ignorance*, un caractère propre au commun des mortels que nous sommes.

LE BODHISATTVA CULTIVE LA BONNE CAUSE

Au service des autres, la mission du Bodhisattva est de mener tout être humain à l’Eveil. Pour atteindre ce but, il doit lui-même acquérir cinq qualités essentielles :

- Une connaissance exhaustive du Buddhadharma* (connaissance des Écritures des trois Corbeilles*). Comment pourrait-il en effet guider les autres sur la voie de l’Éveil et mener ainsi à bien sa mission s’il ne connaissait pas parfaitement l’enseignement bouddhique ?

- Des connaissances solides en psychologie, sociologie, sciences physiques… (connaissance des matières) qui l’aident à surmonter les obstacles dans sa tâche de diffusion de l’enseignement bouddhique.

- Des connaissances médicales (méthodes thérapeutiques) qui lui permettront de guérir les malades. Ceux-ci, ayant recouvré leur santé, seront disponibles pour écouter et pour suivre l’enseignement bouddhique avec sympathie et avec tout leur coeur.

- Il doit également exercer avec talent certaines professions ou métiers (connaissances techniques). En effet, pour mieux aider les gens, il est indispensable d’exercer avec maîtrise telle ou telle profession, tel ou tel métier afin de pouvoir ensuite instruire ses semblables et contribuer au développement économique du pays. En ce qui nous concerne, grâce à notre savoir faire, les autres viendront solliciter notre aide. C’est alors que se présente à nous l’opportunité qu’ils écoutent le message que nous souhaitons leur transmettre.

- Enfin, le Bodhisattva doit parler couramment plusieurs langues (connaissances linguistiques). Ainsi peut-il se faire mieux comprendre et mieux communiquer avec des personnes de conditions sociales et d’origines ethniques différentes. S’adresser à chacun dans sa propre langue facilite la transmission.

Lorsque le Bodhisattva possède ces cinq qualités essentielles, il lui devient possible de réaliser la bonne Cause qui est celle de guider les autres sur la voie de l’Éveil. Nous-mêmes, gardons-nous d’être la proie de l’idéal illusoire d’être au service d’autrui, alors que nous ne possédons réellement ni aptitude ni capacité pour réaliser cette bonne Cause. Dans ce cas, notre bonne volonté à aider les autres serait inefficace et inutile. Il nous faut donc acquérir avant toutes choses ces cinq qualités essentielles encore nommées les cinq Connaissances Supérieures du Bodhisattva*. Cette condition remplie nous permettra d’affirmer que nous possédons assez de bagages pour remplir notre mission qui consiste à guider les autres sur la voie de l’Eveil.

Une fois ces cinq conditions réunies, le Bodhisattva, dans sa mission de guide, doit aussi tenir compte de quatre réalisations pratiques :

- En premier lieu, il doit se tenir prêt à apporter une aide pécuniaire, matérielle et physique si nécessaire. Il pourrait, dès lors, réussir à susciter plus facilement la sympathie (Persuasion par les dons).

- En second lieu, le Bodhisattva doit toujours prononcer des paroles douces et affectueuses. Il est bon de se rappeler que même si nous avons rendu de nombreux services, il peut toujours se produire que, par maladresse, nous prononcions des paroles brutales ou méchantes. Les personnes que nous avons assistées peuvent alors céder à la colère ou se mettre à nous détester, ce qui n’était sûrement pas notre intention à l’origine. Il est bon d’avoir à l’esprit que seules les paroles aimantes permettent de se faire accepter et écouter (Communication avec des paroles aimantes).

- En troisième lieu, le Bodhisattva doit s’engager sans hésitation à aider avec efficacité les gens qui sont dans le besoin. Il doit le faire non seulement en paroles mais aussi en actes et y engager toute son énergie. Grâce à cette aide dans la réalisation de leurs tâches manuelles, ces personnes pourraient, en retour, être plus disponibles à l’écoute et plus perméables au Saddharma* (Partage de l’habilité manuelle).

- En quatrième lieu, le Bodhisattva se doit de partager volontairement la vie des gens dans leurs activités professionnelles. La compréhension et la communication entre les collègues partageant les mêmes situations ou rencontrant les mêmes difficultés s’avèrent en effet beaucoup plus aisées (Partage de compétence professionnelle). Dans ce contexte, nous pouvons facilement transmettre l’enseignement du Saddharma.

Tels sont les quatre modes de partage et d’accompagnement* indispensables que doit posséder un Bodhisattva dans sa mission : conduire les hommes sur la Voie de l’Éveil.

L’ÊTRE HUMAIN NE SOUHAITE QUE LES BONS EFFETS

Sans se préoccuper de créer de bonnes causes, l’être humain espère obtenir de bons effets. Comment ces effets pourraient-ils survenir en l’absence de conditions favorables ? Malgré cette ignorance, l’être humain continue à espérer. Ainsi souhaitons-nous vivre très longtemps en bonne santé sans daigner avoir la moindre compassion envers tous les êtres vivants, hommes et animaux. On ne peut pas à la fois mépriser la vie d’autrui et exiger le respect de la sienne. On ne peut pas non plus aimer la richesse et espérer le soutien des autres tout en restant à l’écart des actions caritatives et en étant indifférent à la misère des autres. On ne peut pas souhaiter avoir une famille heureuse et digne de respect sans se comporter dignement envers ses proches. On ne peut pas non plus espérer ne pas être escroqué tout en bafouant l’honnêteté. Toutes ces attitudes reviennent en fait à vouloir aller à l’Ouest en prenant la direction de l’Est.

Il y a d’autres cas de figure :
- Ceux qui prient pour que leurs familles vivent dans l’harmonie, mais qui sont incapables de prononcer des paroles aimantes.
- Ceux qui souhaitent ne pas être l’objet de propos méchants, mais sont incapables de prononcer des paroles de paix.
- Ceux qui prônent la sincérité à leur endroit et ne l’exercent pas envers les autres.
- Ceux qui souhaitent que leurs biens ne soient pas exposés à la malhonnêteté, mais n’éliminent pas leur désir de posséder ceux des autres.
- Ceux qui espèrent ne pas s’attirer la haine des autres, mais ne savent pas pardonner.
- Ceux qui espèrent obtenir une intelligence clairvoyante, mais en gardant à tout prix leur vision erronée.

Tous ces nombreux désirs ne seront jamais exaucés, car on ne peut pas espérer cueillir les fruits sans avoir semé les graines. Ce sont purement des manifestations de désirs, marque de l’illusion humaine*.

DIFFÉRENCES ENTRE BODHISATTVA ET SATTVA

Face à la peur, un Bodhisattva et un Sattva* ont des attitudes différentes.

Le Bodhisattva reconnaît les causes de la souffrance et cherche par tous les moyens à les détruire. Tant que subsistent des germes de souffrance, le Bodhisattva est dans l’intranquilité. C’est pour cette raison qu’il applique sans relâche les six Perfections* pour éliminer tous ces germes. Une fois les graines de la souffrance éradiquées, il n’y aura pas de fruits à récolter. Le Bodhisattva, lui, n’aura donc jamais à se préoccuper des conséquences de ses actes. Compte tenu de sa posture, il ne craint pas les effets car il sait qu’ils n’ont pas lieu de se produire.

À l’inverse, le commun des mortels redoute les conséquences malheureuses sans tenter d’éliminer les causes. Plus il a peur, plus le malheur arrive. On pleure, on se lamente quand le malheur est là, mais l’on ne veut pas reconnaître les raisons qui l’ont engendré. Implorer le Ciel, incriminer la Terre, haïr le monde, ne sont que de vaines gesticulations qui souvent ne font qu’aggraver nos souffrances.

Aucun divin*, aucun Bouddha ne cherche à nous faire souffrir. C’est notre immense ignorance qui engendre les germes de notre malheur. Une fois les graines semées, nous en récoltons forcément les fruits. Pleurer, gémir, se lamenter accentuent notre souffrance.

Pour guider autrui sur le chemin de l’Eveil, le Bodhisattva doit être passé maître dans les Cinq Connaissances supérieures* et les quatre modes de Partage et d’Accompagnement* qui lui serviront de radeaux pour aller au secours des autres. Un Bodhisattva ne se complaît pas dans les désirs illusoires, mais pose un regard attentif sur la réalité. Il se doit d’être talentueux et vertueux avant de commencer à prodiguer l’enseignement et la pratique aux autres. Un Bodhisattva ne se contente pas de parler en théorie de compassion et d’amour pour son prochain. Un Bodhisattva est un homme d’action mettant sa sagesse et son talent au service des gens au cœur de la vie, à leurs côtés, en appliquant ainsi les troisième et quatrième modes d’accompagnement qui sont les partages de l’habilité manuelle et de compétence professionnelle.

Un Bodhisattva n’est pas une image que l’on vénère dans les pagodes, un personnage juché sur son trône de lotus ou chevauchant un lion, mais c’est une personne dotée d’un savoir-faire pointu, au corps marqué par l’effort qui s’affaire dans les ateliers d’usine ou dans les entreprises. Impliqué dans le travail, il partage avec les autres ses connaissances professionnelles, en appliquant la quatrième Connaissance de Bodhisattva qui est celle des connaissances techniques.

À l’opposé, le commun des mortels escompte des résultats merveilleux, mais ne contribue pas à créer des conditions favorables pour les obtenir. Comment pourra-t-il espérer cueillir de bons fruits s’il n’a rien semé ? Vouloir cueillir sans avoir semé, c’est faire d’une cueillette le résultat d’une tricherie, d’un vol, d’une immoralité. Supposons que nous ayons un voisin dont l’oranger ploie sous ses fruits. Nous les convoitons, puis nous nous mettons sans aucune gêne à les cueillir. Deux hypothèses se présentent à nous : soit le propriétaire nous surprend sur le fait et nous fracture le bras, soit nous arrivons à les subtiliser et à les ramener chez nous sans être pris la main dans le sac. Dans ce cas là, ce sont quand même des fruits du vol, de la malhonnêteté et du déshonneur. Qui espère cueillir sans semer nourrit des rêves illusoires, loin de la réalité. Appartiennent à cette catégorie, les paresseux qui ne veulent être que des profiteurs. Attendre le fruit sans avoir eu la sagesse d’en semer : c’est cela l’ignorance des Sattva.

Le Bodhisattva n’est pas différent du commun des mortels, hormis la vision des choses : regarder profondément les causes pour éviter celles qui sont génératrices de malheur et développer celles qui sont porteuses de bonheur, telle est l’attitude du Bodhisattva.

N’espérer que le bonheur et fuir le malheur sans vouloir chercher leurs causes, telle est l’attitude des Sattva. Un Bodhisattva et un Sattva ne sont pas très différents en tant que créatures. Leur différence réside dans le regard qu’ils portent sur les causes et les effets. Ils sont comme deux personnes se trouvant au même endroit : l’une ayant le regard tourné vers l’Est, l’autre vers l’Ouest. Si celle qui a le regard tourné vers l’Ouest accepte de regarder vers l’Est, il n’y aura plus de différence entre eux. Ainsi, tous les Sattva ont la capacité de devenir Bodhisattva. L’état de Bodhisattva n’est donc pas le privilège exclusif des Bodhisattva.

À travers tout ce texte, nous voyons que la distance qui sépare un Bodhisattva d’un Sattva n’est que de l’épaisseur d’un fil de soie ou d’un cheveu. Il suffira que le Sattva sache transformer la crainte des conséquences de ses actes en une véritable attention vigilante à leur cause profonde pour devenir un Bodhisattva. Vraiment, l’ignorance et l’Eveil ne diffèrent que par la position du regard. Un moine donnant les enseignements du Bouddha peut être considéré comme un Bodhisattva grâce à ses connaissances approfondies du Dharma.

Dans de nombreuses situations, un Sattva diffère peu d’un Bodhisattva :
- un médecin dévoué à ses malades pourrait être également un Bodhisattva s’il applique avec âme et conscience ses "Connaissances médicales".
- un ouvrier qualifié qui forme ses apprentis avec dévouement et désintéressement pourrait être probablement un Bodhisattva car il s’applique à la réalisation de ses "Connaissances techniques".
- un travailleur au champ qui adresse des paroles de morale authentique à ses compagnons pourrait lui aussi être un Bodhisattva excellant dans l’art d’Accompagnement à l’Eveil.

Un Bodhisattva est quelqu’un qui nous est très proche, mais qui se distingue de nous par sa faculté à identifier les mauvaises causes afin de les éviter et à nourrir les bons effets. Quant à nous qui comptons uniquement sur les bonnes conséquences de nos actes, nous ne nous donnons pas la peine d’examiner leurs causes profondes. En médecine, il existe aujourd’hui un adage : « Plutôt prévenir que guérir. » Cet adage peut s’apparenter à : « Plutôt avoir peur des causes que des effets de nos actes. »

Le bouddhisme est la voie amenant à l’éveil. Identifier clairement les causes de tout événement, c’est l’éveil ou le bodhi*. Nous qui suivons le chemin du Bouddha qui n’est autre que la Voie de l’Eveil, nous devons pratiquer la vision profonde des origines de tout événement afin d’éviter les mauvaises conséquences ; ceci constitue l’observance des Vœux de Bodhisattva, le Bodhisattvacaryā*. Puisque chacun de nous est capable de prendre en considération cette peur des causes, nous pourrons tous devenir des Bodhisattva.

botatVanThusSuLoi
Maῆjuśrī Bodhisattva
Emblème de la Connaissance intuitive.

 

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