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   Hôm nay Thứ tư, 17/12/2025 - Ngày 28 Tháng 10 Năm Ất Tỵ - PL 2565 “Tinh cần giữa phóng dật, Tỉnh thức giữa quần mê, Người trí như ngựa phi, Bỏ sau con ngựa hèn”. - (Pháp cú kệ 29, HT.Thích Minh Châu dịch)
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 Thiền Phái Trúc Lâm Việt Nam Thế Kỷ 20-21

POURQUOI AI-JE CHOISI DE VALORISER LE BOUDDHISME SOUS LA DYNASTIE DES TRẦN ? Thiền Thất Thường Lạc

POURQUOI AI-JE CHOISI DE VALORISER LE BOUDDHISME SOUS LA DYNASTIE DES TRẦN ?

Texte vietnamien du Maître thiền, Vénérable THÍCH THANH TỪ
Extrait du livre « Les Trois Questions Essentielles Dans Ma Vie De Moine »

Traduit par Diệu Anh
Revu par le Groupe Saddharma [Source]

Pendant presque dix huit siècles, du IIème au XXème siècle, l'histoire du bouddhisme vietnamien a connu des périodes fastes et des périodes de déclin. Comme nous faisons partie d'une génération descendante, nous éprouvons la nécessité de faire redécouvrir à notre époque contemporaine la meilleure période du bouddhisme vietnamien afin de le revaloriser aux yeux des moines et moniales ainsi qu’aux bouddhistes laïcs vietnamiens pour qu’ils puissent suivre la voie. Il s'agit là d'une lourde responsabilité. Ayant bien assimilé la sagesse de la pratique bouddhique au vu de la bonne utilisation des deux unités de principe et de circonstance propice, nos moines bouddhistes auront le privilège d’aborder le courant de la voie bouddhique actuelle, de repérer dans l’histoire du bouddhisme vietnamien l’épisode approprié qui peut s’adapter au rythme de la conjoncture actuelle du pays.

Nous nous efforçons de porter sur nos propres épaules cette importante tâche. C'est ainsi qu'après plusieurs années de réflexion, j'ai pris la décision de choisir le bouddhisme sous la dynastie des Trần comme une passerelle dans la reconstruction du bouddhisme du Vietnam actuel. Une telle décision s’appuie sur de nombreuses raisons.

I. REVALORISER LE BOUDDHISME VIETNAMIEN

1.1 Période De Déclin

Entre le milieu du XIXème siècle et celui du XXème siècle, au Vietnam, le bouddhisme a connu l'épisode le plus sombre de son histoire, car durant presque un siècle, notre pays était sous la domination française, interdisant tout regroupement collectif, toute religion à caractère national. Comme le bouddhisme était intimement lié au peuple vietnamien, les dominateurs déployaient tous les moyens de restriction possibles afin de déprécier la fidélité du peuple et de le soumettre. C'est ainsi que durant cette période, les éminents sages se retiraient peu à peu sans pouvoir former de futurs successeurs. Dans les pagodes, il n'y avait plus de talentueuses personnalités vertueuses pour enseigner, mais d’autres individus qui, de plus en plus nombreux, "s'abritent derrière Bouddha/Ẩn dương nương Phật", ou qui se réfugient sous "le couvert de la miséricorde/Núp bóng từ bi" comme moyen de survivre. Ecoutez ce chant populaire pour en prendre conscience:

                    Quelle tranquillité d'être gardien de pagode,
                    A psalmodier des Sūtra, invoquer Bouddha et avoir plus de vivres qu’il ne faut pour sa subsistance.
                    Que Bouddha ne joue pas le mauvais tour de s'en aller,
                    Car pagode sans Bouddha, le gardien devra aussi la déserter.

En se réfugiant dans la pagode mais sans aucune motivation de pratiquer le Dharma, ces individus sans scrupule, n'hésitent pas à commettre les pires actions. C'est en cela qu'ils causent des préjudices incalculables suscitant de nombreuses réactions ironiques et satiriques:

                    Pour la vie de moine, Bouddha recommande le régime végétarien,
                    Alors l’on peut manger de la viande de chiot et non du chien…

C'est ainsi que les pagodes se transforment en refuge familial d’individus pour qui, les seuls moyens d'existence se résument à "se mettre à l'abri, sous le couvert de la miséricorde/Núp bóng từ bi". Alors, pour exprimer les mécontentements, les profanes profèrent des railleries telles que:

                    L’épouse du moine s’occupe de ses affaires,
                    Sa tunique noire, son chapelet, sa belle maisonnette
                    Pour qu'il puisse mener une vie heureuse…

Durant cette période de déclin du bouddhisme vietnamien, la majorité des gens entraient en religion soit après des échecs personnels ou par dépit amoureux ou encore pour cause de maladie, de vieillesse... De tels états d'esprit influençaient fortement la vie littéraire de l'époque. Paraissaient alors en abondance des romans et des pièces de théâtre ayant pour thème la vie affligeante des religieux et religieuses de cette catégorie. Même à l'heure actuelle en 1977, certaines personnes persistent à croire que c'est le désappointement, la déception amoureuse.... qui ont motivé les jeunes gens à se faire moines ou moniales. Il n’y a ni égard ni déférence envers les moines bouddhistes. Avec un tel état d’esprit, comment pourrait-on avoir encore de la considération pour les enseignements de Bouddha ? Voilà la douloureuse question qui m'a incité à œuvrer pour la restitution du bouddhisme vécu sous la dynastie des Trần.

1.2 Le Roi Devenu Moine

En Inde un prince quittait sa famille pour la quête de la voie de la libération afin d'adoucir les souffrances des êtres vivants. De même au Vietnam un roi délaissait son trône et se retirait dans les hautes montagnes pour se consacrer à la pratique spirituelle afin de pouvoir apporter de l’aide à son prochain. Si un prince indien sacrifiait richesse et gloire, y compris le futur trône d'empereur, à la recherche de la Voie qui permettrait de délivrer les êtres vivants de toute souffrance, cette Voie devrait être sublime et transcendante.

Longtemps après, au Vietnam, le roi Trần Nhân Tông, ayant bien saisi l’essence du bouddhisme, abandonna son trône au sommet de sa gloire au profit de son fils, et se fit ordonner moine. Si le bouddhisme n'est pas sublime et extraordinaire, comment a-t-il pu amener un roi à "déconsidérer le trône doré comme une vieille sandale déchirée", à troquer le manteau royal contre l'habit de moine, et enfin à se retirer pour sa vie de moine dans la montagne ?

En Inde comme au Vietnam, le bouddhisme possède une force exceptionnelle au point de convaincre un prince et un roi de sacrifier leur vie sociale radieuse pour une vie austère vouée à la pratique de perfectionnement de soi. Au Vietnam, sous la dynastie des Trần, l'ascension du bouddhisme est prodigieuse. Deux événements marquants de cette période en témoignent : le roi lui-même et le lauréat des concours impériaux/Trạng Nguyên se retirèrent pour l’ordination bouddhique. Leur consécration a permis aux religieux de ce temps de retrouver leur dignité d'antan, tout en redorant l'emblème bouddhique. En évoquant la qualité exceptionnelle du bouddhisme à l'époque des Trần, nous n’aspirons qu’à revaloriser le bouddhisme vietnamien actuel.

1.3 Le Premier Patriarche Vietnamien Du Bouddhisme Thiền Tông

Au Vietnam, du VIIème siècle au XVIIIème siècle, la propagation du bouddhisme était assurée par les différentes lignées de Méditation/Thiền Tông. La plupart des Voies descendantes de Méditation répandues au Vietnam sont venues de Chine, telles que la lignée « Tỳ Ni Đa Lưu Chi », la lignée « Vô Ngôn Thông » et la lignée « Thảo Đường ». La plupart des maîtres fondateurs de chacune d'elles sont d'origine chinoise, ou indienne, à l'exception de la lignée « Trúc Lâm/ Forêt de bambou du mont Yên Tử » dont le fondateur Trúc Lâm Đại Đầu Đà est bien légitimement un vietnamien. Etant donné qu'un maître vietnamien est plus communicatif et mieux approprié pour prodiguer un enseignement plus adapté à ses compatriotes, il aurait répondu plus justement aux souhaits, aspirations, habitudes et besoins spirituels des bouddhistes vietnamiens.

II. L'EVEIL N'EST PAS LE PRIVILEGE SPECIFIQUE DES RELIGIEUX, LES LAÏCS PEUVENT EGALEMENT Y ACCEDER PAR LA PRATIQUE

2.1 Le Roi Trần Thái Tông (1218-1277)

Voici le premier roi de la dynastie des Trần, un roi naturellement attaché au bouddhisme. Ayant vécu des situations difficiles et douloureuses, il décida de se réfugier au mont Yên Tử en 1236 avec l'espoir de suivre l’enseignement du maître Viên Chứng qui résidait à la pagode Hoa Yên. En réponse à la sollicitation du roi, ce maître disait: "Je ne suis qu'un vieux moine vivant depuis longtemps dans ce lieu sauvage. Mes os sont devenus rigides, mon visage émacié. Je me contente de légumes et de quelques marrons pour me nourrir, de l'eau de montagne pour me désaltérer et de la forêt comme lieu de méditation. Mon esprit est aussi léger qu’un nuage ballotté par le vent. Votre majesté! qu'espérez-vous trouver en quittant votre position de maître suprême pour venir dans cet endroit montagneux et sauvage ? "

Le roi lui répondit: "Mes parents m'ont abandonné dès ma tendre enfance. Très tôt, je suis devenu un orphelin esseulé, sans appui. De plus, préoccupé par l'idée de la non-permanence des institutions royales antérieures avec leurs décadences et ascensions toujours fluctuantes, je suis venu ici, dans cette montagne reculée avec l’unique intention d'acquérir la bouddhéité et je n'espère rien d'autre. "
Viên Chứng répondit : "Bouddha ne réside pas dans la montagne, il est plutôt présent dans notre esprit. Dès que celui-ci demeure silencieux et omniscient, cette connaissance est la bouddhéité. Maintenant, si votre majesté réalise cet état d’esprit, vous deviendrez immédiatement Bouddha, sans nul besoin de chercher à l’acquérir ailleurs."

Peu après, le premier ministre Trần Thủ Độ accompagné d'un régiment royal partit à la recherche du roi. Il le retrouva au mont Yên Tử et le persuada le revenir au palais. Sur les insistances de son premier ministre, le roi demanda l'avis du maître Viên Chứng qui conseilla: "Un roi se doit de considérer le désir de son peuple comme sien. A présent, si le peuple souhaite votre retour auprès de lui, vous ne pourrez pas agir autrement. Cependant, que cela ne vous disperse pas de renforcer votre quête bouddhique en approfondissant l’étude des Sūtra."

Le roi se trouva donc contraint de revenir auprès de son peuple et de continuer à régner. Durant plus de dix années, dès qu’il disposa des moments libres, il invita d’éminentes personnalités bouddhistes à se rendre au palais pour s’enquérir de leur connaissance religieuse, en particulier sur l’essence de la méditation. Le roi racontait: « Je lis souvent le sutra du Diamant, arrivé à la phrase "Délivré de toute attache, la bouddhéité apparaît/ Ưng vô sở trụ nhi sanh kỳ tâm", je dépose le livre canonique, et en la murmurant, subitement l’éveil me saisit.» Aussitôt j’ai transcrit cette illumination en cantique nommé "Guide de la Méditation".

Même en pleine fonction de souverain, le roi continuait à approfondir l’enseignement bouddhique et à pratiquer la méditation jusqu'à l'Eveil. C'est une preuve suffisante pour affirmer que c'est le manque de détermination et non les circonstances multiples et préoccupantes qui rendent la pratique difficile à réaliser. Qui peut prétendre avoir des préoccupations et des responsabilités plus complexes qu’un roi, surtout un roi intensément préoccupé de l’avenir de son pays ! Etant fermement déterminé à se perfectionner, ce roi Trần est parvenu à atteindre l'Eveil. Voilà un brillant modèle exemplaire à suivre sur notre chemin du perfectionnement.

En 1257, lorsque les Mongols/Nguyên Mông envahirent notre pays, le roi Thái Tông commandait lui-même les troupes sur plusieurs fronts. Il était présent à tous les endroits périlleux, ce qui maintint considérablement le moral des soldats et les incita à combattre vaillamment. Au début de l'année 1258, leurs troupes avaient finalement combattu avec succès contre les envahisseurs et chassé les Mongols qui s'enfuirent à Vân Nam. Ce roi est un véritable maître Thiền, très imprégné du bouddhisme. Il a maintes fois écrit des cantilènes ayant pour but d'éviter d'ôter la vie des autres:

                        Les morts bien enveloppés dans des sacs de couverture,
                        Redoutaient tous la mort et aimaient la vie.
                        C’est pourquoi les Saints et les Sages depuis longtemps
                        ne souhaitaient pas voir mourir ceux qui préfèrent vivre.

Pourtant, lors de l’envahissement des Mongols, il avait dû commander ses troupes pour combattre les ennemis, il avait sûrement une raison à cela.

Après avoir cédé le trône à son fils, il se retira dans la région montagneuse Vĩ Lâm, ancienne capitale Hoa Lư, y construisit la cabane Thái Vi où il se réfugiait pour sa pratique spirituelle tout en prodiguant des conseils utiles aux habitants. Il les incitait à observer les Cinq Préceptes, dont le troisième a été commenté comme suit:

                        Joues discrètement parfumées, visage satiné comme une pêche épanouie.
                        A les voir, les yeux s’y sont rivés et l'esprit est légèrement ébranlé.
                        Pourtant cela n'est qu'une enveloppe charnelle malodorante,
                        Capable de découper les entrailles humaines sans nul besoin de couteau.

Les quatre états de naissance, vieillesse, maladie et mort, ont été souvent rappelés dans son enseignement. Dans les Sūtra, ces quatre états sont dénommés "les Quatre Monts" dont le deuxième a été décrit comme suit :

                        La vie humaine est tellement éphémère,
                        Qu'il s'agisse d'un être humain ou divin, aucun espoir de prévoir s'il mourra jeune ou vieux.
                        A la tombée du jour, l'ombre se couche sur les champs de mûriers
                        Le corps est fragile comme le jonc ou le saule en automne.
                        A cette époque, les cheveux de Phan Lang étaient encore noirs
                        Aujourd'hui les cheveux de Lã Vọng sont déjà blancs.
                        La vie continue à tourbillonner sans regret
                        Comme le soleil se couchant derrière la montagne ou l’eau qui suit son cours.

Quelques Observations Sur Le Roi Trần Thái Tông

Si l’on compare le roi Trần Thái Tông à l’empereur de Chine Lương Võ Đế, on peut mettre en valeur les caractéristiques suivantes:

Le roi Lương Võ Đế (464-549) était un fervent bouddhiste, un assidu prêcheur des sutras tel que Phóng Quang Bát Nhã/Emission de lumière de la Sagesse, un commentateur talentueux des Sūtra … Toutefois en l'an 520, le patriarche Bodhidharma/Tổ Bồ Đề Đạt Ma est venu en Chine. Il a rencontré le roi, lui a parlé de la Méditation, sans l'avoir convaincu. Bodhidharma continua alors son chemin vers le nord où il résida à la pagode Thiếu Lâm. A la fin du règne de Lương Võ Đế, Hầu Cảnh complotait pour le détrôner. Avec ses régiments, il assiégea la capitale Kiến Khang. Malgré les propositions de contre-offensive de ses ministres, le roi s'y refusa et même donna l'ordre de fermer les portes de la ville, puis se contenta de prier en vue d'éloigner l'ennemi. Il n'avait pas obtenu le résultat souhaité et finit par perdre son pays, y compris sa propre vie.

Contrairement à Lương Võ Đế, le roi Trần Thái Tông, bien qu’ayant déjà réalisé la conscience thiền, n’avait pas hésité à conduire ses troupes pour lutter contre les envahisseurs mongols, et avait réussi à chasser l'ennemi hors de son pays qui retrouva enfin la paix. Le réflexe approprié du roi Trần Thái Tông lui a apporté succès et possibilité de continuer paisiblement sa pratique de la méditation.

Voilà une démonstration probante mettant en relief la différence des résultats obtenus par ces deux rois épris de bouddhisme selon leur prise de position face à des situations similaires.

Quand la citadelle fut assiégée par l'ennemi, au lieu de haranguer ses troupes pour la défendre, le roi Lương Võ Đế les incita à la prière avec l’intention de chasser l'ennemi. Ainsi, il s’est servi de la religion pour gérer un conflit politique, ce qui a causé sa perte. Quant au roi Trần Thái Tông, il a su faire la part des choses. Il n'imposa pas les doctrines de la religion, ce qui lui permit de sauver son pays du danger. La pratique bouddhique consistant à perfectionner les vertus et à développer la sagesse relève du domaine de la religion et d’un choix personnel. Quand le pays fut envahi par les ennemis extérieurs, tout le peuple se mobilisa pour lutter. Le chef souverain fit appel au patriotisme de son peuple et commanda l’état-major pour défendre son pays. Ceci relève du domaine de la politique. Il s’avère fondamental de savoir faire la distinction entre le domaine religieux et le domaine politique. Le bouddhiste ayant pris refuge auprès des Trois Joyaux se doit d’observer les Cinq Préceptes. Il se rend fautif s'il commet un acte de tuerie car cela concerne son propre perfectionnement et relève du domaine religieux. Mais lorsque le pays est envahi, la responsabilité de chaque citoyen est de se mobiliser pour le défendre. Ainsi il aura assuré son devoir de citoyen, même si durant les batailles, il arrive que les soldats bouddhistes sont obligés de tuer leurs ennemis. Cet acte ne devrait pas être assimilé à la simple transgression du premier précepte, celui qui consiste à ne pas tuer.

Quoique le roi Trần Thái Tông ait poursuivi inlassablement sa pratique spirituelle, il a réussi durant toute sa vie à assumer sa fonction, celle de protéger et de construire son pays. En temps de guerre, il a su se sacrifier pour sauver son pays et son peuple, mais en temps de paix il n'a pas hésité à prodiguer de bons conseils à ses sujets, malgré son grand âge. Il leur enseignait la meilleure façon de défricher la terre, de créer des exploitations agricoles, tout en leur montrant la bonne pratique bouddhique afin de réaliser leur propre perfectionnement. Le bon roi Trần Thái Tông se souciait aussi bien du bien-être matériel de ses administrés ainsi que de leur confort moral et spirituel. Conscient que l'équilibre physico-psychique est la base même d'une existence réellement heureuse, le roi appliquait les principes bouddhiques à la vie courante de façon très positive.

Voilà un roi bouddhiste authentique, très imprégné de l'enseignement de Bouddha, qui possédait une connaissance profonde et vaste du Dharma, mais qui se contentait seulement de quelques principes bouddhiques de base afin d’enseigner à ses sujets les bonnes conduites dans la vie courante. Par exemple, il encourageait l'observance des Cinq Préceptes permettant d’assurer l'ordre et la sécurité dans la société. Avec des rappels incessants sur la loi de la causalité, il incitait à la pratique des bonnes actions, à l'ouverture du cœur de compassion envers les indigents, à la solidarité et à la tolérance envers autrui. En revanche, lorsqu’il s'agit de régner en tant que monarque, le roi eut recours au confucianisme pour étatiser le pays, en proférant des lois permettant la prévention ou la lutte contre les infractions. En 1238, le roi a organisé pour la première fois un concours spécial pour sélectionner les lettrés de haut niveau/Thái học sinh, cela fut réitéré une fois tous les sept ans. En 1253, il établit le concours "Les trois lauréats du grand concours impérial/Tam Khôi" : Le premier lauréat/ Trạng Nguyên, Le deuxième lauréat/ Bảng Nhãn et Le troisième/ Thám Hoa… Ayant su ainsi appliquer à bon escient les principes religieux dans les affaires de l’Etat, le roi a réussi à faire du Vietnam de son temps, un pays paisible et prospère pour longtemps.

2.2 Tuệ Trung Thượng Sĩ, Un Haut Fonctionnaire (1230-1297)

Le commandant de l'armée Trần Tung, fils de Trần Liễu, a commandé à deux reprises les troupes pour combattre les Mongols. A la fin de la guerre lorsque le pays a retrouvé la paix, il se retira au fief Tịnh Bang/Domaine paisible devenu village "Vạn Niên/10.000 ans" où il s'adonnait à la pratique de la méditation sous la direction du maître Tiêu Dao à la pagode Phước Đường. En témoignage de son respect pour lui, le roi Thánh Tông lui a décerné le titre de "Tuệ Trung Thượng Sĩ", tout en lui confiant l'éducation religieuse, en particulier la pratique de la méditation, de son fils le prince Trần Khâm. Cet homme exceptionnel méritait bien les éloges du futur roi Trân Nhân Tông. Dans un extrait du « Recueil sur les paroles célèbres de Tuệ Trung Thượng Sĩ », il écrivit : "Quel esprit et quelle tenue de Thượng Sĩ dégageant une apparence solennelle, aux gestes dénotant une droiture et une prestance surtout lorsqu’il se concentre à merveille sur la méditation sous une brise rafraîchissante au clair de lune ! Les éminents sages de l’époque disaient tous de Tuệ Trung que c'était très difficile d'estimer sa valeur, vu la profondeur de ses connaissances et la clarté de sa sagesse dans des circonstances que ce soit dans des situations favorables ou difficiles!". Des laïcs venaient solliciter son enseignement sur les principes de la méditation. Les moines également lui rendaient visite et s'enquéraient de ses précieux conseils. Cet éminent personnage enclin au bonheur de la solitude était un fort partisan de l'indépendance. Aussi l'exprimait-il clairement dans l’œuvre intitulée « Joies de vivre en harmonie avec la nature »:

                            Les lacs et mers ne m’ont jamais troublé l’esprit clair,
                            Les jours et les mois passent vite comme la flèche ou la navette.
                            Mes moyens d'existence se résument à la brise fraîche et au clair de lune,
                            La montagne verte et la mer bleue comblent mon existence.
                            Dès l'aube je déploie les voiles vers les océans lointains,
                            Le soir venu, je lève ma flûte narguant vent et nuage,
                            Pour remercier les Trois Joyaux qui n’ont fourni aucune nouvelle
                            A part la barque abandonnée sur cette plage de sable.

La vie de ce grand homme fut simple et modeste, sans gloire ni lucre, son cœur parfaitement équanime à tout moment. Le quatrain suivant "Liberté et Equanimité/Tự Tại" le montre bien:

                            Les liserons et les souris envahissent le terrain en l'absence de l'homme.
                            A l'âge avancé, je me retire parmi les monts et les forêts.
                            Dans ma chaumière aux portes de bois, ma vie s'écoule paisiblement.
                            Devant toute dualité fausse ou vraie, mon esprit demeure équanime.

Lorsque la nation fut menacée, le grand homme partit au front pour défendre son pays et sauver son peuple. En temps de paix, il se contentait de vivre en harmonie avec les principes de la méditation, de s'adonner en toute liberté aux charmes tranquilles des lacs et océans, aux délices de la liberté des contrées sauvages, mais toujours prêt à venir en aide à autrui en cas de nécessité. La belle vie de Thượng Sĩ est à l'image d'un tableau dessiné à l'encre de chine.

2.3 Le Roi Trần Thánh Tông ( 1240-1290 )

Fils du roi Trần Thái Tông, il accéda au trône en 1258, sous le règne Thiệu Long. Il suivit l'enseignement de la méditation du moine national Đại Đăng. C'est au cours de la lecture du Recueil des enseignements du maître Đại Huệ que le roi fut pris d'un accès d'émotion qu'il exprima dans cette stance:

                        Depuis trente ans, j’ai brisé les tuiles et perforé les carapaces de tortues.
                        Que de fois, j'ai transpiré au cours de séances de méditation.
                        Jusqu'au jour où j’ai découvert mon vrai visage
                        Et me suis aperçu que depuis toujours, il manquait la moitié de mon nez.

Parlant de la Méditation, le roi Trần Thánh Tông disait : " Les manifestations de l’esprit sont claires et silencieuses, sans allée ni venue, sans augmentation ni diminution, flottant sur tout phénomène grand ou petit, qu’il soit favorable ou défavorable, mouvant comme le nuage ou tranquille comme le mur, léger comme une plume ou pesant comme un rocher. L’esprit s’expose dans son intégralité sans objet ni trace à tel point qu’il nous est difficile de le sonder ; mais pour vous j’ai tâché de le décrire aussi clairement que possible " [Extrait de Thánh Đăng Lục.]

A travers ses écrits, nous voyons que le roi Thánh Tông a déjà profondément pénétré l’essence de la méditation lorsqu’il était encore sur son trône, en pleine fonction, au milieu de la Cour, sans avoir besoin de se réfugier dans la forêt ou dans la montagne pour se perfectionner, ce qui ne l'a pas empêché d'atteindre l'Eveil. C'est justement ce que le maître Viên Chứng a dit : "Bouddha est en notre esprit". A celui qui a su s’observer jusqu’aux tréfonds de son esprit atteindra un jour l'Eveil. Il est évident que se perfectionner par la pratique de la méditation ne constitue aucunement un obstacle aux préoccupations de ce monde. Tous les êtres peuvent bénéficier de cette possibilité de perfectionnement. Voilà la preuve tangible démontrant que, sous la dynastie des Trần, la pratique de la méditation a bien abouti à des résultats très positifs.

III. BUT DE LA LIGNEE DE MEDITATION TRÚC LÂM YÊN TỬ

3.1 Le Premier Patriarche Trúc Lâm (1258-1308)

Il est le fils de roi Trần Thánh Tông et de la reine mère Nguyên Thánh, nommée Trần Khâm. Devenu adulte il apprit la pratique de la méditation sous la direction du maître Tuệ Trung à qui son père l'a confié pour son éducation religieuse. Un jour, pour répondre à sa question sur "l'obligation essentielle de la méditation", Tuệ Trung disait : "S'éclairer soi-même est le devoir primordial, ne pas attendre d’aide extérieure/Phản quan tự kỷ bổn phận sự, bất tùng tha đắc". Ces paroles lui ont ouvert l'accès à la voie, aussi a-t-il reconnu Tuệ Trung comme son maître.

A l'âge de 21 ans (1279), il est devenu empereur sous le titre Trần Nhân Tông. A deux reprises en 1285 et en 1288, il a dû diriger ses troupes pour lutter contre les envahisseurs mongols et ramener la paix au pays. En l'an 1293, il céda le trône à son fils Trần Anh Tông et devint le Guide suprême du roi régnant/ Thái Thượng Hoàng. En 1299, il se fit ordonner moine à Yên Tử. Il portait le nom de " Le grand ascète de la forêt de bambous/ Trúc Lâm Đại Đầu Đà" et devint par la suite le premier Patriarche de cette lignée de Méditation Yên Tử. Tenant compte de l'origine de sa prise de conscience, l’Ecole de méditation Yên Tử a choisi comme guide la devise suivante : "Il est primordial de s'éclairer soi-même et de ne pas compter sur l'aide extérieure."

3.2 La Devise " Le Devoir De S'éclairer Soi-Même Sans Compter Sur Autrui" Vue A Travers La Vie De Bouddha, Son Dharma Ainsi Que Les Méthodes De Méditation Qui S’ensuivent.

3.2.1 Bouddha a établi la totalité de sa pratique spirituelle sur l’observance de la vision profonde

En l’occurrence pendant quarante neuf jours et nuits assis au pied de l'arbre Bodhi, Bouddha pratiqua la vision pénétrante et en atteignant l'Eveil, Il devint Bouddha. Le Bienheureux, fondateur du bouddhisme, a acquis l'Eveil grâce à la pratique de la vision pénétrante ; d’où le leitmotiv de "s’éclairer soi-même est un devoir primordial", et dans son accomplissement, Il ne comptait que sur lui-même, sans aucune aide extérieure ; d’où l’expression "sans compter sur autrui."

3.2.2 L'enseignement de Bouddha

Les quatre Tomes d’Āgama sūtra/Kinh A Hàm, les six cents volumes de Sūtra du Prajñā/Kinh Bát Nhã, le Sūtra du Lotus/Kinh Pháp Hoa… ne sortent pas du cadre de cette devise "S'éclairer soi-même…". Le Sūtra Āgama est basé sur la doctrine des "Quatre Nobles Vérités/Tứ Diệu Đế", et aucune des "Trente sept Rubriques auxiliaires de l’Eveil/ Ba mươi bảy Phẩm trợ đạo" n’a jamais omis de recourir à la pratique de la vision profonde. De tous les Sūtra de Prajñā, le Sūtra du Cœur est le condensé ultime dans lequel la sentence telle que "la pratique de la vision profonde des cinq agrégats permet de reconnaître leur vacuité propre" constitue la base du travail de perfectionnement. Le but exprimé dans le Sūtra du Lotus est de reconnaître la nature de Bouddha en soi. L'aventure du Misérable qui a retrouvé son richissime de père est bien l’allégorie de "l'éclairement de soi".

3.2.3 Toutes les méthodes de la Méditation Bouddhique sont basées sur la Vision profonde:

a) L'Ecole Theravāda
A l'heure actuelle, en matière de Méditation, l'Ecole Theravāda enseigne soit la Méditation sur les Quatre Etablissements de l’Attention/Thiền Tứ Niệm Xứ/Catvari-sṃṛṭiupasṭhānani, soit la Méditation de Vipassanā/Thiền Minh Sát Tuệ.
La Méditation sur les Quatre Etablissements de l’Attention comporte:
            ▪ L’Attention au Corps reposant sur la concentration de l'état d'impureté corporelle.
            ▪ L’Attention aux Sensations ayant pour trame la souffrance.
            ▪ L’Attention à l’Esprit basée sur son caractère impermanent.
            ▪ L’Attention aux Dharma/Phénomènes fondée sur leur Non-soi.

En somme la Méditation sur les Quatre Etablissements de l’Attention constitue un entraînement de l’éclairement de soi.
Quant à la Méditation de Vipassanā, elle tire profit d'abord de la parfaite conscience de la respiration, c'est-à-dire de la durée respiratoire et du rythme des inspirations et expirations… Ainsi concentré sur le mouvement respiratoire, le mental parviendra à se pacifier. Dans la foulée, le pratiquant développe sa vision profonde sur son entité physico-psychique, identifiant ainsi la non-permanence, la souffrance, la vacuité, et le non-soi comme faisant partie de la nature exacte des êtres et des phénomènes. Suivre la respiration et méditer sur la non-permanence du corps et de l'esprit… ne sont que des moyens habiles de "l’introspection permettant de s'éclairer soi-même. "

b) L'Ecole Mahayaniste est basée sur la vision profonde selon l’enseignement dans le Sūtra de Prajñā:

            ▪ Soit "la pratique de la vision profonde des cinq agrégats permettant de reconnaître leur vacuité propre" enseignée dans le Sūtra du Cœur.
            ▪ Soit "la visualisation pénétrante de tous les êtres et phénomènes qui ne sont que songes, chimères, écume, ombre, rosée et éclair…, donc illusoires et éphémères" dans le Vajracchedikā Prajῆāpāramitā sūtra/ Sūtra du Diamant/ Kinh Kim Cang Bát Nhã.

Ces deux modes de concentration de méditation ne sont autres que "l’éclairement de soi". Il en est de même pour les "Trois Méditations/Tam quán" qui ont été mises au point par le maître Huệ Văn, suite à la réalisation de sa conscience zen lors de l’étude du Madhyāmika Śāstra/Trung Quán Luận. Puis le Maître enseigna la méthode des Trois Méditations à son disciple Huệ Tư (515-577) qui fonda par la suite "l'Ecole Mahayaniste des Trois Méditations". Cette méthode s'appuie sur la fameuse stance suivante du Madhyāmika Śāstra: "Tous les phénomènes s’interpénètrent dans un réseau de multiples interdépendances. Or tout ceci découle de la vacuité. Comme ils sont aussi l’expression d’une identité apparente, il en résulte une vision de la Voie du Milieu". D’où la Méthode d’une Triple Méditation : la concentration sur la vacuité/Không quán, la concentration sur l’illusion/Giả quán et la concentration sur la Voie du Milieu/Trung đạo quán. La pratique de cette triple méditation revient également à "l’éclairement de soi".

c) Le Bouddhisme Thiền Tông repose effectivement sur le "principe de s’éclairer soi-même". Le premier patriarche Bodhidharma a prôné cette devise: "Aller directement à l’esprit de l'homme afin de découvrir la vraie nature de Bouddha en soi/ Trực chỉ nhơn tâm kiến tánh thành Phật". En effet, sans cette vision profonde, comment peut-on voir clair en soi? Et sans avoir découvert sa vraie nature, on n’aura pas la possibilité de reconnaître la bouddhéité, car effectivement Bouddha n'est pas en dehors de soi, mais dans l’esprit de chacun de nous, selon le bouddhisme Thiền Tông.

3.2.4 Pourquoi doit-on s'observer pour mieux s’éclairer soi-même ?

Le pratiquant bouddhiste se doit de connaître son corps et son esprit tels qu’ils sont. Les êtres se méprennent d’eux-mêmes car toutes leurs activités ne servent qu’à assouvir le moi alors qu’ils ignorent complètement qui ils sont. A cause de l’attachement mental provenant de l’ignorance, ils ont commis des erreurs qui engendrent des souffrances à eux-mêmes et à autrui. S’ils se donnent la peine d'éclairer leur for intérieur afin de voir les choses telles qu’elles sont, alors toutes les idées préconçues seront anéanties. Ce serait une source de paix et de bonheur pour soi et pour les autres.
La vision profonde s’opère en deux temps:

a) Reconnaître parfaitement l’impermanence du corps et du mental

Ecoutez la stance intitulée "l’auto-recommandation à soi" de Tuệ Trung Thượng Sĩ:

            Les jours et les mois passent comme l'eau qui s’écoule, la fortune et la célébrité sont semblables aux nuages qui flottent.
            Le souffle du feu d’incinération éteint, tout être vieux ou enfant redevient poussière.
            L'esprit ainsi que son fluide mental quittent le corps comme dans un rêve.
            Dans sa vie courante, l'homme se laisse manipuler comme une marionnette.
            Toute la journée, il badine en cherchant à saisir les ombres…
            Dans les rêves nocturnes, beaucoup d'actions se trament ; mais une fois réveillé, tout est vide.
            Dans un songe, le grossier et le subtil se façonnent.
            Au réveil, il n’en subsiste plus rien…

Quant au patriarche Trúc Lâm, il décrivait ses sentiments dans la stance intitulée « Joies ressenties dans une cabane en montagne »:

                Des pensées bienveillantes ou malveillantes me quittent comme les fleurs tombées,
                Gloire et lucre refroidissent mon cœur sous la pluie nocturne.
                La pluie a cessé, la fleur est mise à nu, la montagne est silencieuse,
                L'oiseau a chanté une fois et c'est déjà la fin du printemps.

Le corps composé de ses quatre agrégats ainsi que l’esprit de lucre et la gloire, le vrai et le faux sont tous impermanents et illusoires. En prenant conscience de cela, le pratiquant parachève la réalisation de l’éveil. En revanche, l'être profane ne cesse de considérer sa forme physique et son esprit discriminant comme de vraies réalités, d’où la source intarissable de souffrances. Aussi sur le chemin du perfectionnement, il est essentiel de savoir "s'éclairer soi-même" pour avoir une vision juste de toutes choses.

b) Reconnaître la vérité immuable à travers un corps impermanent

Dans la composition sur "Les louanges de l’esprit du Bouddha/Phật tâm ca" de Tuệ Trung, il y a un passage disant ceci :

                    Pour saisir l’esprit, ne le cherchons pas à l'extérieur,
                    Sa nature profonde est telle quelle, vide et silencieuse.
                    Le Nirvāṇa, la naissance et la mort sont reliés artificiellement,
                    Les souffrances et le Bodhi sont de vains adversaires.
                    L’esprit est Bouddha et Bouddha est l’esprit,
                    De tout temps resplendit cette merveilleuse instruction.
                    A l'arrivée du printemps, les fleurs s'épanouissent naturellement,
                    Au retour de l'automne, l'eau devient profonde…
                    Calme, calme, calme, laissons-nous aller jusqu’aux tréfonds de nous-mêmes,
                    La source originelle de tous les dharmas se retrouve dans l’esprit de Bouddha.
                    Or l’esprit de Bouddha s’identifie au nôtre,
                    Ainsi soit-il de tout temps.
                    Méditer pendant la marche mais aussi en position assise,
                    Une fleur de lotus illuminera le fourneau…


Le patriarche Trúc Lâm disait aussi:

                    Ainsi donc Bouddha est en nous, inutile de le chercher ailleurs.
                    Oubliant notre nature originelle, nous cherchons le Bouddha extérieur,
                    Finalement je me suis rendu compte que Bouddha n'est autre que "moi".....

 [Extrait de la cinquième strophe de la poésie lyrique intitulée "La joie de la pratique spirituelle dans la vie courante"].

A travers les deux stances précitées, nous avons vu que l'éminent Tuệ Trung et le patriarche Trúc Lâm désignent tous les deux notre propre esprit comme la bouddhéité. Evidemment, il s’agit de l’esprit calme et omniprésent et non pas l’esprit discriminant muable et destructible. Ainsi au fond de chacun de nous, constitué par une entité physico-psychique tout à fait impermanente, il existe un esprit toujours serein et omniprésent à l'image d'une fleur de lotus d’une fraîcheur ardente dans un fourneau embrasé. Seulement la plupart du temps, nous oublions notre bouddhéité et nous recherchons le Bouddha à l'extérieur, alors qu'il nous suffit de retourner à la lumière en nous-mêmes. Nous prenons alors conscience que notre propre esprit est la bouddhéité.

IV. LA TOLÉRANCE ANIMANT LA CONDUITE DE LA LIGNÉE DE MEDITATION DES TRẦN

4.1 La Tolérance Inter-Religieuse Au Sein Du Bouddhisme

Sous la dynastie des Trần, la Méditation constitue la principale discipline enseignée, mais parallèlement la voie de la "Terre Pure/Tịnh Độ" se développe aussi librement. La voie de la "Terre Pure " présente deux aspects : Principe/Lý et Pratique/Sự.

La Pratique de la Terre Pure/Sự Tịnh Độ implique la croyance ferme/Tín à l'existence du Monde de Félicité se trouvant à l'ouest de l'univers et régenté par le Bouddha Amitābha. En invoquant avec ferveur/Hạnh le nom du Bouddha afin de le solliciter/Nguyện notre re-naissance au Monde de Félicité, alors au moment du trépas, le Bouddha Amitābha nous accueillera dans son royaume.

Le Principe de la Terre Pure/Lý Tịnh Độ prescrit que "la nature même d'Amitābha symbolise la Terre Pure" et que "l’esprit étant équanime, l’espace environnant est pur". Ce qui signifie que lorsque "notre esprit a été pacifié, la terre est calme" et que lorsque "notre nature profonde est claire, c’est Bouddha Amitābha
lui même". Le patriarche Trúc Lâm disait :

                    …La Terre Pure n’est autre que l’esprit pur,
                    Inutile de s’interroger encore sur l’Univers de l’Ouest.
                    Amitābha est la source de lumière rayonnante,
                    Inutile de chercher à renaître au royaume de la Félicité.

[Extrait de la deuxième strophe de la poésie lyrique intitulée "La joie de la pratique spirituelle dans la vie courante"].

Le Bouddhisme Thiền Tông partage le Principe de la Terre Pure et n’adhère pas à la Pratique de la Terre Pure. Le maître Vô Ngôn Thông a trouvé l'Eveil subit en écoutant le patriarche Bá Trượng qui dit : "Lorsque la Terre-Esprit est vacuité, la lumière du soleil rayonne/ Tâm địa nhược không, tuệ nhật tự chiếu". Ce qui signifie que lorsque la terre de l’esprit est vacuité, l’esprit s’éclaire lui-même et le milieu environnant est calme. La lumière du soleil qui rayonne, c’est la nature propre du Bouddha Amitābha. Le terme "Amitābha" se traduit par "lumière infinie" qui, en langage zen, symbolise "la lumière du soleil qui rayonne." Ceci prouve que sur le Principe, les pratiquants de la "Terre Pure" et ceux de la "Méditation" poursuivent en effet le même objectif final.

4.2 L'origine Commune Des Trois Doctrines/Tam Giáo Đồng Nguyên

La thèse de l’origine commune de la triple doctrine fut émise sous la dynastie des Song en Chine. Au Vietnam sous la dynastie des Trần, elle a été reconnue comme un moyen d'allier les trois doctrines: le Bouddhisme, le Confucianisme et le Taoïsme. Le peuple vietnamien a subi la profonde influence de cette triple doctrine. Dans le but de rassembler le peuple tout entier, sous la dynastie Trần, l’on associait le Bouddhisme au Confucianisme et au Taoïsme. En effet, si l’entraînement de ces trois doctrines dans la pratique du perfectionnement est différent, cela ne constitue que des moyens apparents, leur but final converge. C’est ce qu’on a dit à propos de leur origine commune. Il s’agit de l’esprit de tolérance et d’humilité du bouddhisme Thiền Tông, car à cette époque, tout le monde savait que monarque et mandarins avaient presque tous suivi les enseignements bouddhistes.

V. SOUS LA DYNASTIE TRẦN, LE BOUDDHISME S'EST MONTRÉ PARTICULIEREMENNT PRAGMATIQUE ET POSITIF

5.1 Réalisme Bouddhique

La devise du bouddhisme de l’époque des Trần fut : "Tel esprit, tel Bouddha/ Tức tâm tức Phật". L’esprit "ignorant" incombe aux profanes, l’esprit éveillé au Bouddha. Bouddha n'est pas ailleurs, il réside au sein de notre cœur. Il nous suffit de laisser se décanter notre cœur tourmenté pour que l’esprit éveillé apparaisse. Au début des "Louanges de l’esprit de Bouddha/Phật Tâm Ca" le maître Tuệ Trung disait :

                    Bouddha! Bouddha ! Bouddha ! Impossible de l'apercevoir,
                    Esprit! Esprit! Esprit! Impossible de le décrire.
                    Lorsque l’esprit apparaît, Bouddha apparaît,
                    Lorsque l’esprit disparaît, Bouddha disparaît.
                    Méconnaître l’esprit et adorer Bouddha est chose futile,
                    Ignorer Bouddha et croire à l’esprit, quand saura-t-on la vérité ?
                    Pour distinguer l’esprit de Bouddha de l’esprit impermanent,
                    Attendre la prochaine venue de Maitreya pour trancher !…

Bouddha, c'est l'Eveil. Aussi est-il insensé de rechercher la réalisation de l’éveil en dehors de son esprit, car c’est seulement en soi que l’on peut reconnaître le vrai Bouddha. Si l’on délaisse son esprit pour aller chercher ailleurs Bouddha, on ira vers le Bouddha des autres et non vers le sien. Evidemment, même si le Bouddha Maitreya intervient en ce monde, Il ne pourra pas résoudre ce problème surtout si l'on persiste à prendre son esprit impermanent et muable pour Bouddha.

Aussi le patriarche Trúc Lâm disait :

                    Que faire ! Pourvu qu'on saisisse l’esprit, rien d'autre à faire.
                    En maintenant sa nature éveillée, le mental sera pacifié.
                    En réprimant les pensées, le mental sera étouffé sans pouvoir s’éteindre.
                    Cesser toute idée de soi et d’autrui, voilà la vraie nature du Diamant,
                    Avidité et colère disparues, l’on retrouvera la connaissance parfaite de cet esprit merveilleux… (L’Eveil complet et parfait)
                    [Extrait de la deuxième strophe de la poésie lyrique intitulée "La joie de la pratique spirituelle dans la vie courante"].

Le Diamant/Kim Cương et l’Eveil complet et parfait/Viên Giác symbolisent notre vrai Bouddha. Si nous désirons le découvrir, il nous faudra dominer les pensées illusoires, éliminer l’idée de soi et d’autrui, cesser la convoitise, la colère et l’ignorance. Du fait de la présence de ces pensées illusoires, nous nous attachons à l’idée de soi et d’autrui, nous attisons la cupidité, la colère et l’illusion qui constituent une sorte de voile épais nous empêchant de reconnaître notre vrai Bouddha, tel un nuage dissimulant la lune. Pacifier cet esprit troublé et agité afin qu’il puisse retrouver sa nature calme et claire qui est l’esprit de Bouddha, constitue une pratique bien pragmatique. En effet, étant conscient de la vraie nature des choses, on agit en toute connaissance de cause et on s'assure ainsi de la réussite finale, sans avoir à attendre un appui quelconque venant de l'extérieur.

5.2 Positivité Bouddhique

En l'an 1304, le patriarche Trúc Lâm fit une longue marche parmi la population afin de lui prodiguer ses conseils sur l'observance des Cinq Préceptes et la pratique des Dix Bonnes Actions. Il a donc de manière positive introduit le bouddhisme dans la vie courante de son peuple, en commençant par éduquer l'individu qui servira de modèle à son entourage familial puis social et national. Les Cinq Préceptes préconisés par Bouddha ont pour objectif :

            ▪ La protection de la vie humaine en respectant le précepte de ne pas tuer.
            ▪ La préservation de la propriété d'autrui en respectant le précepte de ne pas voler.
            ▪ La défense du bonheur familial en évitant l’inconduite sexuelle.
            ▪ La garantie du prestige et de la valeur humaine en évitant les mensonges.
            ▪ La protection de la santé, de la sagesse de l’esprit et de l'ordre public en interdisant la consommation de boissons enivrantes. A l'heure actuelle, on doit ajouter l'opium, l’héroïne et tout stupéfiant. Si tous les citoyens observent ces Cinq Préceptes, le pays retrouvera une paix réelle et le peuple y vivra sans crainte ni angoisse. Bien au delà, le patriarche incitait la population à pratiquer les Dix Bonnes Actions réparties en trois groupes:

            ▪ Au niveau de maîtrise du corps, il conseille de ne pas tuer, de ne pas voler, de ne pas s'adonner à la luxure.
            ▪ Au niveau de maîtrise des paroles, il recommande d'éviter les mensonges, les médisances, les méchancetés, les paroles fallacieuses.
            ▪ Au niveau de pacification du mental, il enseigne la maîtrise de la colère, de l'avidité et de l’ignorance. Celui qui réussit à maîtriser ses gestes, ses paroles et ses pensées selon les Dix Bonnes Actions deviendra un sage. Un bouddhiste qui respecte les Cinq Préceptes tout en pratiquant les Dix Bonnes actions contribue à rendre la société meilleure et pacifique. Ainsi le bouddhisme pourra transformer réellement une situation malheureuse en situation heureuse, un être médiocre en un homme sage.

VI. LE CHEMIN POURSUIVI PAR LE BOUDDHISME VIETNAMIEN D'AUJOURD'HUI

Si d'aventure quelqu'un demande à un moine bouddhiste vietnamien à quelle lignée bouddhique il appartient, il sera certainement surpris car il ne saura que répondre. Pourquoi ?

6.1 Sa Pratique De Perfectionnement Se Résume A Deux Séances De Prières Quotidiennes

Depuis plus d'un siècle, au Vietnam les religieux résidants des pagodes s'évertuent à pratiquer deux séances de prières quotidiennes : une séance en début de soirée et une autre très tôt le matin. Au cours de la séance du soir, ils psalmodient le Sūtra Amitabha, suivi de la récitation du mantra invoquant la re-naissance dans l’Univers de l’Ouest/Chú Vãng Sanh, enfin ils évoquent le nom du Bouddha Amitābha. Très tôt le matin, ils récitent le mantra Śuraṃgama/Chú Lăng Nghiêm ou les dix mantras de la Compassion incommensurable ou Karamika/Đại Bi Thập Chú… Le jour où ont lieu des cérémonies spéciales telles que la prière pour les vivants/Cầu an et la prière pour les défunts/Cầu siêu, alors ils récitent d'abord le dhārani de la Compassion incommensurable, puis ils psalmodient le Sūtra adéquat. Avec de telles pratiques, on ne saurait dire à quelle lignée appartiennent ces pratiquants. Néanmoins la majorité des adeptes croient appartenir à la lignée de la Terre Pure, étant donné que celle-ci préconise la psalmodie du Sūtra Amitābha ainsi que l'invocation du nom de Bouddha Amitābha

. En revanche, la récitation du dhārani de la Compassion incommensurable et du mantra Śuraṃgama font plutôt partie des pratiques du Tantrisme tibétain/Mật Tông. Par ailleurs, l'examen consciencieux de l’emploi du temps des deux séances de prières quotidiennes y souligne la place prioritaire au Tantrisme tibétain.

Quelle est l'origine de cette pratique de la double séance de prières ? En se basant sur la préface du livre "L’équation des deux séances de prières réunies/Nhị Khóa Hiệp Giải", on sait qu'elle est née en Chine sous la dynastie des Qing/Nhà Thanh. L'empereur Thánh Tổ de la dynastie des Qing prénommé Khang Hy (1662-1772) par décret royal, invita le vénérable Ngọc Lâm Thông Tú (1614-1675) ainsi qu'un certain nombre d'autres vénérables éminents à se réunir en vue d'une préparation du livre "Nhị Thời Khóa Tụng/Double séance de prières quotidiennes". A cette époque, les moine et moniales résidants des différentes pagodes en Chine étaient tenus de se servir de ce livre comme support de leur pratique. Les Qing, descendants de l’ethnie Mãn Châu, occupaient le nord de la Chine, proche de l'Himalaya. Ils avaient bénéficié de l'influence du bouddhisme tantrique tibétain reconnu pour ses récitations de mantras. Aussi ce roi obligeait-il les vénérables rédigeant le livre "Nhị Thời Khóa Tụng" à privilégier la pratique du Tantrisme tibétain. Bien que l'instruction de ce livre se veuille impartiale, on y voit la prédominance de la pratique du Tantrisme tibétain sur celle de la Terre Pure.

Ce livre a paru vers la fin du XVIIe siècle au début du XVIIIe siècle, période de décadence du bouddhisme chinois. On ne connaît pas exactement la période de son introduction au Vietnam, mais on sait que vers la fin du IXXe siècle jusqu'à la fin du XXe siècle, dans presque dans toutes les pagodes vietnamiennes, on a recours à deux séances quotidiennes de prières comme directive commune dans la pratique encore dénommée : "Les deux temps de prière/Hai thời công phu". Il y a un adage qui dit : "le soldat craint l'escalade de la montagne, le novice redoute le Śuraṃgama". Même à l'heure actuelle en 1977, les moines qui s’occupent de la cérémonie de l’ordination des Novices/Śrāmaṇera ont toujours testé les postulants sur leur connaissance du mantra Śuraṃgama/Chú Lăng Nghiêm.

Les doctrines de la Terre Pure et du Tantrisme tibétain s'appuient sur l'aide extérieure. L'invocation du Bouddha Amitābha procure l'espérance d'être recueilli par le Bouddha Amitābha dans son royaume de la Terre Pure. Quant à la récitation des mantras et dhāranis, elle vise l'obtention de l’aide des Dragons célestes/Long Thiên, des Protecteurs de la Loi/Dharmapāla/Hộ Pháp, ou des Devas de Diamant/Thần Kim Cương pour épurer la rétribution karmique… Cet état d'esprit convenait parfaitement à la situation de notre pays de ce temps, l’époque pendant laquelle le Vietnam se trouvait sous le joug de la domination française. Cette colonisation française a fait perdre au peuple vietnamien toute confiance en lui même, étant donné que la mère-patrie désignée est la France. Aussi les vénérables bouddhistes vietnamiens ont-ils jugé convenable d’appliquer "Double séance de prières/ Nhị Thời Khóa Tụng" comme base de la pratique en corrélation avec la situation contemporaine.

Maintenant la situation a changé, le Vietnam a reconquis son indépendance, le peuple vietnamien a retrouvé sa propre confiance, sa valeur nationale, et pourtant le bouddhisme vietnamien continue à conserver la même pratique anciennement importée. Cette attitude est-elle appropriée à la progression nationale et à la reprise de confiance du peuple vietnamien de nos jours? Telle est la question qui a hanté fortement mon esprit depuis des années.

La doctrine de la Terre Pure exige trois principales conditions: la foi/Tín, la pratique/Hạnh et le vœu inébranlable/Nguyện. La foi, c'est croire fermement à l'existence du royaume de Félicité où Bouddha Amitābha est en train d'enseigner le dharma, et quiconque évoque sincèrement son nom sera assuré de renaître dans son royaume au moment du trépas. La pratique consiste à invoquer Bouddha Amitābha avec ferveur et assiduité. Le vœu inébranlable est la profonde aspiration de pouvoir renaître au royaume de la Terre Pure après la mort. Ce vœu ne sera exaucé qu'à deux conditions: l’attachement affectif au Monde de Félicité/Hân et l’éloignement de la vie ici-bas/Yểm. Puisque la Terre Pure est un monde paradisiaque et que le monde Sahā/Ta Bà comporte beaucoup de souffrances, quoi de plus séduisant de pouvoir quitter un monde de souffrances pour un monde de béatitude? Voilà le sens primordial de la pratique de la "Terre Pure". Au moment où la nation est mobilisée pour bâtir un pays riche et puissant, si nous autres, les religieux bouddhistes sommes las de cette vie de souffrance sur terre, comment pourrons-nous avoir le moral pour participer à la reconstruction du pays ? Le bouddhisme vietnamien n'aurait-il pas su s'adapter à la situation actuelle ?

Nous préconisons de revaloriser le bouddhisme Thiền Tông de la dynastie Trần. Pour cela, nous proposons essentiellement le sens "d’adaptation aux circonstances/Khế cơ" du bouddhisme afin de guider l'adepte bouddhiste dans sa pratique du perfectionnement en corrélation avec le rythme de la société. La devise "Tel esprit, tel Bouddha/Tức tâm tức Phật" de Thiền Tông génère une grande confiance au bouddhiste. Cette confiance nous donnera l’énergie nécessaire pour nous élancer plus haut et assurera le succès dans nos actions. En même temps, elle nous permettra de nous rendre compte que l'Eveil et le Nirvāṇa sont parfaitement accessibles dès cette vie. Ecoutons le sixième patriarche Huệ Năng :

                    …Le Dharma est en ce monde,
                    Ecarté du monde, il n’y aura pas d’éveil.
                    Rechercher l’éveil hors de ce monde,
                    Reviendrait à chercher la corne du lapin…
                    [Extrait du Sutra de l’Estrade du Trésor de Dharma, deuxième chapitre Prajῆā Pāramitā]

Le dharma est en ce monde, il est impossible d'atteindre l'Eveil en dehors du monde. Aller chercher l'Eveil ailleurs, c'est comme chercher la corne du lapin. Bouddha a réalisé l’Eveil au pied de l'arbre Bodhi en ce monde. C'est aussi en ce monde que les Arahats, ayant pris conscience des causes et effets de la naissance et de la mort, ont réussi à se libérer du cycle des renaissances et morts… C'est également en ce monde que les Pratyeka-Bouddha/Duyên Giác ont réalisé l’Eveil grâce au Principe de l'Interdépendance conditionnée… Pourquoi ne pas nous appliquer à la pratique ici même au lieu d'aller ailleurs? Ceci fait partie du pragmatisme et de la force de Thiền Tông que nos ancêtres ont déployés pour la pratique de leur perfectionnement.

6.2 Involontairement, Les Moines Sont Devenus Des Spécialistes Destinés Aux Prières

Le but essentiel de toute personne ayant quitté sa famille pour entrer en religion est de trouver l'Eveil et la libération de soi. Mais la longue période de vie en communauté a fini par atténuer peu à peu cette détermination. Le devoir d'un novice est d’apprendre à réciter par cœur les Sūtra, à manipuler cloche et gong de bois, à travailler sur la voix pour mieux psalmodier la prière, à bien faire rythmer des éloges aux Bouddhas au son du gong … Plus tard, une fois bien entraîné, il a le devoir de célébrer les cérémonies religieuses sollicitées par les adeptes. Tant qu'il n'y a qu'un petit nombre de demandes, il est en mesure d'assumer correctement son travail. Mais si les sollicitations des adeptes augmentent considérablement, le moine est sans arrêt occupé à célébrer les rituels religieux, alors il ne lui reste guère beaucoup de temps à consacrer à sa pratique d’Eveil et de Libération. De plus, il lui faut apprendre à gérer les dons et cadeaux. Toutes ces préoccupations finiront par lui faire oublier le vœu solennel de départ lors de son ordination. C'est ainsi que, inconsciemment, le moine au départ si résolument engagé à suivre la bonne voie est devenu à la longue malgré lui un moine à prières. C’est vraiment navrant! Pourtant Bouddha disait : "Même si la récitation des Sūtra est nombreuse, mais non suivie de pratique, elle n'apporte aucun bienfait au moine, tout comme le gardien de troupeaux engagé seulement pour surveiller les bêtes du propriétaire. En revanche, si le moine récite peu les Sūtra mais s’efforce, après les avoir bien assimilés, de mettre en pratique l'enseignement à travers ceux ci, cela lui permettra de maîtriser l'avidité, la colère et l’ignorance. Son esprit pacifié deviendra alors équanime et libéré de tout attachement au monde. Qu’il soit ici ou ailleurs, il pourra profiter des avantages d’un moine bouddhiste " [Dhammapada Sutta/Kinh Pháp Cú N°s 19, 20].

Un moine bouddhiste qui se contente de ces rituels de prières en guise d'activités bouddhiques quotidiennes, a involontairement projeté le bouddhisme dans un ciel nébuleux aux nuages flottants. Je suis persuadé que cela ne doit pas être ainsi. Le bouddhisme est une pratique réaliste et efficace dans la vie des humains. Le bouddhisme est une thérapie contre les souffrances humaines, une méthode d'enseigner aux êtres les moyens de progresser vers la sérénité et le bonheur. Aussi devrons-nous nous référer directement aux racines du bouddhisme et non pas nous attacher à ses branchages touffus. Nous espérons ainsi trouver des êtres compréhensifs qui partageront notre conviction.

VII. RECONNAÎTRE LES MERITES DES ANCIENS SANS ÊTRE INFÉODÉ AU MODÈLE ANCIEN

Raviver le bouddhisme Thiền Tông de la dynastie Trần nécessite un regard tourné vers le passé. En effet, du point de vue de la tradition, le présent ne saurait exister sans le passé. Puiser les richesses expérimentales des Anciens pour les appliquer dans la situation présente est très bénéfique. En revanche, obliger nos contemporains à se conformer strictement au modèle ancien s’avèrerait obsolète. Nous avons sélectionné de beaux préceptes du bouddhisme de la dynastie Trần et nous les présentons aux moines et moniales ainsi qu’à tous les bouddhistes laïcs contemporains afin qu'ils puissent choisir ceux qui soient profitables pour leur pratique. Nous ne voulons nullement imposer ce modèle ancien du bouddhisme aux pratiquants d'aujourd'hui. En effet, nous devons avoir une vue avisée, juste et compréhensive des préceptes des Anciens afin de recueillir les modèles de réussite appropriés à la situation actuelle, et savoir les utiliser à bon escient selon leur origine sociale.

CONCLUSION

Nous ravivons le bouddhisme Thiền Tông de la dynastie des Trần en vue de rehausser les valeurs de la pratique bouddhique de nos jours, tout en dissipant les méprises qui ont dévalorisé le bouddhisme. Par ailleurs, nous révélons sa valeur intrinsèque aux yeux de tous pour que chacun puisse en prendre conscience et l’appliquer à sa propre vie. Cette démarche a pour but d’accéder à la sérénité et au bonheur. Devant une telle méprise limitant le bouddhisme à un mysticisme vide de sens et l’enseignement de Bouddha à une pratique occulte, nous ne voulons qu’offrir au bouddhisme vietnamien sa valeur d’antan. Pour ce faire, notre travail consiste à raviver la flamme bouddhique afin que les responsables du bouddhisme vietnamien puissent choisir en toute transparence la voie la mieux adaptée à la situation actuelle du pays. Aussi n’aspirons-nous qu’à contribuer modestement à l’édification de la Maison Bouddhique Vietnamienne, ne serait-ce qu’en y apportant une brique ou un simple caillou.

FIN
 

TẠI SAO TÔI CHỦ TRƯƠNG KHÔI PHỤC PHẬT GIÁO ĐỜI TRẦN ? - Thiền Thất Thường Lạc

TẠI SAO TÔI CHỦ TRƯƠNG KHÔI PHỤC PHẬT GIÁO ĐỜI TRẦN ?

Trích từ tập BA VẤN ĐỀ TRỌNG ĐẠI TRONG ĐỜI TU CỦA TÔI

HT Thiền sư THÍCH THANH TỪ [Bản dịch]

Chiều dài lịch sử Phật giáo Việt Nam đã ngót mười tám thế kỷ, từ thế kỷ thứ hai đến thế kỷ hai mươi, trong thời gian này trải qua lắm lần thăng trầm. Ngày nay là con cháu trong nhà, chúng ta phải chọn một chặng nào thích ứng với hoàn cảnh hiện tại làm sáng tỏ lên cho hàng Tăng, Ni và Phật tử Việt Nam noi dấu, đó là một trọng trách rất nặng. Tinh thần khế lý khế cơ của Phật giáo giúp Tăng sĩ chúng ta dễ thấy lối đi, dễ nhận ra chặng đường nào thích hợp để ứng xử nhịp nhàng với xã hội đương thời.

Chúng tôi tự đặt cho mình trọng trách phải gánh vác việc này. Vì vậy qua nhiều năm ưu tư tôi khẳng định lấy Phật giáo đời Trần làm cái móc để xây dựng Phật giáo Việt Nam hiện thời. Đã quyết định, chúng tôi phải có lý do.

I- NĂNG CAO GIÁ TRỊ PHẬT GIÁO VIỆT NAM

1.1 Thời Suy Đồi Của Phật Giáo Việt Nam

Từ giữa thế kỷ mười chín đến giữa thế kỷ hai mươi là thời kỳ suy đồi của Phật giáo Việt Nam, có thể đoạn này là cái móc đen tối nhất. Sự suy đồi này cũng có lý do của nó, ngót một thế kỷ Pháp xâm chiếm và đặt ách cai trị nước ta. Kẻ cai trị không cho phép một đoàn thể, một tôn giáo nào có tinh thần dân tộc được vững mạnh. Thấy Phật giáo gắng liền với dân tộc Việt Nam, chúng dùng đủ cách hạn chế, hạ uy tín, cuối cùng triệt tiêu. Vì vậy, thời gian này các vị đạo cao đức trọng dần dần mai một mà không đào tạo được những người kế thừa. Chùa chiền không còn người tài đức giáo hóa duy trì, những kẻ “Ẩn dương nương Phật” hoặc “Núp bóng từ bi” làm kế sống từ từ xuất hiện. Ta hãy nghe câu ca dao này thì thấy rõ:

                        Yên thân làm sãi ở chùa,
                        Tụng kinh niệm Phật oản thừa sãi xơi.
                        Bụt lành đừng hạ xuống chơi,
                        Chùa không có Bụt, sãi thời cũng đi.

Đã không quyết tâm tu hành mà ở chùa, những kẻ này còn điều dở nào mà chẳng dám làm, thời nhân thấy những tệ hại này mỉa mai châm biếm.

                        Đi tu Phật bắt ăn chay,
                        Thịt chó ăn được, thịt cầy thì không.

Ngôi chùa biến thành gia đình cho những kẻ “Núp bóng từ bi” làm kế sống. Thế nhân bực bội phải thốt ra những lời:

                            Vợ Sư sắm sửa cho Sư,
                            Áo đen tràng hạt, mỹ lư tày vành.
                            Để Sư sướng kiếp bành bành...

Thời gian này người tu ở chùa, đa số đều do thất chí vì thi rớt, thất tình vì bị người bạc đãi, già nua, bệnh hoạn... Vào chùa làm Tăng, Ni, cho nên những cuốn tiểu thuyết, những tuồng cải lương khi đề cập đến người tu đều liệt vào hạng người này. Mãi đến nay (1997) thấy người nam nữ trẻ tuổi đi tu, vẫn có những người bảo: “Cậu này, cô kia thất tình đi tu”. Người đời xem tu sĩ Phật giáo không ra gì thì làm sao họ biết quí trọng Phật pháp. Đây là vấn đề đau sót thôi thúc chúng tôi chủ trương khôi phục Phật giáo đời Trần.

1.2 Ông Vua Đi Tu

Ở Ấn Độ ông Hoàng Thái Tử xuất gia tìm đạo giải thoát cứu khổ chúng sanh. Ở Việt Nam một ông Vua xuất gia vào núi tu hành để cứu nhân độ thế. Vị Thái Tử không màng giàu sang danh vọng kể cả tương lai ngôi vị Hoàng đế, trốn đi tu tìm cho ra mối đạo giải thoát để cứu khổ chúng sanh. Đạo giải thoát này phải cao siêu tột đỉnh, Ngài mới vứt bỏ ngôi vị cao sang nhất đời.

Sau này ông Vua Trần Nhân Tông thấm nhuần được Phật pháp, đang ở ngôi vị bậc chí tôn của toàn dân mà chối bỏ giao lại cho con, xuất gia tu Phật. Phật giáo nếu không cao siêu, kỳ đặt thì làm sao lôi cuốn hấp dẫn được ông vua dám “xem ngai vàng như dép rách”, đổi chiếc áo ngự bào mặc áo nâu sòng làm người xuất gia vào núi tu hành.

Giá trị Phật giáo ở Ấn Độ thật siêu xuất, giá trị Phật giáo Việt Nam cũng phi thường, mới đủ sức thuyết phục một ông hoàng, một ông vua đi tu. Ở Việt Nam, đời Trần ông vua đi tu Phật, ông Trạng Nguyên đi tu Phật, chúng ta thử xét giá trị Phật giáo đời Trần cao siêu đến ngần nào. Phật pháp đã cao siêu, người tu cũng đáng kính cho nên Phật giáo rất thịnh hành trong thời này. Chúng tôi nhằm khôi phục Phật giáo đời Trần cốt nâng cao Phật giáo Việt nam hiện nay.

1.3 Ông Tổ Thiền Tông Người Việt Nam

Phật giáo Việt Nam từ thế kỷ thứ bảy đến thế kỷ mười tám do Thiền tông lãnh đạo truyền bá. Các hệ phái Thiền tông hầu hết từ Trung Hoa truyền sang như: Phái Tỳ Ni Đa Lưu Chi, phái Vô Ngôn Thông, phái Thảo Đường..., những vị Tổ đứng đầu mỗi hệ phái đa phần người Trung Hoa, Ấn Độ. Chỉ có phái thiền Trúc Lâm Yên Tử, ông Tổ đầu là Trúc Lâm Đại Đầu Đà chính thực là người Việt Nam. Ông Tổ Việt Nam mới thông cảm tâm tư nguyện vọng phong tục tập quán của người Việt Nam, giáo hóa mới thích ứng nhu cầu người Phật tử Việt Nam.

II. KHÔNG CHỈ RIÊNG NGƯỜI XUẤT GIA MÀ CƯ SĨ CŨNG NGỘ ĐẠO

2.1 Vua Trần Thái Tông (1218-1277)

Đây là ông vua đầu nhà Trần. Bẩm tánh hâm mộ tu Phật, gặp duyên trắc trở đau buồn, ông liền trốn lên núi Yên Tử xin tu (1236). Thiền Sư Viên Chứng trụ trì chùa Hoa Yên, thấy ông liền hỏi:

“Lão tăng ở lâu nơi sơn dã, xương cứng mặt gầy, ăn rau đắng cắn hạt dẻ, uống nước suối dạo cảnh rừng, lòng như mây nổi theo gió đến đây. Bệ hạ bỏ ngôi nhân chủ nghĩ đến nơi quê hèn rừng núi, chẳng hay bệ hạ mong cầu điều gì mà đến đây?”.

Vua đáp:

“Trẩm còn thơ ấu vội mất hai thân, bơ vơ đứng trên sĩ dân, không chỗ nương tựa. Lại nghĩ sự nghiệp các bậc đế vương đời trước thịnh suy không thường, cho nên Trẩm đến núi này chỉ cầu làm Phật, chớ không cầu gì khác”.

Viên Chứng bảo:

“Trong núi vốn không có Phật, Phật chỉ ở trong tâm. Tâm lặng lẽ mà biết gọi là chân Phật. Nay bệ hạ nếu ngộ tâm này thì tức khắc thành Phật, không nhọc tìm cầu bên ngoài”.

Thái sư Trần Thủ Độ dẫn quan quân đi tìm, đến núi Yên Tử gặp vua, ông quyết thỉnh vua về cho được. Vua hỏi ý sư Viên Chứng, Sư đáp:

“Phàm làm đấng nhân quân phải lấy ý muốn của thiên hạ làm ý muốn của mình, lấy tâm thiên hạ làm tâm của mình. Nay thiên hạ muốn đón bệ hạ trở về, bệ hạ không về sao được. Song phần nghiên cứu nội điển, mong bệ hạ đừng xao lãng”.

Vua đành phải trở về tiếp tục công việc trị dân. Hơn mười năm khi rảnh rỗi, vua mời các bậc kỳ đức đến hỏi đạo tham thiền. Vua thuật lại:

“Trẩm thường đọc kinh Kim Cang đến câu: “Ưng vô sở trụ nhi sanh kỳ tâm”, trong khoảng để quyển kinh xuống ngâm nga, bỗng nhiên tự ngộ. Liền đem sở ngộ này viết thành bài ca, để tên là Thiền Tông Chỉ Nam”. [Những đoạn dẫn trên đều trích trong bài tựa T.T.C.N].

Đang lúc ngự trên ngai vàng cai trị muôn dân, vua vẫn nghiên cứu Phật pháp và tham thiền được ngộ đạo. Đủ nói lên rằng, chỉ thiếu quyết tâm tu học, đừng đổ cho hoàn cảnh đa đoan bận rộn khó tu. Ai đa đoan bận rộn bằng ông vua đầy nhiệt tình lo cho đất nước, thế mà quyết tâm tu liền ngộ đạo. Đây là tấm gương sáng để chúng ta học tập theo.

Đến năm 1257 giặc Nguyên Mông xâm lăng đất ta, vua Thái Tông đích thân chỉ huy nhiều mặt trận, có mặt ở cả mọi nơi nguy hiểm, khiến quân sĩ nức lòng chiến đấu. Kết quả quân ta đánh tan quân xâm lược, giặc Nguyên Mông tháo thân chạy về Vân Nam đầu năm 1258. Một ông vua Thiền sư hết lòng mộ đạo, đã từng làm kệ khuyên người đừng sát sanh:

                    Cánh lông mai vảy trọn hàm linh,
                    Sợ chết tham sanh nào khác tình.
                    Từ trước Thánh hiền lòng chẳng nỡ,
                    Đâu đành để chết vẫn tham sinh.

Tại sao ông lại cầm quân đánh giặc giết hại biết bao sanh mạng, chắc phải có lý do.

Sau khi nhường ngôi cho con, ông lui về lập Am Thái Vi ở vùng rừng núi Vĩ Lâm, cố đô Hoa Lư để an dân lập ấp và lo tu hành, cùng khuyên dạy dân chúng tu. Khuyên người dân giữ năm giới, ông nói kệ về giới thứ ba:

                    Má thoảng hương mai, mặt nhụy đào,
                    Thấy rồi mắt dán, ý nao nao.
                    Thảy đều một đãy da hôi thúi,
                    Thầm cắt ruột người chẳng dụng dao.

Ông luôn đem bốn tướng sanh, già, bệnh, chết nhắc nhở mọi người. Bốn tướng này trong kinh gọi là Bốn núi. Ông nói kệ núi thứ hai:

                    Con người kiếp sống tợ phù du,
                    Thọ yểu người trời chớ vọng cầu.
                    Bóng ngã nương dâu, chiều sắp đến,
                    Thân như bồ liễu tạm qua thu.
                    Phan Lang thuở nọ còn xanh tóc,
                    Lã Vọng ngày nay đã bạc đầu.
                    Cuồn cuộn việc đời trôi chẳng đoái,
                    Vầng ô gác núi, nước trôi xuôi.


Nhận Định Về Vua Trần Thái Tông

Đem vua Trần Thái Tông so sánh với vua Lương Võ Đế ở Trung Hoa, chúng ta thấy có những nét đặc thù. Vua Lương Võ Đế (464-549) là con người rất sùng Phật, ông từng giảng kinh Phóng Quang Bát Nhã và sớ giải các kinh... Song khi Tổ Đạt Ma sang Trung Hoa năm 520 gặp vua, Tổ nói thiền, vua không lãnh hội, Tổ lên miền bắc ở tại chùa Thiếu Lâm. Đến cuối đời vua Lương Võ Đế bị giặc Hầu Cảnh kéo quân vây hãm thành Kiến Khang, quần thần xin xuất quân chống giặc, vua không cho, lại ra lệnh bế cửa thành, tụng kinh cầu nguyện cho giặc lui. Kết quả giặc chẳng lui, mà ông bị mất nước và phải chết.

Trái lại, vua Trần Thái Tông là người ngộ được Thiền Tông, khi giặc Nguyên Mông xâm lăng vua chỉ huy cầm quân đánh giặc, giặc thua rút lui về, đất nước thái bình, vua mới ngồi yên tu thiền.

Hai thái độ của hai ông vua đồng là kính mộ đạo Phật, mà xử sự mỗi bên mỗi khác. Vua Võ Đế bị giặc hảm thành không cho quân chống cự, lại ra lệnh trong thành tụng kinh cầu nguyện cho giặc lui. Đây là đem tôn giáo áp đặt trên chánh trị nên phải mắc họa. Vua Thái Tông tách bạch phân minh phần nào thuộc tôn giáo, phần nào thuộc chánh trị, nên cứu được đất nước khỏi lâm nguy. Tu theo Phật giáo là trau giồi đạo đức rèn luyện tâm linh là việc riêng của mỗi người Phật tử, tức là lãnh vực của tôn giáo. Giặc ngoại bang xâm lăng tổ quốc, toàn dân đứng lên chống giặc, người lãnh đạo cổ động lòng yêu nước của dân và đứng ra chỉ huy đánh giặc là lãnh vực chánh trị. Phân ranh lãnh vực tôn giáo, lãnh vực chánh trị là vấn đề rất thiết yếu. Người Phật tử thọ tam quy trì ngũ giới, nếu phạm giới sát sanh là có tội, đó là phần tu hành riêng của Phật tử, thuộc lãnh vực tôn giáo. Đất nước bị xâm lăng, toàn dân đứng lên chống giặc là trách nhiệm của mỗi công dân, thuộc lãnh vực chánh trị. Dù trong cuộc chiến có nhiều Phật tử giết nhiều sinh mạng kẻ thù, không thể đem tội sát sanh đặt vào chỗ này được.

Vua Trần Thái Tông là một ông vua ham tu ngộ đạo mà trọn đời lo bảo vệ đất nước và xây dựng đất nước. Khi nước nhà bị địch họa, nhà vua liều mình cứu nước, lúc đất nước thái bình tuy tuổi già vẫn dạy dân khai hoang lập ấp và chỉ dạy họ tu hành trau dồi đạo đức. Nhà vua không những lo cho dân được cơm no áo ấm, còn lo cho dân có đức hạnh và biết gạn lọc tâm linh. Một con người được hai phần vật chất và tinh thần ngang bằng nhau thì cuộc sống mới thật sự an vui hạnh phúc. Nhà vua sử dụng Phật giáo trong cuộc sống rất là tích cực.

Nhà vua là một người Phật tử thuần thành thâm hiểu Phật pháp rất uyên bác mà chỉ đem Phật giáo áp dụng trong đời sống nhân dân bằng những pháp dạy dân giữ gìn năm giới để đem lại an ninh trật tự cho xã hội, dạy dân tu lý nhân quả để dân biết tránh ác làm lành, dạy dân mở rộng lòng từ bi để giúp người neo đơn cùng khổ và bao dung đoàn kết với mọi người. Song muốn bảo vệ chế độ quân chủ, ông phải dùng Khổng giáo để cai trị đất nước, dùng luật pháp răn đe và trừng trị tội phạm. Cụ thể là năm Thiên Ứng Chính Bình thứ nhất (1238) nhà vua cho mở khoa thi Thái học sinh, từ đây cứ bảy năm thi một lần. Đến năm Thiên Ứng Chính Bình thứ mười sáu (1253) mở khoa thi Tam khôi -Trạng Nguyên, Bảng Nhãn, Thám Hoa... Chính nhờ nhận định khách quan của nhà vua, nên dùng mỗi tôn giáo đúng vị trí của nó, nhà nước được thái bình thạnh trị lâu dài.

2.2 Tuệ Trung Thượng Sĩ (1230-1279)

Tướng quân Trần Tung, con Trần Liễu đã hai phen cầm quân đánh giặc Nguyên Mông. Sau khi giặc tan nước nhà thái bình, ông lui về ở phong ấp Tịnh Bang đổi tên làng Vạn Niên. Ông học thiền và ngộ đạo với Thiền sư Tiêu Dao ở Tịnh xá Phước Đường. Vua Thánh Tông quí kính ông nên tặng hiệu Tuệ Trung Thượng Sĩ và gởi Thái Tử Trần Khâm đến học thiền với ông. Trong quyển Tuệ Trung Thượng Sĩ Ngữ Lục, vua Trần Nhân Tông tán thán: “Ôi tinh thần sắc vận của Thượng Sĩ thật trang nghiêm, cử chỉ thẳng thắn uy đức, Thượng Sĩ bàn huyền nói diệu trong lúc gió mát trăng thanh. Những hàng thạc đức đương thời đều bảo Thượng Sĩ tin sâu hiểu rõ, thuận hạnh nghịch hạnh thật khó lường được”. Chẳng những cư sĩ đến học thiền bởi Thượng Sĩ mà Tăng Sĩ cũng đến tham vấn. Con người của Thượng Sĩ thật tiêu dao phóng khoáng, đọc tác phẩm “Vui Thú Giang Hồ” của Thượng Sĩ Thấy rõ.

                        Tâm xưa hồ hải chửa từng khuây,
                        Ngày tháng như tên lại tợ thoi.
                        Gió mát trăng thanh sinh kế đủ,
                        Non xanh nước biếc nếp sống đầy.
                        Sáng sớm giương buồm băng nước thẳm,
                        Chiều nâng sáo thổi cợt gió mây.
                        Tạ Tam nay đã không tin tức,
                        Để chiếc thuyền trơ bãi cát này.

Cuộc sống của Thượng Sĩ đơn giản đạm bạc, không màng danh lợi, nội tâm lúc nào cũng sung mãn an vui. Đọc bài thơ "Tự tại" sẽ thấy:

                        Bìm chuột không nhơn mãi mãi xâm.
                        Lui về, già gởi chốn sơn lâm.
                        Nhà tranh cửa gỗ đời thanh thoát.
                        Không đúng không sai tự tại tâm.

Khi quốc gia hữu sự Thượng Sĩ xông pha trận mạc cứu nước cứu dân, lúc nước nhà thái bình Thượng Sĩ sống thong dong tự tại trong đạo lý thiền, ai cần thì giúp, không cần thì vui thú nơi hải hồ, thảnh thơi chốn sơn dã. Đời của Thượng Sĩ thật đẹp như bức tranh thủy mặc.

2.3 Vua Trần Thánh Tông (1240-1290)

Vua là con của Thái Tông lên ngôi năm Mậu ngọ (1258) đổi niên hiệu là Thiệu Long, vua học thiền với Quốc Sư Đại Đăng. Một hôm đọc Ngữ Lục của Thiền Sư Đại Huệ. Vua cảm ngộ làm kệ:

                        Đập ngói dùi rùa ba chục niên,
                        Mấy phen xuất hạn bởi tham thiền.
                        Một phen thấu vỡ gương mặt thật,
                        Lỗ mũi xưa nay mất một bên.

Vua Thánh Tông nói về thiền: “Dụng của chân tâm tỉnh tỉnh lặng lặng, không đi không đến, không thêm không bớt, vào lớn vào nhỏ, mặc thuận mặc nghịch, động như mây hạt, tĩnh như tường vách, nhẹ như sợi lông, nặng như tảng đá, sạch trọi trơn bày lồ lộ chẳng thể đo lường, hoàn toàn không dấu vết, ngày nay vì anh biện biệt rành rẽ rõ ràng”. (Trích Thánh Đăng Lục).

Qua đây chúng ta thấy vua Thánh Tông thấu suốt lý thiền, trong lúc còn đang làm hoàng đế. Nhà vua không tìm nơi non cao rừng vắng, mà ngự tại triều đình để tu vẫn được ngộ đạo. Đúng như lời Thiền sư Viên Chứng nói “Phật tại tâm mình”, nếu người biết xoay lại tâm mình thì có ngày ngộ đạo. Quả là tu thiền không trở ngại mọi công tác ở thế gian, có ai mà không tu được. Đây là một bằng chứng thiền học đời Trần rất tích cực.

III. CHỦ TRƯƠNG THIỀN PHÁI TRÚC LÂM YÊN TỬ

3.1 Sơ Tổ Trúc Lâm (1258-1308)

Ngài là con vua Trần Thánh Tông và Nguyên Thánh Hoàng Thái Hậu, tên là Trần Khâm. Khi lớn lên vua cha cho Ngài theo học thiền với Tuệ Trung Thượng Sĩ. Một hôm Ngài hỏi Thượng Sĩ về “Bổn phận tông chỉ thiền”, Thượng sĩ đáp: “Phản quan tự kỷ bổn phận sự, bất tùng tha đắc [Soi sáng lại chính mình là phận sự gốc, không từ bên ngoài mà được]”. Nghe qua, Ngài thông suốt được lối vào và thờ Thượng sĩ làm thầy.

Năm hai mươi mốt tuổi, Ngài lên ngôi Hoàng đế (1279), hiệu là Trần Nhân Tông. Quân Nguyên Mông xâm lăng nước ta, Ngài phải cầm quân đánh đuổi giặc đến hai lượt (1285 và 1288), giặc rút lui đất nước thái bình. Đến năm Quí Tỵ (1293) Ngài nhường ngôi cho con là Trần Anh Tông, lên làm Thái Thượng Hoàng. Năm Kỷ Hợi (1299) Ngài vào núi Yên Tử xuất gia tu hành lấy hiệu là Trúc Lâm Đại Đầu Đà và làm Sơ Tổ phái Trúc Lâm Yên Tử. Do chỗ sở ngộ ban đầu của Ngài, nên lấy câu “Phản quan tự kỷ bổn phận sự, bất tùng tha đắc”, làm kim chỉ nam cho phái thiền Trúc Lâm Yên Tử.

3.2 Câu Phản Quan Tự Kỷ Bổn Phận Sự, Bất Tùng Tha Đắc”, Nhìn Xuyên Suốt Từ Đời Tu Của Đức Phật Qua Giáo Lý, Đến Các Pháp Thiền.

3.2.1 Đời tu của đức Phật hoàn toàn soi sáng lại nội tâm của mình

Suốt bốn mươi chín ngày đêm ngồi dưới cội Bồ Đề, Ngài quán chiếu nội tâm được giác ngộ thành Phật. Đức Phật là cội nguồn của Đạo Phật, do quán chiếu nội tâm mình được chứng đạo, nên nói “Phản quang tự kỷ bổn phận sự”. Trọn đời tu Ngài không cầu xin trông cậy cái gì khác bên ngoài, nên nói “Bất tùng tha đắc”.

3.2.2 Giáo Lý Phật Dạy

Bốn bộ Kinh A Hàm, sáu trăm quyển Kinh Bát Nhã, Kinh Pháp Hoa... cũng không ngoài lối tu “Phản quan” này. Kinh A Hàm lấy pháp Tứ Đế làm căn bản, mà Ba mươi bảy phẩm trợ đạo không phần nào chẳng quán chiếu lại mình. Kinh Bát Nhã lấy Bát Nhã Tâm Kinh làm trọng tâm, mà “Chiếu kiến ngũ uẩn giai không” là nền tảng tu hành. Kinh Pháp Hoa mục đích nhận ra Tri Kiến Phật của mình, hình ảnh chàng cùng tử trở về tìm cha là ý nghĩa “Phản quan tự kỷ”.

3.2.3 Các Pháp Thiền Đều Tu “Phản Quan Tự Kỷ”
a) Thiền Nguyên Thủy
hiện nay hoặc tu thiền Tứ niệm xứ, hoặc tu thiền Minh sát tuệ.
Pháp thiền Tứ niệm xứ là quán thân bất tịnh, quán thọ là khổ, quán tâm vô thường, quán pháp vô ngã, đều là soi sáng lại chính mình.

Pháp thiền Minh sát tuệ thì trước dùng hơi thở, biết rõ hơi thở ra vào dài ngắn, lạnh ấm... Nhờ nương hơi thở tâm được định. Kế dùng trí tuệ quán sát thân tâm là vô thường, khổ, không, vô ngã biết đúng như thật. Theo dõi hơi thở và quán sát thân tâm vô thường... đều là “Phản quan tự kỷ”.

b) Thiền Đại thừa quán chiếu theo Kinh Bát Nhã, hoặc “Chiếu kiến ngũ uẩn giai không” của Bát Nhã Tâm Kinh, hoặc quán “Nhất thiết hữu vi pháp, như mộng huyễn bào ảnh, như lộ diệc như điển, ưng tác như thị quán” của Kinh Kim Cang Bát Nhã. Cả hai lối quán này đều là “Phản quan tự kỷ”. Cho đến pháp “Tam Quán” của Thiền sư Huệ Văn do đọc Trung Quán Luận ngộ được. Sư đem pháp này dạy cho đệ tử là Thiền sư Huệ Tư (515-577) thành lập phái thiền Đại Thừa “Tam Quán”. Pháp quán này y cứ bài kệ trong Luận Trung Quán là: “Nhân duyên sở sanh pháp, Ngã thuyết tức thị không, Diệc danh vi Giả danh, Diệc danh Trung Đạo nghĩa”, lập thành ba pháp quán: Không quán, Giả quán, Trung Đạo quán. Trong ba pháp này, cũng là “Phản quan tự kỷ”.

c) Thiền tông hẳn căn cứ vào “Phản quan tự kỷ”. Cội gốc Thiền tông là “Phản quan tự kỷ”. Câu “Trực chỉ nhân tâm, kiến tánh thành Phật” là châm ngôn của Thiền tông do Tổ Đạt Ma tuyên bố. Không phản quan làm sao kiến tánh, không kiến tánh thì đâu được thành Phật. Bởi Thiền tông chủ trương Phật tức tâm, ngoài tâm không có Phật.

3.2.4 Tại sao phải phản quan tự kỷ ?

Người tu Phật phải biết đúng như thật nơi thân tâm mình. Chúng sanh mê lầm nên mọi sinh hoạt đều để phục vụ cho mình, mà sự thật không biết mình là gì. Do mê lầm sanh ra kiến chấp sai lạc tạo không biết bao nhiêu tội lỗi, làm khổ mình và làm khổ mọi người. Soi sáng lại thân tâm mình thấy đúng như thật thì mọi kiến chấp đều phá vỡ đem lại sự an lạc cho mình và mọi người.
Soi sáng thân tâm mình chia làm hai phần:

a) Thấy rõ thân tâm vô thường

Trong bài văn Trữ Từ Tự Răn, Thượng sĩ nói:

                        Ngày tháng nước chảy, giàu sang mây trôi.
                        Gió lửa tan rồi, trẻ già thành bụi.
                        Hồn phách lìa sắc thân như mộng,
                        Cuộc mưu sinh, con rối kéo lôi,
                        Hằng ngày đùa, đưa tay bắt bóng...
                        Trong mộng tạo tác, thức rồi đều không,
                        Trong mộng tạo, sanh thô sanh tế,
                        Tỉnh giấc rồi, không mảy tóc kẽ tơ...

Đến Tổ Trúc Lâm, trong bài Sơn Phòng Mạn Hứng cũng nói:

                        Phải quấy niệm rơi theo hoa rụng,
                        Lợi danh tâm lạnh với mưa đêm.
                        Mưa tạnh, hoa trơ, non vắng lặng,
                        Chim kêu một tiếng lại xuân tàn.


Thân tứ đại hòa hợp, tâm danh lợi phải quấy đều vô thường hư dối, người tu thấy rõ như vậy là thức tỉnh giác ngộ. Thế nhân lúc nào cũng thấy thân vật chất là thật, tâm nghĩ phải quấy danh lợi là thật, nên mê muội khổ đau. Soi sáng thân tâm thấy đúng như thật là điều kiện tối thiết yếu trên đường tu.

b) Nhận ngay nơi thân vô thường có cái chân thường

Bài Phật Tâm Ca của Thượng sĩ có đoạn nói:

                        ... Muốn tìm tâm, đừng tìm ngoài,
                        Bản thể như nhiên tự rỗng lặng.
                        Niết bàn sanh tử buộc ràng suông,
                        Phiền não bồ đề đối địch rỗng.
                        Tâm tức Phật, Phật tức tâm,
                        Diệu chỉ sáng ngời suốt cổ kim.
                        Xuân đến, tự nhiên hoa xuân nở,
                        Thu về, hiện rõ nước thu sâu...
                        Lặng lặng lặng, chìm chìm chìm,
                        Cái tâm muôn pháp là tâm Phật.
                        Tâm Phật lại cùng tâm ta hợp,
                        Lẽ ấy như nhiên suốt cổ kim.
                        Đi cũng thiền, ngồi cũng thiền,
                        Trong lò lửa rực một hoa sen...


Tổ Trúc Lâm cũng nói:

                        Vậy mới hay! Bụt ở trong nhà, chẳng phải tìm xa.
                        Nhân khuây bản nên ta tìm Bụt,
                        Đến biết hay chỉnh Bụt là ta...
                                        [Phú Cư Trần Lạc Đạo- Hội Thứ Năm.]

Qua hai đoạn dẫn trên, chúng ta thấy rõ Thượng sĩ và Tổ Trúc Lâm chỉ thẳng tâm mình tức là Phật. Song phải là tâm lặng lẽ hằng nhiên, chớ không phải tâm đối đãi sanh diệt. Trong thân tâm vô thường sanh diệt có tâm lặng lẽ hằng nhiên, như trong lò lửa cháy rực có hoa sen tươi thắm. Tại vì chúng ta quên tâm Phật của mình, chạy tìm Phật ở bên ngoài. Một khi chúng ta biết quay trở lại tâm mình thì sẽ thấy tâm mình tức là Phật.

IV. TINH THẦN BAO DUNG THIỀN ĐỜI TRẦN
4.1 Bao Dung Nội Giáo

Đời Trần tuy lấy Thiền tông làm chủ đạo truyền bá, song cũng có Tịnh độ đồng thời hoạt động. Tịnh độ có sự Tịnh độ và lý Tịnh độ.

Về sự Tịnh độ thì phải tin có cõi Cực Lạc ở phương Tây, đức Phật A Di Đà là giáo chủ cõi này. Nếu người chí thành niệm Phật và tha thiết cầu sanh về cõi Cực Lạc khi lâm chung được Phật A Di Đà đón về Cực Lạc.

Về lý Tịnh Độ là “Tự tánh Di Đà duy tâm Tịnh độ” hay “Tâm tịnh thì độ tịnh”. Tức là tâm mình thanh tịnh là tịnh độ, tánh mình sáng suốt là Phật Di Đà. Tổ Trúc Lâm nói:

                        …Tịnh Độ là lòng trong sạch,
                        Chớ ngờ hỏi đến Tây Phương.
                        Di Đà là tánh sáng soi,
                        Mựa phải nhọc tìm về Cực Lạc
                                        [Phú Cư Trần Lạc Đạo -Hội Thứ Hai]


Thiền tông thừa nhận lý Tịnh Độ, không thừa nhận sự Tịnh Độ. Thiền sư Vô Ngôn Thông nghe Tổ Bá Trượng nói: “Tâm địa nhược không, tuệ nhật tự chiếu”, liền ngộ đạo. Đất tâm nếu không, là tâm tịnh độ tịnh. Tuệ nhật tự chiếu, là tự tánh Di Đà. Vì A Di Đà dịch nghĩa là Vô Lượng Quang, nhà thiền gọi là Tuệ nhật tự chiếu. Đứng về lý Tịnh Độ cùng Thiền tông cứu cánh không hai.

4.2 Tam Giáo Đồng Nguyên

Thuyết tam giáo đồng nguyên xuất phát từ đời Tống ở Trung Hoa, nhà Trần ở Việt Nam cũng chấp nhận thuyết này để dùng hòa Tam giáo. Tam giáo Phật giáo, Khổng giáo và Lão giáo (Đạo giáo). Người dân Việt Nam chịu ảnh hưởng Tam giáo rất sâu đậm. Nhà Trần muốn đoàn kết toàn dân, đứng về Phật giáo Thiền tông dung hợp Khổng giáo và Lão giáo. Chủ trương rằng Tam giáo về ứng dụng tu hành có khác nhau, song đó chỉ là hình thức phương tiện, đến cứu cánh đều gặp nhau, nên nói Đồng nguyên. Đây là tính bao dung khiêm tốn của Phật giáo Thiền tông, ai không biết vua quan thời này hầu hết đều tu theo Phật giáo.

V. PHẬT GIÁO ĐỜI TRẦN THỰC TẾ TÍCH CỰC

5.1 Thực Tế

Phật giáo đời Trần chủ trương “Tức Tâm tức Phật”. Tâm mê là chúng sanh, tâm giác là Phật. Phật chẳng ở đâu xa, ngay nơi tâm mình, khéo tu lóng lặng tâm mê thì tâm giác hiện bày. Tuệ Trung Thượng Sĩ làm bài Phật Tâm Ca, đoạn đầu nói:

                        Phật! Phật! Phật! Không thể thấy,
                        Tâm! Tâm! Tâm! Không thể nói.
                        Nếu khi tâm sanh là Phật sanh,
                        Nếu khi tâm diệt là Phật diệt.
                        Diệt tâm còn Phật chuyện không đâu,
                        Diệt Phật còn tâm khi nào biết.
                        Muốn biết Phật tâm, sanh diệt tâm,
                        Đợi đến sau này Di Lặc quyết...

Phật là giác, rời tâm tìm giác làm gì có, ngay nơi tâm nhận ra Phật mới là Phật thật. Bỏ tâm tìm Phật là Phật của ai, không phải là Phật của mình. Tuy nhiên, nếu nhận tâm sanh diệt là Phật, đợi đến Phật Di Lặc ra đời cũng không giải quyết được.

Tổ Trúc Lâm nói:

                        Biết vậy! Miễn được lòng rồi chẳng còn phép khác.
                        Gìn tánh sáng, tánh mới hầu an,
                        Nén niềm vọng, niềm dừng chẳng thác.
                        Dứt trừ nhân ngã thì ra tính thực Kim Cương.
                        Dừng hết tham sân mới lảu lòng mầu viên giác...
                                    [Phú Cư Trần Lạc Đạo- Hội Thứ hai]

Kim Cương, Viên Giác là Phật thật của ta, muốn thấy Phật thật phải nén niềm vọng, trừ nhân ngã, dứt tham sân si. Bởi vọng niệm nên chấp nhân chấp ngã, khởi tham sân si, không thấy được Phật thật. Như mây che kín không thấy được mặt trăng sáng. Chuyển hóa tất cả tâm mê loạn, chỉ còn tâm thanh tịnh sáng ngời, tâm này là Phật. Sự tu như vậy rất thực tế, vì thấy rõ cái gì nên bỏ cái gì nên theo, nắm vững sự thành công và thất bại trong tay mình, không cầu mong trong đợi thế lực bên ngoài.

5.2 Tích Cực

Năm Giáp Thìn (1304), Tổ Trúc Lâm đi dạo trong nhân gian, khuyên dân chúng giữ ngũ giới và tu Thập thiện. Đây là tích cực đem Phật giáo vào nhân gian, trước xây dựng con người, cá nhân tốt thì gia đình tốt, gia đình tốt thì quốc gia tốt. Vì bảo vệ sanh mạng con người, khuyên giữ giới không sát sanh, bảo vệ tài sản của người, khuyên giữ giới không trộm cướp, bảo vệ hạnh phúc gia đình, khuyên giữ giới không tà dâm, bảo vệ uy tín và giá trị con người, khuyên giữ giới không nói dối, bảo vệ sức khỏe, trí tuệ và trật tự xã hội, khuyên giữ giới không uống rượu. Hiện nay thêm hút á phiện xì ke, ma túy. Người dân trong nước đều giữ được năm giới thì đất nước thật sự thái bình, dân chúng vui vẻ hát ca, không còn gì phải lo sợ. Tiến lên, Ngài khuyên tu Thập thiện, tức là thân không sát sanh, trộm cướp, tà dâm; miệng không nói dối, nói hai lưỡi, nói hung dữ, nói thêu dệt; ý bớt nóng giận, tham lam và si mê. Người thân miệng ý khéo tu mười điều lành sẽ trở thành bậc hiền nhân. Người Phật tử khéo tu Ngũ giới và Thập Thiện là đóng góp một phần cho quốc gia xã hội được tốt đẹp an vui. Được vậy, đạo Phật mới thật sự chuyển cảnh khổ thành cảnh vui, chuyển con người phàm tục thành con người thánh thiện.

VI. ĐƯỜNG LỐI TU CỦA PHẬT GIÁO VIỆT NAM HIỆN NAY

Là tu sĩ Phật giáo Việt Nam, nếu bị người hỏi: “Hiện nay thầy tu theo tông phái nào của Phật giáo?”. Chắc chắn tu sĩ này sẽ ngẩn ngơ không biết đáp thế nào. Tại sao vậy?

6.1 Lấy “Nhị Thời Khóa Tụng” Làm Công Phu Tu Hành

Chùa chiền Việt Nam hơn một thế kỷ này đều lấy hai thời khóa tụng làm công phu tu tập. Trong hai thời, đầu hôm tụng kinh Di Đà, sau tụng chú Vãng Sanh, tiếp niệm danh hiệu Phật A Di Đà; buổi khuya tụng chú Lăng Nghiêm, hoặc Đại Bi Thập Chú.... Nếu hôm nào có đám cầu an cầu siêu thì tụng chú Đại Bi trước, tụng kinh sau. Công phu tu hành như vậy, biết thuộc tông phái nào. Thế mà đa số nói tu theo Tịnh Độ. Tụng kinh Di Đà và niệm danh hiệu Phật A Di Đà thuộc về Tịnh Độ tông, tụng chú Đại Bi, chú Lăng Nghiêm thuộc Mật tông. Nhận xét chín chắn thì hai thời khóa tụng Mật tông chiếm ưu thế.

Hai thời khóa tụng xuất xứ từ đâu? Căn cứ lời tựa quyển Nhị Khóa Hiệp Giải thì xuất xứ từ đời nhà Thanh ở Trung Quốc. Vua Thánh Tổ nhà Thanh hiệu Khang Hy (1662-1772) ra sắc lệnh mời Hòa Thượng Ngọc Lâm Thông Tú (1614-1675) cùng một số Hòa Thượng hợp tác soạn “Nhị Thời Khóa Tụng”, buộc Tăng, Ni các chùa ở Trung Quốc trong thời này phải ứng dụng tu theo. Nhà Thanh thuộc dân tộc Mãn Châu ở miền Bắc Trung Quốc, gần dãy núi Hy Mã Lạp Sơn chịu ảnh hưởng Phật giáo Tây Tạng chuyên tu Mật tông. Nhà vua buộc các Hòa Thượng soạn “Nhị Thời Khóa Tụng” đặt nặng Mật tông hơn. Tuy Nhị Thời Khóa Tụng là chủ trương Tịnh, Mật đồng hành, song nghiên hẳn về Mật.

Nhị Thời Khóa Tụng ra đời khoảng cuối thế kỷ mười bảy đầu thế kỷ mười tám là thời kỳ Phật giáo Trung Hoa đang xuống dốc. Không biết Nhị Thời Khóa Tụng du nhập vào Việt Nam lúc nào, chỉ biết từ cuối thế kỷ mười chín đến cuối thế kỷ hai mươi, hầu hết các chùa Việt Nam đều lấy hai thời này làm công khóa tu hành. Ai vào chùa tu đều bị bắt buộc phải thuộc hai thời khóa tụng gọi là hai thời công phu, nên có câu “Đi lính sợ trèo ải, ở sãi sợ Lăng Nghiêm”. Thậm chí đến nay (1997) những tu sĩ Phật giáo đến Đàn giới xin thọ giới Sa Di, ban giám khảo đàn giới vẫn khảo hạch xem thuộc chú Lăng Nghiêm không.

Tịnh và Mật là hai pháp tu trông cậy vào tha lực, niệm Phật được Phật A Di Đà đón về Cực Lạc, trì chú được Long Thiên, Hộ Pháp hay Thần Kim Cương gia hộ cho tiêu nghiệp… Thích hợp với thời điểm đất nước Việt Nam bị xâm lăng cuối cùng nội thuộc nước Pháp. Từ đây người dân thuộc địa mất hết lòng tự tín, mẩu quốc Việt Nam ở trời Tây. Vì thế, chư tôn đức trong Phật giáo Việt Nam chấp nhận “Nhị Thời Khóa Tụng” làm nền tảng tu hành cho ứng hợp với hoàn cảnh đương thời, thế là hợp lý.

Song ngày nay đã khác, nước Việt Nam hoàn toàn độc lập, người Việt Nam là dân tộc anh hùng, lòng tự tín đã dâng cao. Thế mà, Phật giáo Việt Nam vẫn giữ lối tu theo lề lối cũ, có thích hợp với lòng tự tín của toàn dân, có nhịp nhàng tiến kịp tinh thần vươn lên của đất nước chăng? Đây là chỗ nhiều năm trăn trở nhức nhối của chúng tôi.

Pháp tu Tịnh độ đòi hỏi phải đủ ba điều kiện: Tín, Hạnh, Nguyện. Tín là tin có cõi Cực Lạc ở phương Tây, có Phật A Di Đà đang giáo hóa nơi ấy, nếu ai niệm danh hiệu Ngài khi lâm chung sẽ được Ngài đón về Cực Lạc. Hạnh là thực hành pháp trì danh niệm Phật. Nguyện là phát nguyện sau khi chết được vãng sanh về cõi Cực Lạc. Nguyện này muốn được thành tựu phải đủ hai điều: Hân và Yểm. Hân là ưa thích cõi Cực Lạc. Yểm là chán ngán cõi Ta Bà. Cõi Cực Lạc là vui, cõi Ta Bà là khổ, chán ngán cõi khổ, cầu sanh về cõi vui, là tinh thần thiết yếu của pháp tu Tịnh Độ. Khi nước ta vận động toàn dân xây dựng đất nước giàu mạnh, mà người tu Phật chúng ta chán ngán cõi này là đau khổ thì còn tinh thần đâu xây dựng đất nước. Phải chăng Phật giáo Việt Nam không ứng dụng yếu lý “Khế cơ” cho thích hợp hoàn cảnh hiện thời.

Chúng tôi chủ trương khôi phục Thiền tông đời Trần, cốt yếu sử dụng tinh thần “Khế cơ” của đạo Phật, hướng dẫn người Phật tử tu hành nhịp nhàng theo bước tiến của xã hội. Câu “Tức tâm tức Phật” trong Thiền tông là đem lại sức tự tín mãnh liệt cho người Phật tử. Có tự tín, chúng ta mới có sức mạnh vươn lên, có tự tín chúng ta mới khẳng định sự thành công trong công tác của mình. Đồng thời nhận rõ Giác ngộ và Niết bàn ngay nơi thế gian này. Ta nghe Lục Tổ Huệ Năng nói:

                        ...Phật pháp tại thế gian,
                        Bất ly thế gian giác.
                        Ly thế mích Bồ Đề,
                        Kháp như cầu thố giác...

                                    [Kinh Pháp Bảo Đàn, Phẩm thứ hai Bát Nhã]

Phật pháp ngay trong thế gian này, không thể rời thế gian tìm được sự giác ngộ. Nếu rời thế gian tìm giác ngộ, giống như tìm sừng con thỏ. Đức Phật giác ngộ tại cội Bồ Đề trong thế gian này. Các bậc A La Hán giác ngộ nguyên nhân và kết quả sanh tử, và giải thoát sanh tử cũng trong cõi thế gian này... Duyên Giác giác ngộ “Lý nhân duyên sinh” cũng trong thế gian này… Tại sao chúng ta không ngay đây mà tu, lại cầu mong đến nơi nào cho xa xôi? Đây là thực tế và sức mạnh của Thiền tông, tổ tiên chúng ta đã ứng dụng tu hành.

6.2 Vô Tình Thầy Tu Trở Thành Thầy Tụng

Người chân chính xuất gia tu hành, buổi đầu ai cũng quyết tâm cầu giác ngộ giải thoát. Song ở chùa thời gian lâu sự quyết tâm ấy phai nhạt từ từ. Vì vào chùa phải học thuộc lòng kinh để tụng, khi tụng phải rành chuông mõ, phải tập tụng âm thanh cho hay, còn phải học tán, học đẩu... Khi tụng kinh rành rồi phải đi cúng đám cho Phật tử, chùa ít Phật tử còn đở, chùa đông Phật tử thì đi đám liên tục, còn thời giờ đâu nghĩ đến giác ngộ giải thoát. Cộng thêm Phật tử cúng kính tiền bạc vật dụng nhiều, phải lo gìn giữ tiêu phí, còn nhớ đâu bản hoài lúc sơ phát tâm. Thế là từ thầy tu phát tâm chân chánh, lâu dần biến thành thầy tụng thầy cúng, thật rất đau lòng! Phật dạy:

“Dù tụng nhiều kinh mà buông lung không thực hành thì chẳng hưởng được phần lợi ích của Sa Môn, khác nào kẻ chăn bò thuê lo đếm bò cho người.

Tuy tụng ít kinh mà thường y giáo hành trì, hiểu biết chân chánh, từ bỏ tham, sân, si, tâm hiền lành thanh tịnh, giải thoát, xa bỏ thế tục, thì dù ở cõi này hay cõi khác, người kia vẫn hưởng ích lợi của Sa Môn”.

                (Kinh Pháp Cú số 19, 20)

Tu sĩ Phật giáo mà chỉ lấy tụng cúng cầu nguyện làm Phật sự, là vô tình đã đưa Phật giáo lên lơ lửng trên hư không và tạo cho Phật giáo dáng vẻ mờ mờ ảo ảo không thể giải thích được. Tôi dám khẳng định rằng Phật giáo không phải thế, mà thực tế hữu hiệu trong cuộc sống hiện tại của con người. Phật giáo là những phương thuốc trị tâm bịnh của chúng sanh, là phương pháp dạy con người sống vươn lên và an vui hạnh phúc. Chúng ta phải nhìn thẳng cội gốc của Phật giáo, đừng vạch tìm cành lá chi li. Mong sẽ có những tri kỷ thông cảm điều này của chúng tôi.

VII. HỌC CÁI HAY CỦA NGƯỜI XƯA MÀ KHÔNG NỆ CỔ

Chúng tôi chủ trương khôi phục Thiền tông đời Trần là cái nhìn trở lui về quá khứ. Đứng về mặt truyền thống không thể chỉ có ngày nay mà không có những ngày xưa. Lấy những kinh nghiệm hay của người xưa ứng dụng trong hoàn cảnh hiện nay thì hữu ích. Bắt người nay rập khuôn theo người xưa là nệ cổ lạc hậu. Chúng tôi chắt lọc những cái hay của Phật giáo đời Trần trình bày cho Tăng, Ni, Phật tử hiện nay xem thấy điều nào thích hợp áp dụng được thì áp dụng, không phải đem cái khuôn của Phật giáo đời Trần bắt buộc người thời nay rập theo. Chúng ta phải có cái nhìn chín chắn công bằng và thông cảm đối với hoàn cảnh của người xưa, lượm lặt những cái hay đưa đến thành công của người xưa, trên đường đạo cũng như đường đời, điều nào ứng dụng được hữu ích trong hoàn cảnh chúng ta hiện nay thì ứng dụng.

KẾT THÚC

Chủ trương khôi phục Thiền Tông đời Trần là cốt nâng cao giá trị người tu Phật hiện nay, dẹp tan những điều hiểu lầm đánh giá đạo Phật quá thấp. Đồng thời vạch ra những giá trị cố hữu của đạo Phật, khiến mọi người hiểu rõ, nếu cần đem ứng dụng vào cuộc sống thì thật sự được an vui hạnh phúc. Cảnh giác những hiện tượng sai lầm đưa đạo Phật vào chỗ huyền bí vô nghĩa, khiến chánh pháp phải lu mờ, trả Phật giáo trở về với giá trị bản hữu của nó. Việc làm của chúng tôi mang tính cách khơi sáng ngọn đèn Phật giáo Việt Nam để những người có trách nhiệm trong Phật giáo thấy rõ lối đi cho nhịp nhàng với hoàn cảnh hiện tại của đất nước. Chúng tôi không ước mong gì khác hơn là được đóng góp một hòn gạch, một viên đá để xây dựng lại ngôi nhà Phật giáo Việt Nam.

POURQUOI AI-JE CHOISI LA PRATIQUE DE MEDITATION - Thiền Thất Thường Lạc

POURQUOI AI-JE CHOISI LA PRATIQUE DE MEDITATION ?

Texte vietnamien du Maître thiền, Vénérable THÍCH THANH TỪ

Extrait du livre « Les Trois Questions Essentielles Dans Ma Vie De Moine »

Traduit par Diệu Anh [Source]
Revu par le Groupe Saddharma

Après mon entrée dans les ordres, j'ai étudié consciencieusement tous les Textes Anciens de l’enseignement de Bouddha, les Etudes et Commentaires des Patriarches ainsi que l'Historique de la vie du Bouddha. J'ai pu me rendre compte qu'après avoir quitté son palais et sa famille, le prince Siddhārtha partit à la recherche de la Vérité. C'est par la Méditation qu'il est parvenu à atteindre l'Eveil et à devenir Bouddha. Par ailleurs dans la plupart des Sūtra du Bouddha et des Śāstra des Patriarches, l'enseignement est principalement basé sur la Méditation. Je me demandais pour quelle raison mon Maître enseignant et mon propre Maître ne m'ont appris que la pratique de la "Terre Pure"/Tịnh Độ" ? Cette interrogation me poussa à réfléchir longuement. A mesure que mes études religieuses avançaient, j'ai mieux pénétré les paroles de Bouddha et des Patriarches, ce qui m'a permis d'apprécier les bienfaits de la pratique de méditation qui m'a finalement séduite. Tandis que la majorité des moines vietnamiens suivent la Voie de la "Terre Pure", pourquoi ai-je décidé de choisir pour moi-même la Voie de la Méditation ? Il y a en effet bien des raisons qui me poussaient à la suivre.

I. LES RAISONS JUSTIFICATIVES DE MON CHOIX

1.1 Bouddha lui-même

Après s'être enfui du palais pour la quête spirituelle, le prince Siddhārtha a eu comme premier maître Alāra Kālāma. Celui-ci lui enseignait les Quatre États de Méditation/Tứ Thiền, à savoir : la méditation primaire/Premier jhāna/Sơ Thiền, la méditation secondaire/Deuxième jhāna/ Nhị Thiền, la méditation tertiaire/Troisième jhāna/Tam Thiền et la méditation quaternaire/Quatrième jhāna/Tứ Thiền. Après un temps d’entraînement, le prince a acquis ces quatre degrés de méditation. Toutefois constatant que ce résultat ne correspondait pas exactement au but recherché, Il quitta son maître et s'en alla trouver un deuxième maître Uddaka Rāmaputta/Uất Đầu Lam Phất. Ce dernier lui enseigna la pratique de Concentration mentale sur les quatre sphères sans limite/Tứ vô biên xứ định, à savoir :

a/ Concentration sur la sphère du néant sans limite /Không vô biên xứ định / Ākāśanantyātana-Samādhi..
b/ Concentration sur la sphère de la conscience sans limite /Thức vô biên xứ định / Vijānanantya-yatana-Samādhi.
c/ Concentration sur la sphère de la non-existence /Vô sở hữu xứ định / Akincanyāyatana-Samādhi.
d/ Concentration sur la sphère de ni cognition et de ni non-cognition /Phi tưởng phi phi tưởng xứ định / Naisvasamjhāna Samjnāyatana- Samādhi.

Pendant un laps de temps, il s'est perfectionné jusqu'à acquérir le plus haut niveau du monde sans forme. Mais estimant que le résultat ne lui avait pas encore permis d'atteindre son but, il fit de nouveau ses adieux à son deuxième maître et s'en alla.

A la fin, c'est au pied de l'arbre Bodhi, après avoir médité pendant quarante neuf jours et nuits qu'il atteignit l'Eveil et devint Bouddha le quarante neuvième jour. Ce résultat tant espéré, il l’a obtenu par la pratique de la méditation, et ce depuis le début de sa quête jusqu'au moment de son Eveil. Ainsi le Maître suprême du bouddhisme a passé sa vie à pratiquer la Méditation. Il a enseigné de nombreuses méthodes de perfectionnement, mais la méditation reste la base de son enseignement. De nos jours, en pratiquant le bouddhisme tout en nous privant de la pratique de la méditation, allons-nous à l'encontre de la voie choisie par Bouddha ?

1.2 Les Moines éveillés/Thánh Tăng

Du temps du Bouddha étaient présents les Arahats/A La Hán ayant reçu l'enseignement direct de Bouddha. Ils ont effectué leur perfectionnement en méditation et ont acquis les quatre degrés des Auditeurs/Thinh Văn, à savoir le premier degré de Śrotāpanna /Tu đà Hoàn, le deuxième degré de Sakaḍāgāmin/ Tư đà Hàm, celui de Anāgāmin/Non Retour/A na Hàm et celui d'Arahat/Saint/A la Hán. Les disciples de Bouddha ont réussi aussi à parvenir à l’Eveil grâce à la méditation. Maintenant, nous désirons aussi progresser vers cette voie de l’Eveil, mais si nous refusons de pratiquer la méditation, comment pourrions-nous y parvenir ?

1.3 Les Patriarches

Depuis le Patriarche Kaśyapa/Ca Diếp au Patriarche Huệ Năng/Hui-Neng, il y a trente trois patriarches indiens et chinois qui ont atteint l'Eveil grâce à la méditation. En tant que patriarches se succédant, ils propageaient la méditation comme pratique de réalisation de l’Eveil. Même au Vietnam depuis le VIIè au XVIIIè siècle, les patriarches des trois régions du Nord, du Centre et du Sud ont tous pratiqué la méditation, puis transmis la méthode à leurs disciples et hérité ainsi successivement du rôle de Patriarche. A présent, pour nous, ce serait trahir leur mémoire que de vouloir renoncer à la pratique de la méditation.

J'ai pris la ferme décision de pratiquer la méditation avec un profond et fidèle respect à l'égard de Bouddha, des Moines éveillés et des Patriarches de l’Inde, de la Chine et du Vietnam qui m'ont donné cet exemple. Depuis plus de deux mille ans, ils ont sans interruption propagé la doctrine bouddhique en se basant sur la pratique de la méditation, comment pourrais-je ne pas suivre le même chemin pour me perfectionner et pour la propager à mon tour par la suite, moi qui débute dans la génération postérieure à la leur? Je suis intimement persuadé que le chemin sur lequel je me suis engagé actuellement est en accord avec l’enseignement de Bouddha et des anciens Patriarches. Cependant, sur le sol vietnamien, je me trouve isolé aussi bien dans la pratique de méditation que pour sa diffusion. Malgré tout, j'ai bon espoir que des personnes compréhensives viendront se joindre à moi afin de perpétuer ma tâche encore inachevée.

II. LE BUT

2.1 La raison incitant le Prince Siddhārtha à devenir moine.

Dès sa première occasion de prise de contact avec les différentes couches de la population, le prince Siddhārtha a pu se rendre compte de l'existence de la souffrance à travers la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort des êtres humains. Il en eut le coeur serré. Tant de questions hypothétiques concernant les conditions humaines se bousculaient dans son esprit, des questions telles que "Qui étions-nous avant d'être ici bas ? Où irons-nous après la mort ? Que faire pour se libérer du cycle de renaissances et de morts ? Voilà les trois questions dominantes qui occupent totalement son esprit. Dorénavant, à force de tourner et retourner ces questions insolubles dans sa tête, plus rien n'a de valeur à ses yeux: grandeur, faste, palais doré et tour rose ne sont que désirs éhontés. L'inquiétude le gagne peu à peu. Il devient taciturne et délaisse la nourriture à tel point que ni la présence de sa belle épouse, ni celle de son adorable fils ne suffisent à dissiper son malaise. Ces trois problématiques l'oppressent et le chagrinent. Tant qu'elles ne sont pas résolues, Il ne trouvera pas la tranquillité. Enfin Il se décida de quitter le palais et de se faire moine, laissant derrière lui le roi son père, la reine mère, son épouse, son fils, son peuple et son trône. Il erra en solitaire dans la forêt à la recherche d'un maître capable de lui enseigner la bonne Voie. D'abord Alāra Kālāma, son premier maître lui enseigna les quatre degrés de méditations :

● Le premier degré ou Méditation primaire/Sơ Thiền lui permet de se détacher des Cinq désirs/Ngũ dục pour parvenir à la béatitude/Ly sanh hỷ lạc.
● Le deuxième degré ou Méditation secondaire /Nhị thiền dont la concentration du calme mental engendre la joie et la béatitude/Định sanh hỷ lạc.
● Le troisième degré ou Méditation tertiaire/Tam thiền amène l'abandon de la joie en procurant la béatitude sublime/Ly hỷ diệu lạc.
● Enfin le quatrième degré ou Méditation quaternaire/Xả niệm thanh tịnh évacue toutes pensées et perceptions. L’esprit sera donc en parfaite équanimité.

Après quelque temps de pratique, le prince est parvenu à acquérir ces quatre états de méditation. Mais se rendant compte que ces résultats ne répondent pas expressément à ces trois questions essentielles qui le tourmentaient depuis longtemps, Il se résigne à se séparer de son maître et à continuer sa quête. Avec son deuxième maître Uddaka Rāmaputta/Uất Đầu Lam Phất, Il apprend les quatre méthodes de la concentration mentale sur les Sphères sans limite/Tứ vô biên xứ định à savoir la concentration sur la sphère du néant sans limite/Không vô biên xứ định, la concentration sur la sphère de conscience sans limite/Thức vô biên xứ định, la concentration sur la sphère de non-existence/Vô sở hữu xứ định et la concentration sur le plus haut niveau de la sphère de ni cognition et de ni non-cognition/Phi tưởng phi phi tưởng xứ định.

Le prince a ainsi magistralement réussi à atteindre le niveau le plus élevé de ces quatre méthodes de concentration. Mais à bien y réfléchir, ces réussites n'ont pas élucidé ces trois questions énigmatiques qui pesaient lourdement sur son cœur. Il quitta de nouveau son maître à la recherche d'une réponse à ses questions. Découragé, Il pense que l'ascèse en est peut-être la solution. Alors il s'est mis à pratiquer l'ascétisme jusqu'à l’épuisement physique, et s'est rendu compte à la fin que la mortification n’a fait que détruire sa santé sans pour cela aboutir au résultat attendu. Dorénavant, Il abandonne l'ascétisme en réglant sa vie au rythme d'un repas par jour en faisant l'aumône et réserve le reste de son temps à la méditation. Arrivé au pied de l'arbre Bodhi, un endroit idéal propice à la méditation assise, il s'y installe pour méditer après avoir préparé un siège constitué de brins d'herbe desséchés. Puis prenant l'arbre Bodhi à témoin, Il fait le serment de ne jamais quitter cet endroit avant d'avoir réussi à atteindre l'Eveil, au risque d'y laisser ses os.

2.2 Le résultat

Au pied de l'arbre Bodhi, après quarante neuf jours de méditation nuit et jour, dans la nuit du 49è jour, Il acquiert d'abord le pouvoir surnaturel lui ravivant la mémoire des vies antérieures/Túc mạng minh. Cela signifie qu'Il se souvient parfaitement de ses existences antérieures, de ses précédents lieux de naissance, de ses parents, de ses précédentes professions, comme si c'est arrivé la veille. Ainsi il a résolu la première question : "Qui étions-nous avant cette existence ci ?". Un ensemble des Sūtra "Mes existences antérieures/Bổn sanh kinh" dans lesquels Bouddha a raconté ses vies antérieures est conservé actuellement dans les grandes Corbeilles Pali et Chinoise.

Ensuite, Il acquiert le pouvoir de la vue céleste/Thiên nhãn minh/Sanh tử trí/la vision de la métempsycose, c'est-à-dire qu'Il a la vision claire de la renaisssance des autres selon leur karma, comme si, d'en haut à l'étage, Il regarde leurs allées et venues au carrefour. En effet, selon le karma positif ou négatif de chacun, après sa mort, l'être humain renaîtra dans l'un des six mondes -enfer, monde des petas ou âmes errantes, monde des animaux, des humains, des génies ou asura et monde des divins. C'est ainsi que la deuxième question fondamentale est résolue : "Quel sera notre sort après la mort, ou bien où irons-nous après la mort?". Bouddha l'a expliqué clairement dans le Sūtra de "la voie karmique selon les dix actes méritoires/Kinh thập thiện nghiệp đạo."

Vers 3 heures, à l'apparition de l'étoile du matin, Il acquiert l’Illumination après avoir évacué les dernières impuretés qui souillaient son esprit/Lậu tận minh. A ce stade, Il a pénétré la cause première de la naissance-mort et l'origine de la cessation du cycle de mort-renaissance. Ainsi sa troisième question cruciale "Que faire pour échapper au cycle des renaissances?" est élucidée. Enfin le prince s'est débarrassé du fardeau, Il proclama sa joie : "J'ai atteint le parfait Eveil et deviens Bouddha".

Au Parc des Gazelles, pour la première fois, il aborda sa première prédication à l'attention des cinq frères du groupe Koṇḍaῆῆa/Kiều Trần Như. Il s'agit des "Quatre Nobles Vérités/Tứ đế" à travers lesquelles Bouddha indique clairement que les causes de la naissance et de la mort/Tập đế conduisant à la souffrance provoquée par la naissance, la vieillesse et la mort/Khổ đế, que la voie acheminant à la libération/Đạo đế est la cause ayant pour effet l'effondrement du cycle des renaissances et morts/Diệt đế. Ceci est la réalité, la vérité merveilleuse sans erreur possible nommée les "Quatre Nobles Vérités/Tứ diệu đế". Dès cet instant, le prince Siddhārtha a réalisé sa Voie et devient Śākyamuni Buddha.

III. LES DIFFERENTES METHODES DE PERFECTIONNEMENT

3.1 La Méditation Theravāda/Thiền Nguyên Thủy

Ce sont des méthodes méditatives enseignées par Bouddha dans l’Āgama sūtra/Kinh A hàm.

3.1.1 Le Sūtra des Quatre établissements de l’attention (Pháp Tứ niệm xứ ou Catvari-sṃṛṭiupasṭhānani, Satipaṭṭhāna sutta)

La pratique au cours de laquelle l’on concentre son attention sur quatre points à visualiser :

a) La concentration sur l'état d'impureté corporelle (Quán thân bất tịnh) :

La visualisation des impuretés appartenant au corps peut s'effectuer de deux façons :
▪ Examiner que le corps humain est un composé de trente six éléments impurs tels que cheveux, poils, dents, ongles, peau, muscles, nerfs, os, glaires, salive, sang, pus, sueur, urine... tous plus ou moins souillés et répugnants.
▪ Visualiser un cadavre dans différents stades de décomposition: de couleur bleu-verdâtre au début, peu à peu ce dernier devient boursouflé, craquelé et finalement décomposé en dégageant de la puanteur. Cette observation du corps dans le corps a pour but la guérison de l'attachement au corps physique.

b) La concentration sur les sensations (Quán thọ thị khổ) :

Revient à visualiser que toutes les sensations constituent la souffrance, quoique dans les Sūtras Bouddha ait dit qu'il existe trois sortes de sensations douloureuses, agréables et neutres, c'est-à-dire n'apportant ni souffrance ni plaisir… Comme toutes ces sensations sont impermanentes, elles sont souffrantes. Cette vision profonde permet de lutter contre l’attachement aux sensations.

c) La concentration sur la non-permanence de l’esprit (Quán tâm vô thường) :

Consiste à bien opérer la vision profonde sur les différents états de notre mental, positif ou négatif, en se rendant compte qu'ils sont éphémères, impermanents, et ne possèdent donc pas de nature propre. Etant donné que tous ces états de l’esprit sont en perpétuel mouvement de va et vient, tantôt présent tantôt absent, leur nature n'est certainement pas réelle. Il convient de ne pas nous y attacher. Cette vision pénétrante permet de se libérer de l'attachement aux états affectifs et émotionnels comme relevant du "moi".

d) La concentration sur le non-soi des phénomènes (Quán pháp vô ngã) :

Procède par la vision profonde de tous les dharma jusqu'à accepter l'évidence de l'Interdépendance conditionnée entre tout phénomène, qu'il s'agisse des Quatre éléments/Tứ đại, des Cinq agrégats/Ngũ uẩn, des Six organes des sens/Lục căn ou des Six objets de connaissance/Lục trần. Aucun élément n'a d'existence propre, d’où le Non-soi/vô ngã. Cette vision pénétrante vise à nous dissuader d'attribuer à chaque dharma une nature propre.

3.1.2 La Méditation sur les Cinq domaines de l’esprit /Pháp Ngũ đình tâm quán.

a) Vision profonde sur l'impureté du corps afin de refréner les désirs charnels.
b) Vision profonde sur la compassion comme antidote à la colère.
c) Vision profonde sur l’Interdépendance pour éviter l'illusion.
d) Vision profonde sur la non-dualité afin d’arrêter l’attachement à soi/Chấp ngã.
e) Vision profonde sur la respiration pour dissiper l’agitation mentale/Tâm tán loạn.

3.2 La Méditation Du Mahāyāna

Il s'agit des pratiques de méditation issues des Sūtra et des Commentaires/Kinh Luận) de la tradition Mahāyāna ou du Grand Véhicule.

3.2.1 Le principe des Trois types de Méditation/Pháp tam quán relevant du Sūtra de l’Eveil parfait et complet/Kinh Viên Giác

a) Samatha (Xa ma tha) ou concentration mentale en traduction chinoise, cela signifie méditation du Calme mental. Le Sūtra dit : "Celui qui désire obtenir l’Eveil parfait doit garder son esprit clair et silencieux comme ligne de conduite face aux événements inopportuns…"

b) Samāpatti (Tam ma bát đề). Selon la signification chinoise "quán đẳng chí", il s’agit d’un stade de méditation dans laquelle le pratiquant parvient à surpasser les états de somnolence et d’agitation/Đẳng, et le mental est pacifié et équanime/Chí. Le Sūtra dit : "Celui qui désire obtenir l’Eveil parfait, devra reconnaître avec l’esprit clair et équanime toute illusion provenant du mental, des organes des sens et de leurs objets de connaissance…"

c) Dhyāna (Thiền na) en traduction chinoise signifie "Tĩnh lự"; Tĩnh signifie le calme, la concentration, Lự les pensées, la connaissance. Le Sūtra dit "Celui qui aspire à l’Eveil parfait veille à garder son esprit calme et éveillé, débarrassé de toute illusion et de toute forme afin de retrouver instantanément le calme ou de s’accommoder à la vision d’extinction complète de tous les phénomènes"

3.2.2 Les Trois méditations de l'Ecole Thiên Thai /Palais du ciel.

Le grand Maître Trí Giả vivant au Mont Thiên Thai se basait sur le Sūtra "Les vœux solennels du Bodhisattva Anh Lạc/Kinh Bồ Tát Anh Lạc Bản Nghiệp", chapitre "La pratique de la vision profonde des Sages et des Saints/Phẩm Hiền Thánh Học Quán" pour établir le principe des Trois méditations de l’unicité de l’esprit/Nhất tâm tam quán.

a) Concentration sur la vacuité /Không quán.

C'est se concentrer sur l’unicité de l’esprit en faisant abstraction de toute nature, de toute forme, ne se voyant ni à l'intérieur, ni à l'extérieur, ni au milieu, d'où l'appellation "vacuité".

b) Concentration sur l’illusion /Giả quán.

Elle se base sur la méditation que tout dharma est un tout et qu’une pensée unique englobera tous les dharma car leur nature propre est illusoire et éphémère.

c) Concentration sur le juste milieu /Trung quán.

Consiste à abandonner toute notion de dualité dans l’esprit. Une pensée n’est ni vacuité ni illusion, d’où notion de juste milieu.

3.3 La Lignée Du Bouddhisme Thiền Tông Patriarcale/Thiền Tông.

A l'Assemblée Linh Sơn sur le mont sacré des Vautours, Bouddha brandit une branche de fleur de lotus en direction des Auditeurs, s'arrêtant devant Mahā Kaśyapa/Ma Ha Ca Diếp qui se contenta de sourire. Alors Bouddha annonça : "Je possède le trésor de la vision, le Dharma authentique, l’esprit merveilleux, le Nirvāṇa, le sublime dharma qui se situe au-delà des Ecritures et qui se transmet spécifiquement en dehors des enseignements. Aujourd’hui, Je le confie à Kaśyapa …"
En Chine, le 28e patriarche Bodhidharma/Bồ Đề Đạt Ma venu de l'Inde a déclaré : "Aucune dépendance à l'égard des écritures, la transmission spéciale se fait en dehors de l’enseignement. En allant directement à l’esprit de l’homme, l’on découvre la bouddhéité en soi".
Voilà l’essence de la lignée de Méditation bouddhique patriarcale dont les patriarches successifs ont assuré la transmission. En voici quelques images représentatives :
● Après que Bodhidharma l'eût accepté comme disciple, le patriarche Huệ Khả posa cette question à son maître: "Maître, mon esprit est tourmenté, veuillez bien m'apprendre à le pacifier". D'un regard direct, Bodhidharma lui dit : "Montrez le moi afin que je puisse le pacifier". Après vaine recherche, Huệ Khả avoua: "Je ne le trouve pas". Alors le maître affirma: "J'ai déjà tranquillisé votre esprit". Immédiatement Huệ Khả prit conscience du chemin d'accès et se prosterna devant son maître. En quoi consiste ce dogme "Retrouver son esprit" ? - Effectivement, il s’agit d’un moyen habile qui désigne directement l’esprit humain !
● Un jour, le novice Đạo Tín rencontra le troisième patriarche Tăng Xán, il s'empressa de le solliciter: "Vénérable, veuillez avoir l’indulgence de m'enseigner la méthode de libération". En l’observant avec de grands yeux, le patriarche demanda: "Qui vous a attaché?" Đạo Tín répondit : "Personne ne m’a attaché". Alors le patriarche lui souffla : "Pourquoi donc aspirez-vous à la libération? Đạo Tín réalisa alors sa conscience thiền et se prosterna devant le maître.

C'est vraiment un art d'enseignement unique en son genre qui, sans avoir recours à aucun autre moyen, désigne directement l’esprit humain. C'est pourquoi on le dénomme "Méthode directe de la Méditation/Thiền trực chỉ". Plus tard, le maître Đức Sơn dit aussi: "Mon école n'utilise ni mot, ni parole, ni dharma pour enseigner".

Une telle pédagogie exige du maître une dextérité dans son instruction, de l'élève un esprit vif pour que les résultats puissent aboutir rapidement, d'où la dénomination de "Méthode subite de la Méditation/Thiền Đốn Ngộ". A première vue, il nous a semblé que cela n'a aucun lien avec les Ecritures ou Enseignements de Bouddha, mais une profonde pénétration du principe montre qu'il est la quintessence même du bouddhisme. Durant quarante neuf années, Bouddha enseigna l'essentiel pour guider l'être humain vers la libération du cycle des renaissances et morts. Mais "libérer quoi?", il s'agit juste de retrouver notre "visage originel/Bản lai diện mục" sans quoi la libération n'a pas de sens, c’est-à-dire sans sujet ni objet.

Comment faire pour reconnaître son visage originel de tous les temps? Après avoir reçu "l'habit et le bol" traditionnels des moines transmis par son maître, le sixième patriarche Huệ Năng se rendait à Thiều Châu, mais il avait été poursuivi par Đạo Minh qui essayait en vain de récupérer cet héritage. L'échec de cette tentative eut fini par faire changer les intentions de Đạo Minh qui sollicitait finalement à Huệ Năng son enseignement. Le patriarche lui suggéra de se calmer puis dit : "Faisant abstraction de toute pensée bonne ou mauvaise, quel est le vrai visage originel du vénérable Đạo Minh? Réalisant subitement sa conscience thiền, ce dernier se prosterna devant son maître. Voilà la toute première leçon du 6e patriarche Huệ Năng donnée à son disciple : désigner directement cette bouddhéité inhérente en chacun de nous.

3.4 Discernement

Les différentes méthodes de Méditation précédemment abordées sont représentatives de tout un ensemble de méthodes de méditation. Je me contente de les présenter globalement sans expliquer clairement chaque méthode de perfectionnement. Mon intention est juste de les exposer afin de prouver leur existence. Quant à la pratique même de la méditation, nous estimons qu'elle sera à la charge des spécialistes en la matière.

Le Bouddhisme Theravāda/Thiền Nguyên Thủy sert d'antidote contre les maladies des êtres humains. Ainsi selon la nature de la maladie dont l'individu souffre, Bouddha prescrit le remède adéquat pour le guérir, c'est-à-dire prescrire le médicament approprié à la maladie. C'est une pratique très réaliste et facile à réaliser, sans recourir à de lointains mystères. Il s'agit d'une lutte en face à face, tel un général face à l'ennemi sur le champ de bataille. Gagner ou perdre dépend du talent du guerrier, de sa détermination et de sa perspicacité de découvrir la cache des ennemis. Au fur et à mesure de l'avancement du perfectionnement, le résultat obtenu est visible, sans devoir attendre le verdict d'une quelconque décision extérieure. Tout comme le guerrier poursuivant l'ennemi sait pertinemment que la bataille est gagnée à chaque étape parcourue, sans nul doute ni interrogation. Les Sūtra disent : "Que l'on soit avide, coléreux ou ignorant, l’on reconnaît ses défauts, et si l'on n'est pas avide, coléreux ou ignorant, l’on s'en rend compte également."

Le Bouddhisme Mahayaniste/Thiền Đại Thừa dépasse le stade de la dualité. Elle est vaste, sans attache comme l'immensité du ciel et de l'océan. Être conscient du caractère illusoire de l'existence humaine, de la chimère de tout phénomène et continuer de croire à l'existence réelle des êtres et des choses, c'est faire preuve d’ignorance, tout comme la distinction entre deux extrêmes est une attitude dualiste, antagoniste et restreinte, donc encore liée au cycle des renaissances et morts.

Il est superflu d'aborder la libération, face à l'immensité du ciel et de l'océan où il n'y a ni création ni destruction. Pour celui qui débute dans la voie, cette forme de pratique paraît étourdissante et vertigineuse, comme si au pied d'une haute montagne, on vise son sommet. Pourtant, si nous avons le courage de nous lancer impétueusement vers l’avant, à l’arrivée du sommet, la montagne nous offre une vue panoramique captivante en même temps que la caresse du bon vent frais venu de l'océan. Une fois arrivé au sommet, cette impression de notre petitesse corporelle s'estompe et notre regard ne sera plus délimité par les montagnes et les océans.

Le Bouddhisme Thiền Tông, c’est prendre l'envol de l'oiseau, c'est franchir un ponceau sans rampe. Aussi le passant peureux et hésitant n'osera pas avancer d'un pas, seul l'être courageux pour qui la vie et la mort n'excèdent pas le poids d'un duvet, risque de s'y aventurer. Plus la situation est mystérieuse, plus elle se montre évidente; plus c'est merveilleux, plus c'est authentique; plus c'est magique, plus c'est simple; plus c’est lointain, plus c’est tout proche. A la question "Où est la voie ?", la réponse est "Sous vos talons". A la question "En quoi consiste le trésor des miens ?", la réponse est "C'est ce que vous venez de poser". Un cri, un bâton, un clin d'œil, un froncement de sourcils, un écho, une flammèche... révèlent tous la présence de leur auteur. Lâm Tế disait : "Les enseignements de Hoàng Bá sont rarissimes". Il suffit de ne pas oublier sa tête pour son ombre, de ne pas courir après l'écho et de méconnaître la voix, mais plutôt poser un regard direct comme celui de Huệ Khả qui découvrit la voie d’accès ou comme Đạo Tín qui prit conscience de sa liberté.

Le Bouddhisme Thiền Tông a joué un rôle très important dans la propagation du bouddhisme au Vietnam depuis plus de dix siècles, du VIIe au XIXe siècle. Quoi de plus naturel que le liquide nourricier de Thiền Tông circule dans mes vaisseaux, nourrisse mes fibres et m'incite à m’intéresser à cette pratique, étant moi-même foncièrement bouddhiste pratiquant. Bien que je respecte toutes les méthodes de méditation précitées, je ne peux m’empêcher de choisir Thiền Tông, étant donné que ma nature est vietnamienne.

IV. L'OUBLI DE SOI

4.1 La Poursuite Des Six Organes Des Sens Derrière Les Six Objets De Connaissance.

Quotidiennement nos six organes des sens poursuivent sans relâche les six objets de connaissance. Ainsi les yeux recherchent les formes, les oreilles captent les sons et les voix, le nez sent les odeurs, la langue goûte les saveurs, le corps apprécie le contact, l'esprit suit les objets mentaux. Que de bousculades et de disputes afin de satisfaire aux exigences des ces six organes des sens qui sont aussi reconnus comme un tonneau percé! Jusqu’à quand pourrons-nous le remplir? Penser à satisfaire les six sens, c'est comme si l'on veut chercher la lune au fond d'un puits. Dans cette poursuite effrénée, plus on récolte de satisfaction, plus vite on oublie soi-même, puisque le phare n'éclaire que le devant, laissant forcément le derrière dans l'obscurité.

Au cours de l'Assemblée où Bouddha enseigna le Śuraṃgama Sūtra/Kinh Lăng Nghiêm, en levant son bras en direction d'Ārya Ānanda/A Nan Đà et lui demanda : "Est-ce que vous le voyez ?" Réponse d’Ārya: " Oui l’Honoré! je le vois". Puis Bouddha baissa son bras en disant : "Maintenant, vous voyez?" Réponse: "Non, je ne vois pas". Alors Bouddha le réprimanda : "Vous suivez l’objet extérieur et vous oubliez vous-même". Ensuite Bouddha enjoignit son fils, Ārya Rāhula/La Hầu La de sonner la cloche, puis il demanda à Ānanda : "Entendez-vous le son de cloche ?" Réponse d'Ānanda : "Oui, je l'entends". Au moment où le son de cloche avait cessé de résonner, Bouddha posa la même question à Ānanda qui répondit : "Non, l’Honoré, je ne l'entends pas". De nouveau Bouddha réprimanda : "Vous oubliez vous-même en poursuivant autre chose ".

En réalité, le bras de Bouddha fait office de l'objet extérieur face à la faculté de vue d'Ānanda, le fait de lever ou baisser le bras représente la présence ou l’absence de l’objet, tandis que la vision d'Ananda n’a disparu en aucun moment. En donnant une réponse affirmative au mouvement de levée du bras et une réponse négative lorsque le bras est baissé, Ānanda a fait preuve d'oubli de soi pour l'objet extérieur. Il en est de même pour le son de cloche, lequel fait office de l'objet extérieur face à la faculté d'entendre, qui demeure toujours présent, quelle que soit la réponse positive ou négative d'Ānanda. En effet, les formes et couleurs, les sons... font partie des objets externes tandis que voir, entendre… est le propre de la personne elle-même, du "soi". Il est bien regrettable d'oublier "soi-même" pour les objets extérieurs à soi.

Au cours d'une promenade dans le jardin, voyant un envol de canards sauvages, Mã Tổ s'adressa à Hoài Hải : "Qu’est ce que c’est cela ?" Réponse: "Ce sont des canards sauvages". Quelques minutes plus tard, Mã Tổ s'enquit : "Où sont-ils ?" Réponse : "Ils ont déjà disparu". Alors Mã Tổ pinça fortement le nez de Hoài Hải qui hurla de douleur puis dit: "Pourquoi ne dites-vous pas que cela disparaît?" C'est ainsi que subitement Hoài Hải a pris conscience du thiền. Plus tard, chaque fois qu'il recevait des visiteurs adeptes de la méditation, il exhibait souvent le plumeau en interrogeant : "Qu’est ce que c’est ceci? ".

A la dynastie des Song, le maître Cảnh Thanh ayant remarqué une trace blanche sur le plancher, questionna son assistant : " Qu'est ce que c'est ? " Réponse: "C'est une trace blanche", le maître se contenta de soupirer : "L'être vivant poursuit les choses extérieures en s'oubliant soi-même". Un autre jour, ayant entendu des coassements des grenouilles terrifiées, le maître questionna : "C’est quoi ce bruit?" Réponse: "C'est le coassement des grenouilles pourchassées par les serpents". Alors le maître soupira : "Des êtres souffrants et la souffrance des êtres".

A travers ces deux anecdotes, nous comprenons mieux la signification de la phrase: "Oublier soi-même au profit des choses extérieures". En effet, les canards sauvages se sont envolés hors de notre vue, mais la faculté de la vue demeure. Si nous reconnaissons cette authenticité en nous, nous pourrons atteindre l'éveil. Quant au coassement des batraciens pourchassés par le reptile, le maître Cảnh Thanh l'a bien entendu, pourquoi a-t-il encore questionné son assistant? La réponse innocente de ce dernier a fait soupirer le maître: "Des êtres souffrants et la souffrance des êtres". L'appel de détresse des batraciens exprime la souffrance des êtres vivants; et le fait d’entendre les cris du batracien sans se rendre compte de sa connaissance auditive fait partie du lot des êtres souffrants. L'homme poursuit obstinément les six objets de connaissance au point de s’oublier soi-même. C'est ainsi qu'il se ligote et se laisse entraîné dans le cycle des renaissances, avec la vaine conviction de prendre soin de lui-même, alors qu'en réalité il s'est oublié complètement.

4.2 Attachement A L’entité Physico-Psychique Comme Un Véritable "Soi".

Nous sommes tous persuadés que cette forme physique constitue notre corps et que ce mental souvent agité est bien le nôtre. Un examen approfondi devra s’opérer afin de voir si cette vision est bien fondée.

Bouddha a dit que notre corps physique est constitué à partir de quatre éléments fondamentaux: le composant solide provenant de l'élément Terre, le composant liquide provenant de l'élément Eau, la chaleur venant de l'élément Feu, le mouvement venant de l'élément Vent. Il suffit qu'un de ces quatre éléments fasse défaut pour que le corps physique cesse de fonctionner. Ces quatre éléments dénommés éléments internes requièrent l’apport continuel des éléments externes afin de fortifier et de maintenir en vie ce corps. L’équilibre d’approvisionnement se fait par l'intermédiaire de l'alimentation adéquate et de la respiration régulière. Tout obstacle interrompant ce déroulement fragilise le corps et augmente les risques de maladies plus ou moins graves pouvant le mettre en péril. De nos jours, la médecine a reconnu que ce corps est constitué par une multitude de cellules classées en plusieurs sortes ayant chacune une fonction spécifique capable d'assurer le bon fonctionnement de ce corps. Ces cellules subissent elles-mêmes des transformations qui conditionnent la croissance et la dégradation de l’organisme. Etant donné que le corps est constitué à partir de ces quatre éléments ou à partir des cellules, le vrai "moi" n'existe pas, même après examen global ou détaillé de ce corps. Puisque le "moi" n'est pas vraiment contenu dans ce corps, c'est stupide et illusoire de croire à l'existence du "moi" et en conséquence à tout ce qui appartient au "moi". Tenant compte de cette non-existence du "moi", Bouddha désigne ce corps comme étant le "non-soi". A l'heure actuelle la médecine a beaucoup progressé. Elle a permis par exemple de guérir l'anémie par une transfusion de sang du même groupe, ou bien de greffer des organes sains en remplacement des organes endommagés permettant ainsi de sauver tant de vie humaine grâce à des dons d'organes. Se basant sur ces exemples et en supposant que le sang fait partie du "moi", une fois transfusé dans un autre corps où aura lieu le mélange des deux sangs du donneur et du receveur, le sang mélangé a perdu son caractère égotiste. Il en est de même pour d'autres organes vitaux. De plus le progrès moderne a rendu possible la fabrication de cœurs artificiels en matière plastique ou autre, très souvent utilisés dans des greffes cardiaques. Dans ces cas, le patient qui a bénéficié d'un tel cœur n'est plus complètement lui-même, de ce fait admettre que ce corps fait partie du "moi", c'est faire preuve d'absurdité.

De même il est aussi inconséquent de considérer un mental affairé ou agité comme le sien! Notre esprit devra être unique et omniprésent à travers le temps. Présentement il est sollicité de toute part par toute sorte d'émotions occasionnées par des pensées diverses : bonne/méchante, vraie/fausse, intention bonne /mauvaise, amour/aversion… Lequel de ces états émotionnels fait partie intégrante du "moi" ? Si nous identifions ces pensées variables et inconstantes comme le "moi", lorsque nous n’émettons pas de pensée, le "moi" ne devra pas exister! Or, nul ne peut accepter que l’absence de pensée équivaut à la disparition de "moi", car même sans réfléchir, le "moi" est bien présent. Il arrive que lors du vagabondage du mental, dès que l'individu cherche à situer le point d’émergence de ses propres pensées, celles-ci se sont subitement volatilisées. La disparition de ces pensées, un produit de l'esprit prouve en fait qu'elles ne sont pas réelles. Par conséquent, le "moi" dont elles font partie est une utopie, une chimère. A vrai dire, notre esprit n’est pas un composium de tout, tantôt présent tantôt absent, et surtout il n’est pas une notion illusoire. Cela mérite un examen plus approfondi.

Ainsi admettre que cette forme physique soit notre "moi", que ce tohu bohu de mental fasse partie intégrante de notre "moi", alors que pour le non-vrai, l’illusoire est admis comme le "moi", prouve que le "moi" authentique a été masqué. Cela revient à "oublier soi-même". Pour pouvoir dissiper cet obscurcissement afin de découvrir le "moi" authentique, la pratique de la méditation s'impose.

V. S'OBSERVER SOI-MÊME / PHẢN QUAN TỰ KỶ

C’est s'éclairer soi-même afin de guérir la maladie de "l'oubli du soi", de supprimer toute affliction masquant la connaissance, d’écarter les opinions préconçues, les idées fixes empêchant de voir la vérité.

5.1 A Libérer Des Afflictions Qui Nous Obscurcissent.

Les soucis et tracas perturbent et voilent le cœur intime tout en empêchant l'intelligence de s’éclairer. Il existe plusieurs sortes d’afflictions dont les "Cinq empêchements" tels que la cupidité, la colère, la torpeur, l’agitation, le doute et la pensée négative qui sont les plus basiques. Ils sèment pas mal de troubles et d'obstacles aussi bien aux religieux qu'aux laïcs. Toutefois, pour un individu ayant su s’observer soi même, ils ne représentent qu'un sombre nuage, un amas de brouillard ou encore un tour d'illusionniste ne suscitant d’aucune crainte. Si l'on se donne la peine d’observer profondément la nature propre de ces troubles, alors ils se dissipent, tandis qu’une erreur d'appréciation sur leur nature véritable peut être la source d'incalculables impulsions dévastatrices. "Eclairer soi-même" est comparable à l'épée de la Sagesse ou au miroir magique faisant dissiper toutes souffrances fantomatiques. En revanche, celui qui s'oublie en poursuivant tout phénomène extérieur offre aux faiseurs d’afflictions la bonne opportunité de bien développer leurs activités négatives.

5.2 A Détruire Les Opinions Préconçues Et Les Idées Fixes

La société et la famille au sein desquelles nous vivons nous ont inculqué des mœurs et coutumes qui, une fois brassées avec les sentiments personnels, finissent par former, modeler des opinions préconçues, des idées fixes, lesquelles sont à l'origine des erreurs pouvant devenir dangereuses pour l'être humain lui-même et pour l'humanité. Ainsi, du moment que l'on est convaincu que Monsieur A est bon, que Monsieur B est mauvais, même si A commet d'impair énorme, A demeurera impeccable. Par contre pour B, quoiqu'il fasse, ce sera toujours inconvenant. Dès le début, si telle chose est considérée comme vraie et telle autre non-vraie, l'être humain a tendance à apprécier celui ou celle qui partage son avis et à réprouver celui qui n'est pas du même avis, l'accueil étant favorable aux partisans et hostile aux antagonistes. Des idées arrêtées telle que sa propre religion est bonne et que les autres sont mauvaises… constituent des germes de séparation et d'animosité. S'éclairer soi-même, c'est annihiler les remparts des idées fixes, c'est supprimer les murs d'opinions préconçues afin de laisser pénétrer la lumière de la vérité permettant une vision juste des êtres et des choses, tels qu'ils sont en réalité, sans modèle imposé les réduisant à l’uniformité. Nous les verrons tels qu'ils sont tout simplement, sans comparaison ni ajout, diminution et contrainte.

Citons quelques exemples :

● Un jour en déplacement, le maître Nam Tuyền ainsi que Qui Tông et Ma Cốc ont aperçu un tigre accroupi au milieu du chemin. Ma Cốc dit : "A quoi ressemble cet animal ?" Qui Tông répond : "A un chien". Ma Cốc dit qu'il ressemble "à un chat". Pour Nam Tuyền : "c'est tout simplement un tigre". Un tigre reconnu en tant que tel, c'est-à-dire un tigre. Voilà il s’agit de la vision thiền.

● En se rendant à une ville, le maître Quế Sâm, ainsi que les maîtres Trường Khánh et Bảo Phước ont vu un carré de pivoines. Tout de suite Bảo Phước s'exclama: "Voilà de jolies pivoines". Alors Trường Khánh commenta : "Ne laissez pas votre regard rivé sur la fleur". Quant à Quế Sâm, il se contente de soupirer: "Quel dommage pour une fleur !". Une fleur, c'est une fleur. Pourquoi chercher à l'embellir, à l'entourer de sollicitude et se priver ainsi tout simplement de sa présence?

● Devant une grande assemblée de moines, le maître Vân Môn brandit un bâton en disant: « Ce bâton est réel pour les profanes, et "rien" selon les Dviyāna /Deux véhicules /Nhị Thừa. Pour les Pratyeka-buddha /Eveillés solitaires /Duyên Giác), il constitue "l’illusion", alors que les Bodhisattva, ils le considèrent comme "vide dans sa propre nature, la vacuité ". Quant au maître thiền, il voit le bâton tel qu’il est », c’est à dire simplement le bâton sans chercher à l'analyser, à le pénétrer, l’esprit étant totalement libéré de toutes idées préconçues ou opinions arrêtées.

5.3 La Découverte De L’être Authentique En Soi

Plus l’on cherche à voir plus profondément en soi-même, plus l’on découvre la vérité en l'homme. Le Sūtra du Cœur dit : "Avalokiteśvara Bodhisattva/ Bồ Tát Quán Tự Tại excella dans la pratique profonde du Prajñāpāramitā, il reconnut la vacuité des cinq agrégats/skandha et se libéra de toutes les souffrances." Reconnaître profondément que l’homme à travers sa forme physique et son entité psychique telles que les sensations, perceptions, formations mentales et la conscience, n’a pas de nature propre, cela nous aide à surpasser toutes les souffrances de l’existence. De nos jours, tant de souffrances s'abattent sur notre tête qu'il est difficile de la relever, car nous croyons que notre corps ainsi que notre esprit existent réellement. Le fait de reconnaître que ce corps n'a pas de nature propre fera basculer tous les chagrins et souffrances dans le néant. Ainsi la découverte de la nature illusoire de l'être humain permet de se débarrasser enfin de toute atteinte de la souffrance.

C'est un événement merveilleux et inimaginable que de découvrir la vraie authenticité de l'homme. Dans le Sūtra du Lotus/Saddharma Pundarika/Pháp Hoa, il est décrit l’oubli de notre vraie nature à travers le personnage d'un misérable délaissant son père pour une vie errante, malheureuse et affamée. Un jour il s'est souvenu de son père et s'est remis à sa recherche ; il finit par retrouver son père devenu richissime à présent. Mais la richesse et la gloire de son père l'effraient, aussi il n'ose pas se montrer et se faire reconnaître. De son côté, ayant reconnu son fils, le père emploie des moyens habiles pour amener son fils à accepter d'être son employé d'abord, puis il le reconnaît officiellement à la fin comme son héritier avant de lui léguer tout son héritage. Un tel événement a surpris, stupéfié et terrifié ce misérable fils. Désormais sa vie errante et malheureuse prend fin. Cet individu ne savait pas qu'une fortune inestimable l'attendait pendant qu'il vivotait dans la misère. Il lui suffisait de s'y reconnaître et de retourner chez soi. L'histoire de la pierre précieuse cousue au pan de l’habit par son ami, à l'insu du pauvre homme, en guise de cadeau utile, traduit également la même idée.

Au cours d'un déplacement à cheval le maître Úc de Trà Lăng à l’époque des Song en Chine traversa un pont, son cheval se coinça une patte dans une planche défectueuse et renversa le maître. Tout de suite celui-ci acquit l'éveil subit et composa ce quatrain:

                    Je possède un brillant joyau
                    Enfoui depuis longtemps dans le monde de misères.
                    Aujourd'hui, débarrassé des poussières,
                    Il brille et éclaire partout montagnes et océans.


Il existe bien d’autres anecdotes intéressantes que je ne pourrais pas toutes vous citer.

VI. LE BUT DE LA MEDITATION ET DE LA SCIENCE

Le but de la Science est d'asservir la nature à l'homme, alors que la Méditation a pour but de découvrir l'homme véritable afin de délivrer les êtres vivants de la souffrance. Servir l'homme et secourir l'homme sont analogues quoique leur direction diffère. Essayons de les analyser plus profondément.

6.1 La Méditation En Position Assise Est-Elle Une Attitude Négative ?

A l'heure où le temps compte pour de l'argent ou même de l'or, il existe encore des pagodes dans lesquelles des moines se tenaient assis, immobiles durant toute une partie de la journée. Une personne non avertie pourrait penser qu'ils gaspillent inutilement leur temps. En effet de nos jours, l'homme se lance éperdument après les jouissances, il s'efforce de tirer le maximum de profits possibles afin d'assouvir ses propres besoins. Pour y parvenir et même arriver en gagnant, il s'est précipité dans des courses folles, des bousculades redoutables au point de s'oublier lui-même, tout en étant convaincu de travailler pour soi, de se préoccuper pour sa propre condition, en ramassant tout pour soi. Pourtant, si quelqu'un lui pose cette question : "Connaissez-vous qui vous êtes ?’’, il sera sidéré, car il ignore tout de lui-même. En s’ignorant lui même, son travail, ses préoccupations, ses démêlés deviennent ainsi insensés. Tandis que le moine étant assis en méditation, silencieux, vise à s'éclairer et à découvrir son véritable "soi". Une fois reconnu soi-même, la vie prendra plus de valeur et le travail davantage de sens pour lui.

Le bouddhisme admet que l'homme est le plus important et que les événements extérieurs ne sont que secondaires. Si l'homme est doué et bon, son environnement l’est aussi. En revanche si l’homme est médiocre et mauvais, les événements extérieurs le sont également, puisque l'environnement dépend de l'homme. Aussi le monde environnant ne peut être façonné que par la volonté de l’homme. Dans le langage bouddhique, l’homme représente "la rétribution principale/Chánh báo", les phénomènes extérieurs "la rétribution secondaire/Y báo". En effet, la maison dépend de son propriétaire. Pour bien comprendre les fondements de construction d’une maison, il est bon de connaître d’abord la personnalité du propriétaire. Le bouddhisme conçoit que, pour connaître l'univers, il faut d'abord connaître l'homme. La méconnaissance de la nature humaine conduit à la connaissance imprécise de l'univers. Le Bouddha a complètement pénétré la nature humaine après son Eveil, et du même coup il a pu saisir les lois de l'univers. La Méditation assise est propice à la découverte de la Vérité sur l'homme. Ceci est un point essentiel. Aussi est-il impensable de dire que la méditation assise est négative!

6.2 La Science A La Conquête De La Nature A-T-Elle Atteint Son Etat Suprême ?

L'univers est immense et illimité. En revanche, la vie humaine est tellement courte, la compréhension humaine limitée, comment l'homme peut-il prétendre connaître à fond l'univers ? De nos jours, nombreux sont ceux qui considèrent la science comme le sauveur de l'humanité, en apportant bien-être, confort et satisfaction aux besoins de l'homme. Le développement vertigineux de la science nous incite à la méfiance, quel sera donc l'avenir de l'homme ?, se demande t on incessamment.

En effet, la science est un couteau à double tranchant, d'un côté elle nous procure beaucoup d'avantages et de commodités, de l’autre elle nous amène à la destruction.

Actuellement, nous voyons partout des magasins gorgés d'ustensiles, d'appareils ultra modernes et sophistiqués, les routes bondées de voitures rutilantes. Mais en même temps se multiplient dans le monde des caches d'armes meurtrières, des bombes atomiques dévastatrices, des bombes à hydrogène, des bombes bactériennes, chimiques etc… prêtes à exploser dès l'enclenchement. Il est à craindre que la science ne cause plus de frayeur et d'angoisse à l'humanité qu'elle ne procure du bonheur aux humains. Dans ce cas, devrions-nous nous réjouir ou nous inquiéter face aux prodigieux progrès de la science ?

6.3 La Méditation En Coopération Avec La Science

Loin de mes intentions de vouloir expressément chercher à semer la panique, le désespoir, le désenchantement dans votre esprit en décrivant ces observations, je voudrais émettre quelques suggestions nous permettant de trouver ensemble un moyen efficace pour essayer de soigner le mal du siècle.

La science progresse trop rapidement. Les pays avancés rivalisent entre eux en spéculant sur la science, dans une course effrénée sans égale. Il arrivera un jour où la surproduction nécessite des compétitions en vue de trouver des débouchés, d'où rivalités entre les différentes nations qui en sortent soit vainqueur, soit vaincue. Etant donné que chaque pays avancé possède ses propres armes pouvant anéantir facilement l'ennemi, si le pouvoir gouvernemental se trouve entre les mains des dirigeants violents et surexcités, à quelles conséquences catastrophiques pourrait-on s'attendre? Il me semble que le meilleur remède efficace pour guérir cette maladie du siècle sera de toute évidence la coopération étroite de la Science avec la Méditation. En s'élançant à la conquête de l'univers, il est bon de se réserver un peu de temps pour s'asseoir tranquillement et s'éclairer soi-même. L'équilibre entre ces deux états extrêmes apporte de la vraie paix à l'homme. De plus les armes dangereuses laissées entre les mains des individus violents, impulsifs risquent de provoquer d'incalculables conséquences graves. En revanche, ces mêmes armes confiées à des êtres pondérés et compatissants constituent une source d'innombrables avantages. Il est plus à craindre la cruauté humaine que les armes terrifiantes proprement dite. Ne sera-t-il pas judicieux d'offrir un cœur compatissant et un esprit serein à l'ami possédant les armes dangereuses? A condition que le donneur soit un être vraiment vertueux et clairvoyant, maître de lui et qui affectionne tout le monde. Si l'on souhaite voir l'humanité de demain vivre dans la joie et le bonheur, il faut que la vertu et la science s'équilibrent.

CONCLUSION

Rien n'est plus précieux en ce monde que "la vie elle même". Aucune connaissance du monde n'est plus importante que la connaissance de "soi". Toute sa vie durant, Bouddha n’accomplit que ces deux tâches: "Chercher à reconnaître ce qui n'est pas réel et ce qui est vrai en soi et pouvoir enseigner aux êtres la pratique de la vision profonde leur permettant de reconnaître clairement la vraie nature de soi." Cette méthode qui consiste à réaliser une introspection jusqu’aux tréfonds de soi afin de mieux s’observer n’est autre que la pratique de la Méditation. L'essentiel pour l'homme est la reconnaissance de soi-même, et cela vaudra mieux que la connaissance entière des cinq continents et de l’univers. Il n’est pas une chose ordinaire que de sacrifier toute sa vie pour rechercher et découvrir cette énigme capitale. Guider les êtres vers cette quête est primordial. Conscients de l'urgence et de l'importance de cette recherche, nous sommes déterminés à consacrer toute notre vie afin de pouvoir réaliser la Méditation bouddhique Thiền Tông, et d’aider les autres êtres à s’accomplir également dans cette Voie. Voilà tous nos vœux et espérances.
 

TẠI SAO TÔI TU THIỀN - Thiền Thất Thường Lạc

TẠI SAO TÔI TU THIỀN ?

Trích từ tập BA VẤN ĐỀ TRỌNG ĐẠI TRONG ĐỜI TU CỦA TÔI

HT Thiền sư THÍCH THANH TỪ [bản dịch]


Sau khi xuất gia tôi được học sử Phật và Kinh, Luận, thấy rõ Thái Tử Tất Đạt Đa (Siddhārtha) xuất gia tu thiền được giác ngộ thành Phật. Các Kinh, Luận hầu hết đều dạy tu thiền, tại sao Sư Ông và Thầy tôi dạy tu Tịnh Độ? Đây là một nghi vấn khiến tôi phải suy nghĩ nhiều. Lần lượt học thêm Kinh, Luận tôi hiểu rõ hơn lời Phật, Tổ dạy, pháp tu thiền đã đủ sức thuyết phục tôi. Khi trong Tăng sĩ Việt Nam, đại đa số tu Tịnh độ, tại sao riêng tôi chọn pháp tu thiền? Hẳn phải có lý do thôi thúc tôi.

I. LÝ DO

1.1 Đức Phật

Thái Tử Tất Đạt Đa sau khi vượt thành xuất gia, trước đến học đạo với ông Uất Đà Ca La La (Alāra kālāma), dạy ông pháp tu Tứ thiền: Sơ thiền, Nhị thiền, Tam thiền, Tứ thiền. Thái Tử tu một thời gian chứng được Tứ Thiền. Ngài kiểm nghiệm lại thấy chưa đúng mục đích đã nhắm, nên từ giả ông đi nơi khác. Đến ông Uất Đầu Lam Phất (Uddara Ramaputta) học đạo, ông dạy Ngài tu pháp Tứ vô biên xứ định: Không vô biên xứ, Thức vô biên xứ, Vô sở hữu xứ, Phi tưởng phi phi tưởng xứ. Ngài tu một thời gian chứng được Phi tưởng phi phi tưởng xứ định, kiểm tra lại cũng thấy chưa đúng mục đích, lại một lần nữa ra đi.

Cuối cùng Ngài đến dưới cội Bồ Đề (Boddhi) ngồi thiền định bốn chín ngày đêm, đến đêm bốn mươi chín được giác ngộ thành Phật. Từ lúc đi tu cho đến thành Phật, Ngài do tu thiền định được kết quả. Vị giáo chủ đạo Phật trọn đời tu thiền, chúng ta ngày nay tu theo đạo Phật mà không tu thiền có trái với tông chỉ của Ngài không? Mặc dù khi đi giáo hóa Ngài có dạy nhiều pháp môn, song pháp tu thiền vẫn là căn bản.

1.2 Thánh Tăng

Chư vị A La Hán được Phật trực tiếp dạy trong lúc đương thời đều tu thiền mà chứng được Tứ quả Thanh Văn: Tu đà hoàn, Tư đà hàm, A na hàm, A la hán. Đệ tử Phật cũng do tu thiền được thành Thánh quả. Ngày nay chúng ta tu muốn tiến lên Thánh quả, mà từ chối tu thiền có thể đạt được chăng?

1.3 Chư Tổ

Từ Tổ Ca Diếp đến Tổ Huệ Năng cả thảy ba mươi ba vị Tổ Ấn Độ, Trung Hoa rõ ràng các Ngài do tu thiền ngộ đạo và truyền bá thiền nên thành Tổ. Cho đến ở Việt Nam chúng ta từ thế kỷ thứ bảy đến thế kỷ thứ mười tám, chư vị Tổ sư Bắc, Trung, Nam đều tu thiền, truyền thiền nên kế thừa làm Tổ. Chúng ta hiện nay phủ nhận tu thiền có phạm tội với các Ngài không?

Tôi quyết tâm tu thiền là noi gương đức Phật, các bậc Thánh Tăng, chư Tổ Ấn độ, Trung Hoa, Việt Nam với lòng cung kính trung thành của mình. Các Ngài đã tiếp tục truyền bá Phật pháp trên hai ngàn năm không đoạn dứt bằng phương pháp tu thiền, kẻ sơ cơ hậu học như tôi làm sao không nương theo con đường đó để tu hành và truyền bá. Tôi tin chắc con đường đang đi đang truyền của tôi hoàn toàn không trái bản ý Phật và Tổ. Song sự tu thiền và truyền thiền trên đất nước Việt Nam hiện nay, tôi thật cô đơn. Tuy vậy, tôi vẫn hy vọng sẽ có những người sau thông cảm, tiếp tục việc làm dở dang của tôi.

II. MỤC ĐÍCH

2.1 Nguyên Nhân Thái Tử Tất Đạt Đa Đi Tu

Lần đầu tiên được tiếp xúc với các tầng lớp dân chúng, Thái tử cảm nhận được nỗi khổ đau qua cảnh sanh, già, bệnh, chết của con người khiến lòng Ngài quặn đau se thắt. Bao nhiêu nghi vấn về thân phận con người dồn dập ùa đến với Ngài. Trước khi có mặt ở đây, ta là cái gì? Sau khi chết, ta còn hay mất? Làm sao tránh khỏi sự tiếp tục sanh tử? Đó là ba vấn đề nổi bật luôn xuất hiện phủ kín tâm tư Ngài. Từ đây lòng Ngài mãi trăn trở ưu tư, mọi sự sang cả xa hoa lầu son gác tía đều trơ trẽn không có giá trị gì. Ngài âu sầu buồn bã biếng nói lười ăn, vợ đẹp con xinh không làm Ngài khuây khỏa. Ba nghi vấn trên như làm nghẹn cổ Ngài, chưa giải quyết được Ngài không thể nào an ổn. Ngài quyết định trốn đi xuất gia, để lại Phụ vương, Mẫu hoàng, vợ, con, muôn dân và giang sơn ngôi vị. Ngài chỉ một mình một bóng lang thang trong rừng tầm sư học đạo. Đầu tiên Ngài đến ông A La La dạy tu pháp Tứ thiền, nghĩa là Sơ Thiền lìa ngũ dục được hỷ lạc (ly sanh hỷ lạc), Nhị thiền được định sanh hỷ lạc (định sanh hỷ lạc), Tam thiền được lìa hỷ sanh diệu lạc (ly hỷ diệu lạc), Tứ thiền bỏ niệm được thanh tịnh (xả niệm thanh tịnh).

Thái tử tu một thời gian liền chứng được Tứ thiền, xét lại kết quả chưa giải đáp được ba nghi vấn ôm ấp đã lâu, Ngài đành từ giã ông thầy đi tìm nơi khác. Đến ông Uất Đầu Lam Phất được dạy tu pháp Tứ vô biên xứ định, nghĩa là Không vô biên xứ định, Thức vô biên xứ định, Vô sở hữu xứ định, Phi tưởng phi phi tưởng xứ định. Thái tử hạ thủ công phu một thời gian đạt được định cao tột là Phi tưởng phi phi tưởng xứ định.

Tra cứu lại, Ngài thấy vẫn chưa giải quyết được ba nghi vấn đang nặng trĩu trong lòng, đành từ giã ông thầy ra đi nơi khác. Chán nản, Ngài nghĩ chỉ còn cách tu khổ hạnh triệt để thử xem kết quả thế nào. Ngài quyết chí tu khổ hạnh, cho đến thân thể kiệt quệ ngất xỉu. Qua kinh nghiệm này, Ngài thấy rõ khổ hạnh chỉ khiến thân thể bại hoại chớ không được kết quả gì. Từ đây Ngài sống trung hòa ngày ăn một bữa, đi khất thực và tọa thiền bình thường. Đến cội Bồ Đề, Ngài thấy nơi đây thật lý tưởng cho sự tọa thiền, đi tìm cỏ khô trải tòa ngồi xong, chỉ cây Bồ Đề thề rằng: “Tọa thiền nơi đây mà không thành đạo, dù xương tan thịt nát ta cũng không rời khỏi chỗ ngồi này”.

2.2 Kết Quả

Ngồi thiền dưới cội Bồ Đề suốt bốn mươi chín ngày đêm, đêm thứ bốn mươi chín trước tiên Ngài chứng được Túc mạng minh, nghĩa là Ngài nhớ vô số kiếp về trước, đã từng sanh ở đâu, cha mẹ tên gì, làm nghề nghiệp gì... như nhớ sự việc mới xảy ra hôm qua. Ngài giải quyết được nghi vấn thứ nhất: “Trước khi có thân này, ta là gì?”. Bộ kinh bản sanh hiện còn trong Đại Tạng Pali và Hán do Phật kể lại những kiếp trước của Ngài.

Kế đến, Ngài chứng được Thiên nhãn minh cũng gọi là Sanh tử trí, nghĩa là Ngài thấy rõ con người sau khi chết theo nghiệp lành dữ đi thọ sanh trong sáu đường (địa ngục, ngạ quỷ, súc sanh, người, A tu la, cõi Trời) như người mắt sáng đứng trên lầu cao nhìn xuống ngã tư đường thấy kẻ qua người lại rõ ràng. Ngài giải quyết được nghi vấn thứ hai: “Sau khi chết ta còn hay mất?”. Quyển Kinh Thập Thiện Nghiệp Đạo... Phật giải rõ điều này.

Đến canh năm khi sao Mai vừa mọc, Ngài chứng được Lậu tận minh, nghĩa là thấy rõ nguyên nhân nào đưa đến sanh tử, nguyên nhân gì dứt sạch sanh tử. Ngài giải quyết được nghi vấn thứ ba: “Làm sao tránh khỏi sự tiếp tục sanh tử?”. Đến đây như trút được gánh nặng, Ngài tuyên bố: “Ta hoàn toàn giác ngộ thành Phật”. Bài pháp đầu tiên dạy năm anh em ông Kiều Trần Như tại vườn Lộc Uyển là pháp Tứ đế. Nghĩa là Phật chỉ rõ nguyên nhân sanh tử là Tập đế, dẫn đến kết quả sanh, già, bệnh, chết là Khổ đế, nguyên nhân giải thoát là Đạo đế, dẫn đến kết quả giải thoát là Diệt đế. Đây là lẽ thật là chân lý rất mầu nhiệm không khi nào sai chạy gọi là Tứ Diệu Đế. Đến đây Ngài kết quả viên mãn trên đường tu hành được hiệu là Phật Thích Ca Mâu Ni.

III. PHƯƠNG PHÁP TU

3.1 Thiền Nguyên Thủy

Đây là những pháp tu thiền từ các kinh A Hàm do Phật dạy:

3.1.1 Pháp Quán Tứ Niệm Xứ:

Tứ niệm xứ là bốn nơi chú tâm quán sát:
a) Quán thân bất tịnh: Quán sát thân này ô uế nhớp nhúa, bằng hai lối:
▪ Quán sát trong thân có ba mươi sáu vật nhơ nhớp như tóc, lông, răng, da, thịt, gân, xương, đàm, dãi, máu, mũ, mồ hôi, nước tiểu... Đều là nhơ nhớp đáng nhờm gớm.
▪ Quán sát thây chết từ khi thân mới chết bầm xanh, dần dần sình chương, kế nứt nẻ, bại hoại... thật là hôi hám đáng gớm. Pháp quán này để trị bệnh tham ái thân.
b) Quán thọ thị khổ: Quán sát mọi cảm thọ đều là khổ, dù rằng trong kinh Phật dạy có ba thứ thọ là thọ khổ, thọ lạc, thọ không khổ không lạc, song tất cả thọ ấy đều là vô thường nên gọi là khổ. Pháp quán này để trị bệnh đam mê cảm thọ.
c) Quán tâm vô thường: Quán sát tâm thiện, tâm ác của ta đều là tướng sanh diệt vô thường không có thật thể. Tất cả loại tâm sở tướng nó chợt có chợt không, chợt còn, chợt mất thì làm gì có thật mà chấp là tâm mình. Pháp quán này để trị bệnh chấp tâm sở là thật ta.
d) Quán pháp vô ngã: Quán sát tất cả cả pháp tứ đại, ngũ uẩn, lục căn, lục trần… đều do nhân duyên hòa hợp không có chủ thể là vô ngã. Pháp quán này để trị bệnh chấp các pháp là thật có chủ thể.

3.1.2 Pháp Quán Ngũ Đình Tâm:
a) Quán Thân bất tịnh để dừng tham dục.
b) Quán Từ bi để dừng tâm sân hận.
c) Quán Duyên khởi để dừng tâm si mê.
d) Quán Giới phân biệt để dừng tâm chấp ngã.
e) Quán Sổ tức để dừng tâm tán loạn.

3.2 Thiền Đại Thừa:

Đây là những pháp tu thiền phát xuất từ Kinh, Luận Đại Thừa.

3.2.1 Pháp Tam Quán Của Kinh Viên Giác:

a) Xa ma tha (Samatha) Trung Hoa dịch là ý, là Chỉ, tức là dừng lặng. Kinh nói: “Người muốn cầu Viên Giác lấy tâm tịnh giác giữ lặng lẽ làm hạnh, đối cảnh nhiễm tịnh tâm không vọng duyên...”.

b) Tam ma bát đề (Samāpatti) Trung Hoa dịch ý là Đẳng Chí (Quán), nghĩa là xa lìa hôn trầm trạo cử gọi là Đẳng, khiến tâm bình đẳng an hòa là Chí. Kinh nói: “Người muốn cầu Viên Giác, lấy tâm tịnh giác hiểu biết tâm tánh căn trần đều do huyễn hóa mà có, liền khởi quán huyễn tu trừ các huyễn...”

c) Thiền na (Dhyāna) Trung Hoa dịch ý là Tỉnh lự. Tỉnh tức là Định, Lự tức là Huệ. Kinh nói: “Người muốn cầu Viên giác lấy tâm tịnh giác chẳng chấp huyễn hóa và các tướng lặng lẽ, liền hay tùy thuận cảnh giới tịch diệt”.

3.2.2 Pháp Tam Quán Của Tông Thiên Thai:

Ngài Trí Giả Đại sư ở núi Thiên Thai căn cứ Kinh Bồ Tát Anh Lạc Bản Nghiệp, phẩm Hiền Thánh Học Quán có nói: “Từ Giả nhập Không nhị đế quán. Từ Không nhập Giả bình đẳng quán. Trung đạo đệ nhất nghĩa đế quán”, lập thành pháp Nhất Tâm Tam Quán:

a. Không quán là lìa tánh lìa tướng quán tâm một niệm chẳng ở trong, chẳng ở ngoài, chẳng ở chặng giữa gọi là không.
b. Giả quán là không pháp nào chẳng đủ, quán tâm một niệm đầy đủ tất cả pháp gọi là Giả.
c. Trung quán là dứt sạch hai bên đối đãi, quán tâm một niệm chẳng phải không, chẳng phải giả gọi là Trung.

3.3 Thiền Tông

Trên hội Linh Sơn, đức Phật đưa cành hoa sen nhìn đại chúng, đến Tôn Giả Ma Ha Ca Diếp (Maha Kasyapa) liền mỉm cười, Phật thọ ký: “Ta có chánh pháp nhãn tạng, niết bàn diệu tâm, pháp môn mầu nhiệm, chẳng lập văn tự, ngoài giáo truyền riêng, nay giao phó cho ông...”.

Đến vị Tổ thứ hai mươi tám ở Ấn Độ là Bồ Đề Đạt Ma (Bodhidharma) sang Trung Hoa tuyên bố: “Bất lập văn tự, giáo ngoại biệt truyền, trực chỉ nhân tâm, kiến tánh thành Phật”.

Đây là tông chỉ của Thiền tông, các Tổ thứ lớp truyền nhau, ta sẽ thấy rõ vài hình ảnh tiêu biểu sau đây:

● Ngài Huệ Khả sau khi được Tổ Bồ Đề Đạt Ma chấp nhận cho làm đệ tử, Huệ Khả hỏi: Tâm con không an, xin Hòa Thượng dạy pháp an tâm.

Tổ nhìn thẳng bảo:

-Đem tâm ra ta an cho.

Huệ Khả xoay tìm lại tâm mình, không thấy bóng dáng thưa:

-Con tìm tâm không được.

Tổ bảo:

-Ta an tâm cho ngươi rồi.

Huệ Khả liền biết lối vào, sụp xuống lạy.

Tìm lại tâm mình là giáo lý gì? Quả là trực chỉ nhân tâm.

● Ông Sa Di Đạo Tín trên đường đi gặp Tổ Tăng Xán, liền thưa:

-Xin Hòa Thượng dạy con pháp môn giải thoát.

Tổ trố mắt nhìn bảo:

-Ai trói buộc ngươi?

Đạo Tín thưa:

-Không ai trói buộc.

Tổ bảo:

-Cầu giải thoát làm gì?

Đạo Tín tỉnh ngộ sụp xuống lạy.

Thật là lối giáo hóa không hai, chẳng có phương pháp gì, chỉ thẳng tâm người, nên gọi là thiền Trực chỉ. Sau này Thiền sư Đức Sơn cũng nói: “Tông ta không ngữ cú, không một pháp cho người”.

Lối dạy này đòi hỏi người thầy phải có thủ thuật cao, người trò phải có tâm nhạy bén thì kết quả rất nhanh, nên gọi là Thiền Đốn Ngộ. Thoạt nhìn chúng ta thấy dường như không dính dáng gì với kinh điển Phật dạy, nhưng thâm nhập được chúng ta mới thấy là cốt tủy của Đạo Phật. Ngót bốn mươi chín năm đức Phật giáo hóa chủ yếu hướng dẫn người đạt đến giải thoát sanh tử. Cái gì giải thoát, chính là “Bản lai diện mục” của chúng ta. Nếu không có nó thì ai giải thoát và giải thoát cái gì?

Làm sao biết “Bản Lai Diện Mục” của mình? Tổ Huệ Năng sau khi được y bát mang về Thiều Châu, trên đường bị Đạo Minh đuổi theo giựt lại. Không giựt được, Đạo Minh đổi ý xin cầu pháp. Huệ Năng bảo hãy bình tỉnh lại, rồi nói: “Không nghĩ thiện không nghĩ ác, cái gì là Bản lai diện mục của Thượng Tọa Minh? Đạo Minh bừng tỉnh, sụp xuống lạy. Đây là bài pháp đầu tiên của Lục Tổ Huệ Năng, nói thẳng cái mình đang ôm ấp.

3.4 Nhận Định

Các pháp thiền nêu ra ở trên, chỉ đơn cử làm tiêu biểu, không phải toàn bộ chỉ có bấy nhiêu. Mỗi pháp tôi chỉ trình bày tổng quát, không có ý giải thích rành rẽ từng pháp để tu. Mục đích chúng tôi muốn dẫn ra để chứng minh, về phần tu tập xin nhường các vị chuyên môn.

Thiền Nguyên Thủy là thiền đối trị, chúng sanh mắc bệnh gì, Phật dùng thuốc ấy để trị liệu, nên nói: “Theo bệnh cho thuốc”. Lối tu này rất thực tế và rất dễ hành, không nói cái gì xa xôi huyền bí, chỉ mặt đối mặt chiến đấu, như tướng quân ra trận đối mặt với kẻ thù quyết chiến. Thắng hay bại do người chiến sĩ có hạ quyết tâm liều chết và sáng suốt biết rõ chỗ ẩn nấp của kẻ thù hay không. Tu đến đâu ta thấy kết quả đến đó, không phải chờ quyết định ở bên ngoài. Như chiến sĩ đuổi giặc chạy đến đâu biết mình thắng đến đó, không còn gì nghi ngại đợi hỏi thăm ai. Kinh nói: “Ta có tham sân si biết ta có tham sân si, ta không tham sân si biết ta không tham sân si”.

Thiền Đại Thừa vượt ra khỏi đối đãi không còn hai bên, thênh thang như trời cao biển rộng, không dính kẹt một chỗ nơi nào. Thấy rõ cái hư ảo của con người, sự huyễn hóa của muôn vật, còn thấy một pháp thật, là còn vô minh, có bên này còn bên kia là đối đãi hạn chế, tức còn sanh tử.

Mênh mông như trời biển chẳng sanh chẳng diệt, có nói giải thoát cũng bằng thừa. Người mới bước chân vào đạo thấy lối tu này choáng ngợp như đứng dưới đất nhìn lên đỉnh núi cao. Song nếu ta can đảm xông lên có ngày sẽ đến đỉnh, đứng nơi này ta nhìn khắp muôn phương, đón ngọn gió lành từ đại dương thổi về mát rượi. Không còn thấy thân ta bé bỏng, không còn cái nhìn hạn chế do núi sông.
Thiền Tông là đi đường chim, là qua cầu một cây không tay vịn, người nhút nhát e dè thì không thể nào dám cất bước. Đòi hỏi người gan dạ cùng mình xem chết sống như lông hồng, mới dám ghé mắt vào lối này. Nhưng càng bí hiểm càng hiển bày, càng huyền nhiệm càng chân thật, càng kỳ bí càng giản đơn, càng xa xôi càng gần gủi. Hỏi: “Đạo ở đâu? Đáp: “Dưới gót chân ông”. Hỏi: “Thế nào là kho báu nhà mình?” Đáp: “Cái ông hỏi ta đó”. Một tiếng hét, một cây gậy, một chớp mắt, một nhướng mày, một tiếng vang, một đóm lửa... đều bày hiện chủ nhân ông. Lâm Tế nói: “Phật pháp của Hoàng Bá rất ít”. Chỉ ta đừng chấp bóng quên đầu, đừng bỏ tiếng theo vang, chỉ cần nhìn thẳng sẽ thấy lối vào của Huệ Khả, tỉnh ngộ không ai trói buộc của Đạo Tín.

Tôi là người Việt Nam tu theo đạo Phật, Thiền tông đã đóng vai chủ đạo truyền bá Phật giáo trên đất nước Việt Nam hơn mười thế kỷ (từ thế kỷ thứ bảy đến thế kỷ thứ mười chín), làm sao trong huyết thống tôi không có dòng máu Thiền tông và làm sao tôi không ngưỡng mộ Thiền tông. Mặc dù các pháp thiền trên tôi rất kính quý, song không làm gì khác hơn, tôi bản chất người Việt Nam.

IV. CHÚNG TA QUÊN MẤT MÌNH

4.1 Sáu Căn Chạy Theo Sáu Trần

Hằng ngày chúng ta thả lỏng sáu căn chạy theo sáu trần, mắt dính sắc, tai kẹt tiếng, mũi theo mùi, lưỡi ưa vị, thân thích xúc, ý đeo pháp. Đáp ứng đòi hỏi của sáu căn, chúng ta phải bon chen giành giựt để được thụ hưởng. Sáu căn lại là cái thùng lủng đáy, chừng nào chúng ta đổ đầy cho nó thỏa mãn. Nghĩ làm thỏa mãn sáu căn, khác nào nghĩ mò trăng đáy giếng. Đuổi theo sáu trần thu thập được nhiều chừng nào, chúng ta càng “quên mất mình” nhiều chừng ấy. Ngọn đèn pha chiếu sáng mặt trước nhiều thì mặt sau phải tối.

Trong hội giảng Kinh Lăng Nghiêm, đức Phật đưa tay lên hỏi Tôn Giả A Nan:

-Thấy không?

Tôn Giả đáp:

-Thấy.

Phật để tay xuống hỏi:

-Thấy không?

Tôn Giả đáp:

-Không.

Phật quở:

-Ông quên mình theo vật.

Phật bảo Tôn Giả La Hầu La đánh tiếng chuông và hỏi A Nan:

-Nghe không?

A Nan đáp:

-Nghe.

Khi tiếng chuông bặt, Phật hỏi:

-Nghe không?

A Nan đáp:

-Không nghe.

Phật quở:

-Ông quên mình theo vật.

Tay Phật là vật bên ngoài đối tượng của tánh thấy A Nan, tay đưa lên thả xuống là đối tượng có, không. Còn tánh thấy của A Nan có lúc nào vắng mặt. Tôn Giả A Nan đáp có thấy khi đưa tay lên, không thấy khi để tay xuống, không phải quên mình theo vật là gì? Tiêng chuông là đối tượng tánh nghe, có tiếng chuông, vắng tiếng chuông là thanh trần có và không, tánh nghe đâu có lúc nào thiếu vắng. Có tiếng chuông đáp có nghe, không tiếng chuông đáp không nghe, đúng là quên mình theo vật. Sắc, Thanh ...là vật bên ngoài, thấy nghe …chính là ta, quên ta chạy theo bên ngoài thật là lầm lẫn đáng thương.

Mã Tổ cùng Thị giả Hoài Hải đi dạo vườn, thấy bầy vịt trời bay trên hư không. Mã Tổ hỏi:

-Cái gì?

Hoài Hải đáp:

-Bầy vịt trời.

Vài phút sau, Mã Tổ hỏi:

-Bay đi đâu?

Hoài Hải đáp:

-Bay qua mất rồi.

Mã Tổ nắm lỗ mũi Hoài Hải vặn mạnh một cái. Hoài Hải la thất thanh. Mã Tổ bảo:

-Sau không nói bay qua mất đi?

Hoài Hải bừng ngộ. Sau này khi tiếp thiền khách, Thiền sư Hoài Hải thường đưa cây phất tử lên hỏi:

-Cái gì?

Thiền sư Cảnh Thanh, thời nhà Tống, ngồi trong thất, thị giả đứng hầu, thấy trên nền nhà có vệt trắng, chỉ hỏi:

-Cái gì?

Thị giả đáp:

-Vệt trắng.

Thiền sư bảo:

-Chúng sanh quên mình theo vật.

Hôm khác đang ngồi nghe tiếng rắn bắt nhái kêu, Thiền sư hỏi:

-Tiếng gì?

Thị giả đáp:

-Tiếng rắn bắt nhái kêu.

Thiền sư bảo:

-Chúng sanh khổ lại khổ chúng sanh.

Qua hai câu chuyện trên càng làm sáng tỏ ý nghĩa “Quên mình theo vật”. Bầy vịt trời bay qua mất, cái thấy bầy vịt trời có mất bao giờ. Khi nhận ra cái thật mình liền ngộ đạo. Tiếng nhái kêu khi bị rắn bắt, Thiền sư Cảnh Thanh đã nghe, sao lại hỏi thị giả. Thị giả thật thà đáp rắn bắt nhái kêu, bị Thiền sư bảo chúng sanh khổ lại khổ chúng sanh. Nhái bị rắn bắt kêu cứu là chúng sanh khổ, chỉ biết tiếng kêu của nhái mà quên cái hay nghe của mình là khổ chúng sanh. Đuổi theo chấp chặt sáu trần mà quên mất mình la trói buộc mình thả trôi trên dòng sanh tử. Người ta luôn nói lo cho mình, mà thật đã quên mất mình.

4.2 Chấp Thân Tâm Là Thật Ta

Hầu hết chúng ta đều chấp nhận hình thể vật chất này là thân ta, tâm suy nghĩ lăng xăng là tâm ta. Cần tra cứu xem có đúng như vậy không?

Thân ta về vật chất Phật nói do tứ đại hòa hợp thành, chất cứng là đất, chất ướt là nước, chất ấm là lửa, chất động là gió. Bốn chất nếu thiếu một là thân tử vong. Bốn chất này gọi là tứ đại, cần phải nhờ mượn ngoại tứ đại liên tục bồi bổ thân mới được an ổn tồn tại. Sự nhờ mượn này qua ăn uống, hít thở thường xuyên, nếu có gì làm trở ngại gián đoạn thân sanh bệnh hoạn có thể đến bại hoại. Cần xét tinh tế chi li hơn, hiện nay ngành y học đã thấy thân này do rất nhiều tế bào tụ hội hợp thành. Tế bào có chia nhiều loại, mỗi loại có chức năng riêng, tự điều động bảo vệ thân này. Bản thân tế bào cũng bị sanh diệt liên tục, sự sanh diệt cũng tạo điều kiện cho thân tăng trưởng và hoại diệt. Căn cứ thân do tứ đại hợp thành, hay tế bào hợp thành, tìm cái thật ta hoàn toàn không có. Xét tổng quát hay chi li nơi thân này vẫn không có ta. Thân không thật có ta, mà chấp thật là ta, của ta là chấp sai lầm si mê. Đức Phật quan sát thân này thấy không phải là ta của ta, nên nói thân này là vô ngã. Ngày nay Y học tiến bộ khá xa, thân anh A bị mất máu, lấy máu anh B cùng loại truyền sang, anh A liền mạnh khỏe. Anh Xoài chết nguyện hiến các bộ phận trong cơ thể cho bệnh viện, anh Mít bị tai nạn hư vài bộ phận, bác sĩ lấy các bộ phận của anh Xoài ghép cho anh Mít, anh Mít được bình phục. Máu của ta nếu thật là ta, khi truyền máu người khác vào thì bị pha trộn, mất cái ta rồi. Những bộ phận trong thân ta thật là ta, ghép bộ phận người khác vào là không phải ta. Hiện nay người ta chế quả tim bằng nhựa, bằng vật khác ghép vào thân người thì đâu còn là người. Quả thật chấp thân này thật ta là si mê không hiểu biết lẽ thật.

Chấp tâm suy nghĩ lăng xăng là tâm ta cũng không hợp lý. Tâm ta phải trước sau đều như một và luôn luôn hiện hữu mới được. Tâm ta hiện giờ quá nhiều thứ: nghĩ thiện, nghĩ ác, nghĩ phải, nghĩ quấy, nghĩ đúng, nghĩ tốt, nghĩ xấu, nghĩ thương, nghĩ ghét... Đủ thứ đủ loại thì cái nào là ta? Tâm suy nghĩ chợt có chợt không, nếu là ta thì không suy nghĩ phải không có ta. Không ai có thể chấp nhận không suy nghĩ là không có mình, khi không suy nghĩ ta vẫn hiện hữu. Có khi đang suy nghĩ lăng xăng, nhìn lại tìm xem nó xuất xứ từ đâu, bỗng chúng mất dạng. Nhìn lại thì mất, tức nó không thật, cái không thật lại là ta thì ta là hư ảo. Thật tâm ta không phải nhiều thứ, không phải khi có khi không, không phải hư ảo, cần phải khảo sát tường tận mới được.

Thân không thật ta mà chấp là ta, tâm lăng xăng không phải ta mà chấp là ta, chấp cái không thật không phải là ta, thì cái thật cái phải ta bị che khuất. Cái thật ta bị che khuất là “quên mất mình”, đập tan cái che khuất thì cái thật ta bày hiện là công phu tu thiền thành công.

V. PHẢN QUAN TỰ KỶ

Soi sáng lại chính mình để trị bệnh quên mất mình, dẹp tan nhóm phiền não quấy nhiễu và che đậy trí huệ, phá vỡ những thành kiến định kiến khiến không thấy được chân lý.

5.1 Dẹp Tan Phiền Não Che Dậy

Phiền não làm rối loạn và che đậy nội tâm không cho trí huệ phát sáng, có rất nhiều chủng loại phiền não, đại để kê ra ít phần căn bản. Có năm thứ triền cái (che đậy) là: Tham, sân, hôn trầm, trạo cử (phóng túng), nghi, ác kiến. Chúng quấy nhiễu gây trở ngại phiền lụy không ít cho người tu và người đời. Tuy vậy một phen soi sáng lại mình sẽ thấy chúng là cụm mây đen, là đám sương mù, là trò ảo ảnh, không có gì đáng sợ. Thấy tột bản chất thì chúng tự tan vỡ, tưởng lầm là thật thì chúng tác quái không thể lường. Soi sáng lại mình là cây kiếm trí tuệ, là cái kính chiếu yêu khiến loài ma quái phiền não đều tan biến. Ngược lại, những kẻ quên mình theo vật là môi trường tốt cho bọn gian ác phiền não sinh sống hoạt động.

5.2 Phá Vỡ Thành Kiến Định Kiến

Chúng ta sống trong gia đình, trong xã hội, do phong tục tập quán và tánh tình cá nhân nhồi nặn thành thói quen cấu tạo ra thành kiến và định kiến của con người. Hai thứ này gây nên mọi sai lầm tạo nguy hiểm cho nhân loại. Ta đã có thành kiến anh A là tốt, chú B là xấu, nên anh A dù có làm xấu ta vẫn không thấy xấu, chú B có làm tốt ta vẫn không thấy tốt. Đã có định kiến điều này là phải, điều kia là quấy, ai làm điều này thì ta thích, ai làm điều kia thì ta bực bội không ưa, ai bênh vực điều này thì ta hoan nghênh, ai xu hướng điều kia thì ta thù hận. Thấy tôn giáo ta là chánh, tôn giáo khác là tà, ôm ấp định kiến này là nuôi dưỡng mầm chia rẽ địch thù. Soi sáng lại chính mình là phá vỡ thành trì định kiến, đập tan tường vách thành kiến cho ánh sáng chân lý rọi vào, thấy người và vật đúng như hiện là. Người vật thế nào ta thấy thế ấy không có khuôn mẫu sẵn áp đặt khiến phải như nhau. Ta thấy sự vật đúng như sự vật, không so sánh, không thêm bớt, không bắt phải là, mà thật sự hiện là.

Thiền sư Nam Tuyền, Qui Tông, Ma Cốc đi đường gặp con cọp ngồi giữa đường. Ma Cốc hỏi: Giống cái gì? Qui Tông đáp: Giống cho chó. Ma Cốc bảo: Giống con mèo. Nam Tuyền nói: Con cọp. Con cọp thấy là con cọp, là cái nhìn của Thiền sư.

Thiền sư Quế Sâm, Trường Khánh, Bảo Phước đi vào châu phố thấy một đóa hoa mẫu đơn. Bảo Phước nói: Một đóa hoa mẫu đơn đẹp. Trường Khánh bảo: Chớ để con mắt sanh hoa. Quế Sâm nói: Đáng tiếc một đóa hoa. Đóa hoa là đóa hoa, chớ thấy đẹp, chớ ngừa đón, làm mất sự hiện là của đóa hoa.

Thiền sư Vân Môn ở trong đại chúng đưa cây gậy lên nói: Phàm phu cho là thật, Nhị thừa nói là không, Duyên Giác nói là huyễn có, Bồ Tát nói đương thể tức không, Thiền sư nói cây gậy là cây gậy. Thiền sư nhìn cây gậy, không phân tích, không quán chiếu, tháo gỡ mọi thành kiến định kiến của con người.

5.3 Phát Minh Con Người Chân Thật

Soi sáng lại chính mình càng sâu, càng thấy rõ sự thật nơi con người. Bát Nhã Tâm Kinh nói: “Bồ Tát Quán Tự Tại khi hành sâu Bát Nhã ba la mật đa (Trí huệ cứu cánh) thấy năm uẩn đều không, qua tất cả khổ ách”. Thấy tường tận con người từ sắc chất (sắc) đến tinh thần (thọ, tưởng, hành, thức) đều không có thật thể cố định thì qua khỏi tất cả khổ ách trên đời. Hiện nay chúng ta mọi đau khổ cứ đổ ập trên đầu khó thể ngoi đầu lên nổi, vì thấy thân này từ sắc chất đến tinh thần là mình thật. Khi thấy thân này không thật thì mọi khổ ách đều đổ tuột vào hư không hết. Đây là phát minh con người quả thật là hư dối thì khổ ách không còn hại được.

Phát minh được con người chân thật kỳ diệu vô cùng quá sức nghĩ tưởng của chúng ta. Trong kinh Pháp Hoa diễn tả bỏ quên con người thật của mình, minh họa bằng chàng cùng tử bỏ cha đi lang thang sống trong cảnh nghèo khổ cơ cực. Khi chàng ta hồi nhớ cha tìm trở về, thấy cha già là ông trưởng giả giàu lớn, lén trốn không dám nhìn. Cha thấy biết gã là con của mình, liền dùng phương tiện dẫn dụ gã về làm công, cuối cùng nhận là con trao hết sự nghiệp. Chàng cùng tử bàng hoàng choáng váng không thể ngờ xảy ra việc này. Từ đây kiếp sống lang thang khổ sở không còn nữa. Dù đang làm cùng tử sự nghiệp vẫn có sẵn, chỉ cần biết hồi tâm trở về. Hình ảnh cột hạt châu trong chéo áo cũng nói lên ý nghĩa này.

Thiền sư Úc ở Trà Lăng, Trung Hoa đời Tống một hôm cỡi ngựa đi qua cầu ván, chân ngựa sụp lỗ hổng, Thiền sư té nhào bỗng đại ngộ, đọc bài kệ:

Âm :
                Ngã hữu minh châu nhất khỏa,
                Cửu bị trần lao quan tỏa.
                Kim triêu trần tận quang sanh,
                Chiếu phá sơn hà vạn đóa.

Dịch:
                Ta có một viên minh châu,
                Đã lâu vùi tại trần lao.
                Hôm nay trần sạch sáng chiếu,
                Soi tột núi sông muôn thứ.

Còn lắm chuyện kỳ đặc lý thú không thể dẫn hết.

VI. MỤC ĐÍCH THIỀN VÀ KHOA HỌC

Mục đích khoa học là chinh phục thiên nhiên để phục vụ con người. Mục đích Thiền là khám phá con người chân thật để cứu khổ chúng sanh. Hai bên đều nhằm phục vụ con người hay cứu khổ chúng sanh là giống nhau, song mỗi bên có hướng đi khác. Ta hãy tìm hiểu chi tiết từng bên xem thế nào?

6.1 Tọa Thiền Có Phải Tiêu Cực Không?

Thời đại con người xem thời giờ là vàng là bạc, tại sao trong chùa có những vị sư ngồi im lặng cả buổi, có phải phí phạm thời giờ vô ích không? Hiện nay con người lao người lao mình theo vật chất cố tranh đua giành giựt cho nhiều để làm thỏa mãn nhu cầu của mình. Bon chen đấu đá mong giành phần thắng về mình. Làm cho mình, lo cho mình, giành cho mình...., có ai hỏi mình là gì thì ngẩn ngơ. Không biết mình là gì thì những việc làm, việc lo, việc giành trở thành vô nghĩa. Nhà sư ngồi im lặng cốt soi sáng để tìm ra cái gì thật là mình. Biết được mình cuộc sống mới có giá trị, mọi việc làm mới có ý nghĩa.

Đạo Phật thừa nhận con người là chính, ngoại cảnh là phụ, con người giỏi tốt thì ngoại cảnh cũng tốt, con người dở xấu thì ngoại cảnh cũng xấu, ngoại cảnh tùy thuộc con người. Muốn xây dựng ngoại cảnh, trước phải xây dựng con người, từ ngữ chuyên môn gọi con người là Chánh báo, ngoại cảnh là Y báo. Cái nhà tùy thuộc ông chủ, cần nghiên cứu nguồn gốc xây dựng cái nhà, trước phải biết rõ ông chủ nhà. Đạo Phật chủ trương muốn biết vũ trụ, trước phải biết con người, không biết rõ con người thì vũ trụ cũng không thể biết chính xác được. Đức Phật sau khi giác ngộ thấu suốt vấn đề con người, đồng thời cũng thấu suốt vũ trụ. Tọa thiền soi sáng phăn tìm để phát minh chân lý của con người là vấn đề tối trọng đại, làm sao bảo tiêu cực được.

6.2 Khoa Học Chinh Phục Thiên Nhiên Cứu Cánh Chưa?

Vũ trụ thênh thang vô cùng tận, mạng sống con người ngắn ngủi, sự hiểu biết giới hạn, làm sao tìm biết tường tận vũ trụ được? Hiện nay đa số người xem khoa học là cứu tinh nhân loại, đem lại ấm no sung sướng và thỏa mãn mọi nhu cầu của con người. Sự phát triển của khoa học khiến con người ta phải choáng váng phải nghi ngờ, ngày mai kia sẽ ra sao?

Khoa học là con dao hai lưỡi, bên này cho chúng ta tiện nghi, bên kia chuẩn bị đưa chúng ta vào tận diệt. Các cửa hành chứa đầy ắp vật dụng tinh vi tân tiến, trên đường xe cộ bóng loáng, khi đó trong kho chứa vũ khí giết người hằng loạt, bom nguyên tử, bom khinh khí, bom vi trùng, bom hóa học đang nằm chờ ấn nút. Khoa học đem hạnh phúc lại cho con người, sợ e không bằng đưa kinh hoàng đến với nhân loại. Chúng ta nên mừng hay nên buồn trước sự phát minh vượt bực của khoa học?

6.3 Thiền Hợp Tác Với Khoa Học

Với những nhận định trên, tôi không cố tình gieo rắc nỗi thất vọng chán nản cho mọi người, mà muốn gợi ý để chúng ta cùng tìm phương cứu chữa chứng bệnh thời đại.

Khoa học tiến quá nhanh, các quốc gia tiên tiến đều dốc sức đầu tư cho khoa học, chạy đua không ai chịu thua ai. Một ngày nào đó vật chất thừa mứa, đua nhau giành thị trường, nước này thắng thì nước kia phải bại. Khi đó trong tay mỗi nước có sẵn vũ khí tiêu diệt kẻ thù dễ dàng, nếu tâm những nhà lãnh đạo hung hăng nóng bỏng liệu hậu quả sẽ ra sao? Cần trị chứng bệnh thời đại này, khoa học phải hợp tác với tu thiền là phương thuốc hay nhất. Khi lao mình bay trong vũ trụ chinh phục thiên nhiên, cần giành một ít thời giờ ngồi lặng lẽ soi sáng lại chính mình. Quân bình được hai cực này sẽ đem lại sự bình an chân thật cho con người. Hơn nữa, kẻ hung hăng nóng bỏng sẵn trong tay vũ khí nguy hiểm, hậu quả sẽ không lường. Nếu vũ khí nguy hiểm nằm trong tay người tâm trầm tĩnh từ bi thì có lợi cho con người vô kể. Chúng ta không sợ vũ khí nguy hiểm, chỉ sợ lòng người hung dữ. Chúng ta cần đem tâm trầm tỉnh từ bi tặng lại cho người bạn có vũ khí nguy hiểm. Song phải là đạo đức chân thật thấu suốt và làm chủ mình cùng thương yêu mọi người. Cần quân bình đạo đức ngang bằng khoa học, nhân loại mai kia mới được sống an vui hạnh phúc.

KẾT THÚC

Tất cả cái quý trên thế gian không cái quý nào bằng “mạng sống”. Tất cả cái biết quan trọng trên thế gian, không cái biết quan trọng nào bằng “biết mình”. Trọn đời đức Phật chỉ làm hai việc: Tìm cho ra cái không thật và cái thật mình, chỉ dạy mọi người xoay lại tìm mình để thấy rõ chân tướng chính mình. Phương pháp dạy xoay lại tìm mình tức là “phản quan tự kỷ” chính là pháp tu thiền. Cái trọng đại của con người là biết mình, dù chúng ta biết khắp năm châu, biết khắp vũ trụ, cũng không bằng biết rõ chính mình. Đem hết cuộc đời để nghiên cứu truy tìm cho ra vấn đề trọng đại này đâu phải là việc tầm thường, hướng dẫn người nghiên tầm cho ra vấn đề này đâu phải là việc không cấp thiết. Đã thấy vấn đề quan trọng cấp thiết này rồi, chúng tôi quyết tâm trọn đời phải nghiên tầm cho ra, hướng dẫn người phải thực hành cho được, đây là bản hoài sở nguyện của chúng tôi.

 

POURQUOI SUIS-JE DEVENU MOINE BOUDDHISTE - Thiền Thất Thường Lạc

POURQUOI SUIS-JE DEVENU MOINE BOUDDHISTE ?

Premier texte vietnamien du Maître thiền, Vénérable THÍCH THANH TỪ
 Extrait du livre « Les Trois Questions Essentielles Dans Ma Vie De Moine »

Traduit par Diệu Anh
 Revu par le Groupe Saddharma  [source]

De par le monde, les religions sont nombreuses. Pourquoi ai-je embrassé la religion bouddhiste et pourquoi suis-je devenu moine ? -Tout simplement parce que l'Enseignement de Bouddha répond exactement à mes pensées profondes et à mes voeux intimes. Le but de celui qui entre en religion est la recherche de la Vérité, aussi arrête-t-il ses pas là où il trouve une explication plausible et captivante. Se faire moine signifie que le pratiquant a choisi de sacrifier sa vie pour la bonne cause qu'est la Vérité. De ce fait, il ne lui est pas permis de faire son choix à la légère avec le risque de s'égarer et de rendre vain son sacrifice mûrement consenti. C'est avec tout son esprit pur que le pratiquant prononce son voeu d'entrer en religion, il serait absurde de se résigner à enfouir ce coeur confiant dans la boue souillée. C'est pourquoi, avant d'embrasser une religion quelconque, nous devons l'examiner à fond pour connaître sa vraie valeur afin de prendre notre décision en toute connaissance de cause. Quant à moi, en adoptant le bouddhisme, je suis pleinement satisfait de l'Enseignement prodigué par Bouddha et je n'hésite donc pas à vous faire part de ses réponses à certaines questions fondamentales ci-après :

I. LE BOUDDHISME DIT LA VERITE

1. Le Principe De l’Impermanence/Lý Vô Thường

Souvent le bouddhisme nous rappelle que : " toute chose en ce monde est impermanente". L'être humain et tout ce qui existe se transforment continuellement comme en une cascade ininterrompue. Chez l'être humain, des cellules se forment, d'autres meurent. Ce processus de naissance suivie de destruction se poursuit sans interruption jusqu'à la destruction complète de ce corps physique. Il en est de même pour les atomes constituant la matière, ils se forment, se détruisent rapidement et constamment sans jamais se fixer. La survie des êtres et de la matière dépend du cycle continuel des transformations des cellules et des atomes. L’arrêt brutal de ce mouvement entraîne inévitablement la mort des êtres vivants et la destruction de la matière; aussi parle-t-on de "Vie et Mouvement/Sống động". Ce mouvement continu est appelé "l'Instantanéité impermanente/Sát na vô thường". L'examen des parties et éléments constitutifs du corps humain et des animaux montre qu'ils passent tous par quatre états : naissance, vieillesse, maladie et mort. Quant aux plantes, elles passent successivement par les quatre stades de création/sanh, de stabilité/trụ, d’involution/dị et de destruction/diệt tandis que les minéraux et le globe terrestre possèdent quatre stades : constitution/thành, stabilité/trụ, décomposition/hoại et anéantissement/không globalement appelés "Principe primordial de l'impermanence". Ceci est la réalité, la vérité de ce monde.

Pourtant nombreux sont ceux qui, confrontés à la vieillesse, la maladie et la mort, sont pris de panique et d'affolement; ils ne cessent de se lamenter sur leur sort. Ceux là n'ont pas saisi le principe de l‘impermanence et s’imaginent être toujours éternels. L’illusion d'une santé durable les rend indifférents au spectacle de la vieillesse et de la mort qui les environne, et dont ils pensent qu’il ne les concernent pas. La méconnaissance du principe d'impermanence explique la crainte, l'agitation, les appels de détresse, les pleurs et les lamentations traduisant un comportement naïf et stupide à l'approche de leur propre mort. En revanche, celui qui regarde sereinement la vieillesse et la mort avec le sourire aux lèvres, a pris conscience de l’impermanence de toute chose en ce monde, y compris la vie, il accepte volontiers ce qui lui arrive, preuve de l'universalité de ce principe de non-permanence. Nul ne pourra y échapper, donc inutile de se lamenter ou d'implorer, il vaudrait mieux :

                                Ne soyez troublés ni par la prospérité ni par la décadence.
                                Celles-ci sont comparables à la rosée hivernale sur les brins d'herbe.

Maître thiền Vạn Hạnh
                                [Mặc cuộc thịnh suy đừng sợ hải,
                                Thịnh suy như cỏ hạt sương đông]

Quelle liberté! Conscient de l'existence de l‘impermanence, l'être humain averti s'arme de courage et de fermeté. Nombreux sont ceux qui pensent que le principe de l'impermanence incite au pessimisme. Ils ne se doutent pas que la connaissance de ce principe rend l'homme plus apte à vouloir se perfectionner et à se rendre utile aux autres. Ecoutons ceci "Le besoin de se perfectionner tel le feu qui brûle dans la tête/cần tu tợ lửa cháy đầu", car chaque jour passé est perdu pour toujours. Pour nous stimuler, examinons à fond un autre principe, celui de la loi de causalité/luật nhân quả, afin d'en découvrir la vraie raison.

2. Le Principe De Causalité/Lý Nhân Quả

L'homme est atteint d'une maladie très grave, celle de fuir ses responsabilités. Il est convaincu que les événements heureux ou malheureux de sa vie sont prédéterminés par le destin ou par Dieu, aussi il se résigne et s'en remet au destin. C'est une conception complètement erronée puisqu’elle supprime toute notion d’indépendance de l’homme. Sur la base du principe de la causalité, le bouddhisme nous fait découvrir qu'en réalité c'est nous-mêmes qui, à travers nos décisions, sommes responsables de nos succès ou échecs, de notre bonheur ou malheur. Dans l'univers, les animaux et les plantes se produisent et se détruisent selon le rapport de cause à effet et non fortuitement. Il ne se produit aucun aménagement par une main invisible dans la construction de notre avenir. Ainsi conscients de nos responsabilités, nous pourrons désormais bâtir notre avenir conformément à nos espérances. Par conséquent, nous devons accepter tout ce qui nous arrive de bon ou de mauvais comme fruits de nos actes passés bons ou mauvais, sans vanité, sans plainte ni supplication. Aussi, gardons-nous de nous vanter du bien récolté, mais continuons à oeuvrer dans la bonne direction pour l'avenir, et ne nous décourageons pas devant les difficultés ou les situations inopportunes tout en oeuvrant à les rendre plus tolérables. Voilà le comportement des gens conscients du principe de causalité.

Le mérite de cette loi de causalité est d'inciter l'être conscient à s'abstenir de toute pensée, toute parole et tout acte répréhensibles, causes inévitables de souffrances futures, mais à cultiver les paroles et les actes méritoires, sources de bonheur dans un prochain avenir. Ainsi, on est soi-même le responsable de son propre malheur, et s'il faut quémander faveur ou secours, c'est à soi-même qu'il faut s'adresser, puisque l'être humain est maître de ses propres décisions et que celles-ci influencent directement sa vie présente et future, sans laisser aucune possibilité d'intervention d'un pouvoir quelconque invisible et irrationnel. Aussi pouvons-nous proclamer que "nous respectons le droit de l'homme".

De nos jours, la science a démontré pleinement la véracité de la loi de causalité : telle cause produira tel effet. En se basant sur les effets/quả, la science remonte à la cause/nguyên nhân) à travers les analyses expérimentales qui ont prouvé que rien n'existe à partir de rien, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'effet sans cause. La connaissance des causes a permis aux scientifiques de les utiliser adroitement dans un but bien déterminé pour produire des effets convoités. De nos jours, la science détient un pouvoir immense grâce à l'application systématique de la loi de causalité, à tel point qu'on peut dire que "sans la loi de causalité, il n'y a pas de science". Toutefois la science ne parvient à mettre en application que le côté physique de cette loi et touche peu encore au domaine des sciences de l’esprit. En revanche, le pratiquant bouddhiste connaît cette loi de causalité aussi bien sur le plan matériel que sur le plan spirituel. La première prédication du Bouddha à l'intention du groupe Kondanna/Kiều Trần Như et ses quatre amis ascètes, s’intéresse à la loi de causalité. Dans le présent, la Souffrance/Effet/Dukkha/Khổ quả est l’Accumulation/ Cause/ Samudaya/ Tập nhân), la Cessation de la souffrance/ Effet/ Nirodha/ Diệt quả est obtenue grâce à la Voie/ Cause/ Magga/ Đạo nhân. Ce sont les quatre vérités irréfutables, incontournables, appelées les Quatre Nobles Vérités/Tứ đế.

Ces quatre causes et effets spirituels nous permettent de supprimer toutes les souffrances et d'acquérir le Nirvana, si nous savons les pratiquer et les maîtriser avec habileté.

Cependant, de nos jours, nombreux sont ceux qui usurpent le titre de descendants directs de Bouddha mais qui ignorent la notion de causalité et ne daignent pas l’intégrer dans leur pratique. Aussi ne cessent-ils d’inventer des balivernes en vue de berner les gens. De tels individus n'ont pas compris le principe de causalité à effet, comment pourront-ils pénétrer le principe de l’Interdépendance conditionnée/Lý nhân duyên ?

3. Le Principe De l’Interdépendance Conditionnée/Lý Nhân Duyên

Un père se promène avec son fils au bord de l'eau, le petit garçon questionne son père : "D'où sort ce fleuve ?". Afin de satisfaire la curiosité du petit , le père dit: "C'est Dieu qui l'a créé". Alors l'enfant continue : "Pourquoi l'eau est-elle là?". Réponse : "C'est Dieu qui l'a créée aussi" ; Question : "Mais où est Dieu ? ". Réponse: "Il est là haut dans le ciel bleu". Alors le petit garçon est rassuré.
En vérité, les choses de ce monde ne sont pas aussi simples. Cependant, étant donné la compréhension assez restreinte du genre humain, une explication simplifiée suffit à le rassurer. Le bouddhisme rejette cette sorte d’explication trompeuse eténonce le principe de l’Interdépendance conditionnée. En effet, toute forme matérielle de ce monde résulte d'un assemblage de plusieurs éléments. Aucune chose n'existe naturellement et spontanément en toute indépendance ni ne provient d’une origine unique. Cet assemblage résulte des facteurs conditionants et conditionnés. L’interdépendance conditionnée est la vérité, les scientifiques l'ont pleinement analysée et démontrée. Il ne devrait plus subsister de doute possible.

D'après les sutras bouddhiques, notre corps physique est constitué de quatre éléments fondamentaux [terre, eau, air, feu] ou cinq agrégats [la matière (sắc), la sensation (thọ), les perceptions (tưởng), les formations mentales (hành), et la conscience (thức)] en association déterminée. Si l'on tentait de l’examiner au microscope, on verrait une multitude de micro-organismes bénéfiques ou nuisibles se disputant leur rôle de protection ou de destruction. Cela confirme ce qui a été stipulé dans les sutras : "Le corps humain est empli d’une quantité des microbes s'y incrustant". De nos jours, la science a aussi démontré que le corps humain renferme une multitude de cellules vivantes et que la matière est formée à partir d'innombrables atomes.

En vertu de la loi d'Interdépendance, aucune forme ne possède de nature propre, car toutes les formations se conditionnent réciproquement et aucune ne possède de nature propre. De plus, vu le caractère impermanent de tout ce qui existe, aucune forme n'est immuable non plus. Une chose dépourvue de nature propre, et en plus changeante, ne peut être qualifiée de «réelle», c'est pourquoi Bouddha disait : "la forme est la vacuité, la vacuité est la forme" ou bien "toute chose ayant une forme n'est qu'une apparence illusoire". Le principe d'Interdépendance implique une interconnexion prodigieuse entre les êtres, et entre les êtres et toutes choses. Nul ne peut les démêler ou les séparer, c'est pourquoi il faut respecter l'être humain et aimer toutes les choses car "l'être est un tout et tout est soi".

Ce sont toutes ces raisons stimulantes qui m'ont incité à embrasser le bouddhisme. Ecouter et suivre l'enseignement de Bouddha m'a ouvert les yeux et laissé traverser une lueur de clarté. Aussi j'ai soif de recevoir davantage de lumière et, au delà de la lumière, la Sagesse.

II. LE BOUDDHISME ATTACHE UNE IMPORTANCE CAPITALE A L'EVEIL

Si, au pied de l'arbre Bodhi, le prince Siddharta n'était pas parvenu à l'Eveil, le bouddhisme n'aurait pas vu le jour ! Le fondement du bouddhisme est l'Eveil, aussi tous les pratiquants ayant atteint le plus haut degré de perfectionnement sont des êtres éveillés. Les Bodhisattvas sont des êtres éveillés et qui guident les autres êtres vers l’éveil. Les Pratyekas-Bouddhas sont des êtres éveillés par la réalisation de la pratique de l'Interdépendance conditionnée. Les Arhats sont des êtres éveillés par la reconnaissance des Quatre Nobles Vérités. Depuis plus de 2000 ans, les Patriarches transmettent incessamment les connaissances amenant à l'éveil. Par ailleurs, cette transmission est illustrée par des images telles que "transmettre de la lumière pour maintenir le flambeau/trao đèn nối đuốc". Il s'agit ici de la lumière de la sagesse qui illumine et du flambeau de la connaissance qui éclaire la Voie. La sagesse est comme le flambeau qui éclaire et conduit l'être humain à sortir des ténèbres de l'ignorance. C'est la raison pour laquelle dans l'enseignement bouddhique, la sagesse est primordiale. L’ Āgama sūtra /Kinh A Hàm parlant du Noble sentier octuple/Bát Chánh đạo réserve les premières places à la Vue juste/Chánh kiến et à la Pensée juste/Chánh tư duy, tandis que dans le Prajῆāpāramitā Hṛdaya Sūtra/Sūtra du Coeur/Kinh Bát nhã parle des Six vertus cardinales/Lục độ, dont la Méditation/Thiền định et la Sagesse/Trí tuệ occupent les deux dernières places. L'adepte débutant doit suivre pour son entraînement le processus de Trois Connaissances/Tam Tuệ : perspicacité dans l'écoute /Văn tuệ, dans la réflexion/Tư Tuệ, et dans la pratique /Tu Tuệ. Les pratiquants plus avancés doivent en plus observer les règles éthiques/Giới luật, pratiquer la méditation/Thiền định et acquérir la Sagesse /Trí tuệ. Le degré d'éveil détermine les différents états de méditation atteints par les pratiquants, et la distinction des niveaux de compréhension de l’Enseignement est fondée sur la sagesse.

La sagesse est une vertu essentielle dans le bouddhisme. C’est la lumière qui éclaire et qui permet au pratiquant de voir la réalité de la vie, tout comme le flambeau de la sagesse éclaire le chemin afin que le pratiquant se libère de la souffrance engendrée par l'Ignorance. C'est grâce à cette lumière de sagesse qu'à son tour le pratiquant éveillé peut orienter le voyageur égaré hors des fossés dangereux, faute de quoi il sera dans l'incapacité de venir en aide aux êtres vivants. De nos jours, les humains apprécient beaucoup leur "matière grise" qu'ils utilisent dans différents domaines : injectée dans l'agriculture elle enrichit la terre et donne une récolte meilleure, fournie à l'industrie elle améliore les techniques et permet une production exceptionnelle, investie dans la politique elle rend le pays prospère, la société plus civilisée... en réglant les problèmes de pauvreté, les carences des pays sous-développés, encore faut-il que les pays les moins avancés sachent bien utiliser la matière grise afin de pouvoir progresser.

Par ailleurs, dans l'enseignement bouddhique la compassion, une autre vertu de valeur égale à celle de la sagesse, devra être pratiquée simultanément avec la sagesse de façon bien équilibrée et proportionnée. La sagesse démunie de compassion est une sagesse tarie/Càn tuệ, tout comme la compassion dépourvue de sagesse est une compassion aveugle/Si từ. Le couple sagesse-compassion est comparable à un oiseau pourvu de ses deux ailes ; privé d'un de ces atouts, l'oiseau serait dans l'incapacité de voler. Hélas! dans le monde actuel, la majorité des gens se préoccupent surtout de la matière grise. Rares sont ceux qui s'intéressent à leur coeur autant qu’à leur esprit. Mais utiliser sa matière grise sans y mettre du coeur n'est que vain espoir et ce déséquilibre mènera l'humanité à un inévitable désastre, et même à sa perte dans le futur.

III. LE BOUDDHISME EST LA RELIGION DE LA COMPASSION

L'enseignement bouddhique ne met pas l'accent sur la théorie mais sur la pratique de la compassion. Le devoir primordial de l'adepte débutant dans le bouddhisme est d'observer les cinq préceptes et le fait de bien les respecter, c'est déjà faire preuve de compassion.

En effet, ne pas tuer, c'est respecter la vie des êtres vivants. Ne pas voler, c'est respecter les propriétés et les biens d'autrui. Ne pas se livrer à l’inconduite sexuelle, c'est respecter son bonheur familial et celui des autres. Ne pas mentir, c'est préserver sa propre réputation et respecter la valeur humaine. Ne pas boire de boissons alcoolisées, ne pas consommer narcotiques ou stupéfiants, c'est préserver sa lucidité et sa santé et en même temps respecter la sécurité et l'ordre social. Concernant les religieux, Bouddha déconseille d'arracher un brin d'herbe sans raison valable, de couper une branche d'arbre ou de détruire tout bourgeon de la vie. Ne pas importuner les hommes ou leur nuire ni dégrader les choses, c'est déjà faire preuve de compassion. Il est évident que ce n'est là qu'un aspect basique de la compassion. Il faut faire un pas de plus pour pouvoir porter secours à tous, rendre service aux êtres vivants, faire don à la charité. C'est cela la vision large de la compassion.

Faire la charité c'est donner, aider, secourir ceux qui sont dans les difficultés ou dans la misère. La générosité doit être motivée par l'amour, sans quoi ce n'est pas un véritable acte de charité. Nombreux sont les fidèles qui vont à la pagode à l'occasion des grandes fêtes religieuses, pour assister par exemple à la cérémonie des prières pour les âmes errantes. Très souvent après la cérémonie, les fruits et gâteaux sont offerts à l’intention des enfants du quartier qui se disputent pour avoir le plus de friandises possibles, c'est ce que l'on appelle communément : "offrir la nourriture aux âmes errantes/Thí cô hồn". Ces fidèles confondent cette façon de donner, en jetant en l’air les vivres, avec la vraie charité. Ils se contentent aussi, en guise de charité, d'envoyer sans ménagement à l'adresse des pauvres les subsides qui ont été prévus pour eux, ou alors ils se contentent de considérer que les menus fretins qui leur ont été dérobés comptent comme une obole qu’ils auraient faite au voleur incriminé.

Or le don doit être motivé par les deux composants essentiels que sont l'amour et la considération à l'égard de celui qui reçoit. Venir en aide aux nécessiteux et aux malheureux avec tout son coeur et son respect pour le prochain, c'est agir en parfait accord avec l'esprit de la charité bouddhique. La quantité donnée importe peu, car l'essentiel réside dans l'amour et le respect à l'égard de celui ou celle qui bénéficie de notre aide. Ce sera une grande consolation pour le malchanceux qui souffre de nous voir nous pencher sur son sort avec amour, compréhension et sollicitude. Il existe différentes manières de faire la charité : soit en donnant de l'argent ou des choses utiles et nécessaires, soit en utilisant ses capacités et ses possibilités pour créer des emplois permettant aux chômeurs de trouver un gagne-pain, ou même en prêtant, sans désir d’en tirer profit, les fonds nécessaires à la création d'un petit commerce ou d’une micro-entreprise, qui sera le moyen pour le bénéficiaire de gagner de quoi nourrir sa famille, ou encore prêter main forte à ceux qui en ont besoin… Toute bonne action motivée par l'amour et l'estime, visant à secourir autrui est la concrétisation de la compassion à travers la charité.

Il est évident que la souffrance de l'homme n'est pas seulement physique, à cause de la pauvreté et du manque de quoi se nourrir, se vêtir, mais qu’elle est aussi morale, à cause des soucis, des inquiétudes, des peurs de toutes sortes, etc. Dans cecas, le don du dharma peut être d'un grand secours, car l'enseignement bouddhique peut ouvrir les yeux de celui qui le reçoit à la lumière de la sagesse, qui permet à l'homme de voir la réalité de l'existence, une existence souvent remplie des souffrances engendrées par les désirs illusoires et chimériques. La connaissance de la vérité de l’existence a le pouvoir de supprimer toute souffrance comme la lumière solaire dissipe le brouillard. Généralement, l'être humain se nourrit d'illusions et de faux espoirs, aussi sera-t-il vite désenchanté, contrarié, désespéré au premier heurt d’une réalité si différente de ce qu'il attend. L'homme qui connaît bien la vérité, lui, ne souffre plus et reste serein durant tous les instants de sa vie. Alors que l'enfant non préparé pleure et hurle de peur à l'approche d'un médecin muni d’une seringue montée d’une aiguille, l’adulte averti, malade, acceptera la piqûre sans crainte. Comme ce malade, l'individu qui est conscient de la réalité de l'existence, garde son sourire et ne se lamente pas, à l'opposé de l'être aveuglé par l'illusion, perpétuellement malheureux, mécontent et plaintif. C'est la raison pour laquelle Bouddha estime que faire la charité du dharma est bien plus indispensable que faire celle des choses matérielles, car les biens matériels ne font qu'adoucir momentanément la souffrance dans l'immédiat, alors que le don du dharma a l'avantage d'apporter à l'homme une tranquillité durable. D'où la nécessité pour les religieux de considérer le don du dharma comme l'essentiel de leur pratique en vue d'aider les êtres vivants.

Le bouddhisme respecte la vie des êtres et des choses, car tout ce qui existe aspire à la vie et redoute la mort, et donc il est insensé de vouloir détruire la vie des autres pour favoriser la sienne. Non seulement le bouddhiste ne tue pas ses semblables ni les animaux, mais il doit sauver la vie des êtres et libérer les animaux captifs, si les circonstances s’y prêtent. La compassion bouddhique est un amour immense pour les êtres de tout genre à qui l'on souhaite une longue vie saine et heureuse. Sans compassion, le bouddhisme se tarit. C’est la raison pour laquelle l’on a symbolisé la compassion par une sorte d'eau bénite, bienfaisante. Cette eau rafraîchit et fait disparaître les souffrances de toutes sortes tels que le feu de la haine qui brûle le coeur des êtres sensibles, les chagrins et soucis qui brunissent leur peau, ou la chaleur de la peur qui assèche la gorge, ce qui justifie cet adage : "La souffrance s'évanouit lorsque la compassion arrive" ou bien "Là où passe la compassion, la souffrance disparaît". Avec la compassion, l’on n’a plus le coeur de tuer ou de ligoter les êtres et animaux, mais plutôt l’on participe à la libération des êtres afin qu’ils retrouvent la liberté.

IV. LE BOUDDHISME RESPECTE LA LIBERTE

Tous les hommes aspirent ardemment à la liberté, et toute interdiction, toute contrainte venant de l'extérieur porte atteinte à la liberté. Aussi le bouddhisme n'exige de ceux qui viennent vers lui aucune obligation sinon la foi. Après avoir librement pris son engagement, le laïc bouddhiste reste libre de choisir le mode de perfectionnement à sa convenance : soit aller à la pagode pour profiter des conseils adéquats, soit rester chez lui. Il est exact qu'au cours de la cérémonie de prise de Refuge aux Trois Joyaux, le maître lui a cité cinq préceptes fondamentaux à observer qu'il est libre d'accepter ou non selon ses capacités. En réalité, ces règles ne sont que des moyens efficaces lui permettant de trouver la paix et la tranquillité de l’esprit. Cependant, le respect de la liberté n'est salutaire qu'à celui qui en a conscience et qui est doté d’une certaine volonté. Le bouddhisme n'impose aucune condition contraignante à ses adeptes, il leur laisse la liberté et la responsabilité de leur choix.

Il conçoit même que l'homme se crée des illusions et des besoins, source de souffrance ou de bien-être, de joie ou de tristesse. Par conséquent, l'homme est responsable de sa propre décision conduisant à la souffrance ou au bonheur. Nul n'a le droit d'intervenir en faveur ou en défaveur, pas même Bouddha. L’Honoré est juste un guide compétent qui nous montre le bon chemin à suivre et le mauvais à éviter. Par raison éthique, si l'on désire vivre en paix, on doit avant tout apporter la paix à son prochain. Nul autre n'est assez qualifié pour peser nos actes et nous distribuer mérite ou démérite. Préparons-nous donc à recueillir la joie si nos actions passées s'avèrent bonnes ou bien à souffrir au cas où nous avons mal agi. Puisque l'être humain est le seul maître à bord, entièrement libre de choisir la direction de sa vie et à opter pour la part de bonheur ou de malheur, il est inutile de se dérober à sa responsabilité en se remettant à une puissance invisible quelconque.

De plus, être libre c'est être capable de résister tout seul aux tentations extérieures, sans compter sur quiconque. C'est aussi vaincre les désirs d’argent, du sexe, de gloire et du pouvoir. Nombreux sont les gens qui revendiquent la liberté, tout en restant enfermés dans la prison de la gloire, de la boisson enivrante, de la concupiscence. Dans de pareils cas, comment peuvent-ils trouver la liberté ? La liberté est la vraie valeur pour les êtres humains. Pour en jouir à leur guise, il leur est nécessaire de s'armer d'énergie et de volonté tenace afin de vaincre les démons du désir charnel, de l’argent, de la célébrité, du lucre... qui sont déguisés en mille formes, dans dix mille situations, en vue de les corrompre. Il ne nous faudra pas rejeter la faute sur tous ces démons. Mais plutôt, nous devrons nous observer intérieurement jusqu’aux tréfonds de nous-mêmes. Nous découvrirons alors que les désirs viennent de nous et que c’est nous qui courons derrière nos passions. Si à l’intérieur de nous-mêmes, toutes les passions sont refroidies, les démons extérieurs ne pourront pas nous séduire. Si nous avons le courage de vaincre nos démons intérieurs, alors les monstres extérieurs capituleront. Par analogie, on peut dire que les démons intérieurs/convoitise, cupidité, etc. sont comparables aux racines d'un arbre, si l'on prend la peine de déraciner soigneusement, l'arbre meurt, faute de renouvellement des branches et des feuilles, tout comme le coeur humain est comparable à un lac. Si l'on le laisse bien se décanter, l'eau devient limpide, la boue souillée étant déposée au fond, même un vent fort ne pourrait soulever le dépôt boueux, tout juste fait des vagues à la surface du lac. Réussir à épurer les sources d'attachement aux phénomènes extérieurs, c'est devenir réellement libre, et cette véritable liberté est la cause qui conduit l'être humain à la libération totale.

La libération n'implique pas le passage dans un monde mystérieux de l’au-delà, ni une excursion en pays merveilleux, mais elle survient ici même, en ce bas monde, du seul fait que l’esprit est débarrassé de l'influence des six objets de connaissance, à savoir la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher et le mental. L'attachement est synonyme de perte de liberté, le non-attachement est la liberté. En fait, les six objets de connaissance, eux-mêmes, ne sont pas la cause de l'attachement, le véritable fautif étant notre coeur assoiffé. Il est insensé d'incriminer à tort la beauté ou les voix attrayantes d'avoir fait usage de leur pouvoir d’attraction pour nous ligoter, ce sont plutôt nos fâcheux penchants pour les belles choses, les mélodies harmonieuses, les plats succulents qui nous poussent à nous jeter dans leur piège. En vérité, nul n'a besoin d'aller chercher loin la libération : ici même, à condition d'avoir un esprit apte à maîtriser toutes les situations. C'est cela la véritable délivrance, la liberté parfaite.

V. BOUDDHA PRODIGUE SON ENSEIGNEMENT A CEUX QUI LE SOUHAITENT /Phật Hóa Hữu Duyên Nhơn

Le bouddhisme n'enseigne qu'à celui qui le recherche : à première vue cette attitude paraît négative. Jadis, presque toutes les pagodes étaient construites sur des montagnes reculées. Rares étaient celles installées en pleine ville. La propagation du bouddhisme elle-même se fait de façon discrète et silencieuse, non tapageuse, ce qui renforce encore plus cet aspect négatif. Mais en fait cette attitude s'accorde bien avec l'esprit bouddhique. Si nous détenons un bien précieux que nous voulons mettre à l'abri des regards inquisiteurs, nous ne pouvons pas empêcher la nouvelle de son existence de s'ébruiter tôt ou tard, car "un parfum précieux se répand au loin malgré lui, nul n'a besoin de soulever le vent/ Hữu xạ tự nhiên hương, hà tất đương phong lập", un vieil adage connu par coeur par tous les Orientaux. Conscient du caractère multiforme de la nature de l’homme, Bouddha ne veut aucunement influencer sa manière de voir et de comprendre les choses, ni son choix. Libre à chacun de choisir ce qui lui convient le mieux. C'est pourquoi le bouddhisme se garde bien de s'afficher publiquement, avec ostentation. Il préfère le calme, la réserve et la tranquillité, c'est à ceux qui le souhaitent de venir à lui. Alors c'est au tour des moines bouddhistes d'accueillir les visiteurs en quête de vérité, puis de leur prodiguer les enseignements de Bouddha, avec les explications qui leur sont appropriées afin de les amener à réaliser la Vérité. Mais il faut bien faire la part des choses: un religieux enseignant fermement convaincu de la supériorité insurpassable de sa religion, pourra, par altruisme exagéré, vouloir à tout prix convertir tout le monde à sa religion et n’hésitera pas, pour arriver à ses fins, à employer tous les moyens d’explication, tous les arguments et les prêches possibles, sans toutefois réussir à persuader des auditeurs non convaincus. S’il est affligé par cet échec, il pourra aller jusqu’à recourir à des agissements indignes et non religieux. En somme, un tel enseignant est atteint de "la maladie d’attachement à des bonnes actions/bệnh chấp thiện", une maladie fâcheuse pour l'humanité. A l’opposé de ce cas extrême, le bouddhisme se contente de propager le dharma dans ses pagodes. Ceux qui s'intéressent à l'enseignement de Bouddha viennent y assister, mais ils sont libres de s'abstenir. Peu importe la distance, quand on est motivé par la volonté de perfectionnement de soi et que l'on est conscient de la précieuse valeur d'une vraie doctrine, on fera l'effort nécessaire pour y arriver. En revanche, il est vain d'insister pour convaincre celui qui ne montre pas d'intérêt, si l’on ne veut pas risquer de subir des remontrances désagréables. Prenons un exemple concret : les plats cuisinés servis au repas peuvent convenir à un tel et non à tel autre, il vaut mieux ne pas s’attacher aux refus, étant donné la diversité des goûts, sauf à risquer des rebuffades désobligeantes. Il en est strictement de même pour les religions de ce monde : laisser à chacun la liberté de choisir sa religion selon son tempérament et son niveau de compréhension est une attitude intelligente et sage.

L'essence d'une religion est d'apporter le bonheur et le bien-être à l'humanité. Mais de nos jours, au nom de la religion, c'est plutôt le spectacle douloureux de familles profondément endeuillées qui s'offre à nos yeux. De telles erreurs graves de jugement et de conception ont conduit les êtres vivants à la souffrance. Quelle désolation! surtout lorsque l’on pense que la motivation à l'origine de toute cette souffrance est un sentiment d'altruisme, mais un altruisme passionné dépassant tout contrôle.

Quand on contemple tout cela, l'affirmation que "Bouddha ne prodigue son enseignement qu'à ceux qui y aspirent" nous paraît plus compréhensible, mieux adaptée et moins négative qu'elle ne le paraît.

RESUME

A travers ce que je viens de vous présenter, je reconnais en effet que le bouddhisme convient parfaitement à mon esprit et à mon aspiration. Au fur et à mesure que j'avance sur la voie bouddhique, je découvre toujours d'autres traits plus attrayants propres au bouddhisme qui me confortent encore davantage dans l’enthousiasme de ma pratique. Je me réjouis à l'idée que grâce à l'influence favorable de mes bons karmas antérieurs, j'ai pu adopter une religion à la fois authentique, rayonnante, compatissante, libre et tolérante. Au XXe siècle, maintes religions sont troublées par l'idée que "lorsque la science progresse, la religion recule/ Khoa học tiến thì tôn giáo thối". Pour ma part, après une analyse approfondie, je suis absolument convaincu que "le progrès de la science fait rayonner le bouddhisme/Khoa học tiến càng làm sáng tỏ đạo Phật". Quel privilège pour moi d'avoir pu choisir une religion qui ne soit pas invalidée par la science, mais plutôt qui puisse apporter, avec celle-ci, un bonheur véritable et durable à l’humanité.
 

 

TẠI SAO TÔI TU THEO ĐẠO PHẬT - Thiền Thất Thường Lạc

TẠI SAO TÔI TU THEO ĐẠO PHẬT ?

Trích từ tập BA VẤN ĐỀ TRỌNG ĐẠI TRONG ĐỜI TU CỦA TÔI
HT Thiền sư THÍCH THANH TỪ  [bản dịch]

Trên thế gian có khá nhiều đạo giáo, tại sao tôi chọn Đạo Phật để tu theo ? Bởi vì Phật pháp đáp ứng được tâm tư nguyện vọng của tôi. Người đi tu cốt tìm chân lý, nơi nào giải rõ chân lý một cách cụ thể thì có sức hấp dẫn người tu dừng nơi đó. Chúng ta đi tu là hiến dâng cả cuộc đời cho chân lý, nếu không chọn lựa kỹ càng lỡ đi lệch đường thì rất uổng cho kiếp hy sinh. Mang cả tâm hồn trong sáng của một người phát nguyện đi tu, vô lý chúng ta cam đem nó chôn vùi dưới đống bùn nhơ. Cho nên trước khi bước chân vào một đạo giáo nào, chúng ta phải nhận định chín chắn dò xét tận tường, sau đó mới thực hiện bản nguyện của mình. Đến với Đạo Phật, tôi rất hài lòng với những điều Phật dạy, xin lược kể một số vấn đề căn bản sau đây:

I. ĐẠO PHẬT NÓI SỰ THẬT

1. Lý Vô Thường

Phật giáo thường nhắc nhở chúng ta "Vạn vật trên thế gian là vô thường". Từ con người đến muôn vật luôn chuyễn biến liên tục như dòng thác đổ không một phút giây dừng nghĩ. Nơi con người tế bào này sanh tế bào kia diệt, sanh diệt, diệt sanh nối tiếp không ngừng, mãi đến khi thân này hoàn toàn bại hoại. Ở sự vật các nguyên tử cũng quay cuồng sinh diệt, thay đổi không bao giờ an trụ. Sự tồn tại của người và vật trong vòng luân chuyển biến động, dừng chuyển động thì con người chết, sự vật hoại, nên nói "sống động". Sự chuyển động liên tục gọi là sát na vô thường. Nếu chia từng phần, chặn từng đoạn để khảo sát ở con người và động vật có bốn tướng sanh, già, bệnh, chết; loài thực vật có bốn tướng sanh, trụ, dị, diệt; loại khoáng chất cho đến quả địa cầu có bốn tướng: Thành, trụ, hoại, không, gọi chung là Nhất Kỳ Vô Thường. Đây là lẽ thật, là chân lý trong thế gian này.

Có lắm người không thấu suốt lý vô thường cứ ảo tưởng ta sống lâu mãi, một khi già bệnh chết đến thì kinh hoàng sợ hãi than thở khổ đau. Do ảo tưởng ta mạnh khỏe sống dai, dù có thấy người già bệnh chết vẫn dửng dưng, cứ nghĩ đó là việc của người không can hệ gì đến ta. Từ chỗ không thấy hiểu lý vô thường khiến họ nhìn đời một cách ngây thơ khờ khạo, khi nghe cái chết sắp đến mình, họ đâm ra sợ hãi hốt hoảng cầu cứu khóc than. Ngược lại, người thâm nhập lý vô thường sẽ vững vàng chững chạc đứng nhìn cái già chết đến với một nụ cười. Người này biết rằng vô thường là lẽ thật chi phối tất cả thế gian không một ai trốn thoát được, dù muốn chạy trốn hay kêu khóc van xin chỉ khổ tâm nhọc thân vô ích. Chi bằng:

                        "Mặc cuộc thịnh suy đừng sợ hãi,
                        Thịnh suy như cỏ hạt sương đông"

                                                (Thiền Sư Vạn Hạnh)

Có phải thảnh thơi chăng? Do nhận chân được lý vô thường con người gan dạ cứng cỏi, không phải hèn nhát yếu đuối như người ta tưởng. Có nhiều người nghe Phật nói lý vô thường, họ cho là tinh thần bi quan yếm thế. Họ đâu ngờ, kẻ hiểu được lý vô thường càng nỗ lực tu hành, nỗ lực làm lợi ích chúng sanh, hãy nghe câu "Cần tu như lửa cháy đầu...", vì họ biết qua mất một ngày không thể nào tìm lại được. Để thêm can đảm, chúng ta cần nghiên cứu lẽ thật của lý nhân quả.

2. Lý Nhân Quả

Con người mắc phải một bệnh rất trầm trọng là trốn tránh trách nhiệm, mọi việc xấu tốt hay dở trong đời mình đều đổ trúc do tạo quá sắp đặt, do số mệnh định sẵn, cam an phận chờ đợi phải sao chịu vậy. Quả là một quan niệm sai lầm quá lớn, tự tước bỏ hết quyền làm chủ của con người. Phật giáo vạch rõ cho chúng ta thấy mọi thành công thất bại, tất cả khổ vui trong đời trong đời mình đều do ta làm chủ quyết định. Đây là căn cứ trên lẽ thật của lý nhân quả, vì mọi kết quả hình thành đều xuất phát từ nguyên nhân của nó. Động vật, thực vật... trong vũ trụ sanh thành hoại diệt đều từ nguyên nhân đến kết quả, không có ngẫu nhiên thành, không có bàn tay vô hình nào sắp đặt xây dựng tương lai theo ý muốn của chúng ta. Sự khổ vui đã đến và sẽ đến, chúng ta can đảm chấp nhận, không than trách, không van xin, tự ta biết rõ kết quả nào cũng từ nguyên nhân chúng ta đã tạo. Chỉ cần khôn ngoan gặp quả khổ khéo chuyển đổi thành vui, được quả vui không cống cao tự đắc mà khiêm tốn vun bồi thêm nhân tốt cho mai sau. Gặp khổ than thở oán hờn, gặp vui tự cao ngạo mạn là thái độ của kẻ si mê hèn yếu.

Người biết rõ nhân quả dè dặt từ ý nghĩ lời nói hành động của ta, vì khẳng định rằng ý nghĩ xấu lời nói ác hành động tội lỗi là gieo nhân đau khổ, sớm muộn quả đau khổ sẽ đến với ta. Trái lại, ý nghĩ tốt, lời nói lành, hành động nhân đạo là gieo nhân vui, sớm muộn quả vui sẽ đến. Nếu sợ quả khổ thì không sợ ai bằng sợ mình, muốn được quả vui không van xin ai bằng van xin mình. Ta là chủ nhân đặt định cuộc đời hiện tại và tương lai khổ vui của ta, tất cả quyền năng vô hình phi lý không còn chỗ xen vào cuộc đời của ta. Chúng ta có thẩm quyền tuyên bố rằng: “chúng tôi tôn trọng nhân quyền”.
Khoa học ngày nay chứng minh cụ thể lẽ thật của nhân quả. Sự phân tích của khoa học đều căn cứ trên quả để phăng tìm nguyên nhân, không một quả nào mà chẳng có nguyên nhân, do nắm chắc nguyên nhân các nhà khoa học chế tạo kết quả theo ý muốn của họ. Ngày nay chúng ta thấy khoa học có đầy đủ vạn năng do khéo sử dụng triệt để lý nhân quả, chúng ta có thể nói “không có nhân quả thì không có khoa học”. Tuy nhiên khoa học mới ứng dụng được nhân quả trên hình tướng vật chất, phần tâm linh khoa học chưa sờ mó đến. Người tu theo Đạo Phật không những biết rõ lý nhân quả của vật chất mà còn thấu suốt nhân quả của tâm linh. Bài pháp đầu tiên Phật dạy nhóm Ông Kiều Trần Như thuộc về nhân quả tâm linh. Hiện tại quả Khổ là từ tập nhân, quả Diệt là từ đạo nhân, đây là bốn lẽ thật không thể sai chạy hay chối cãi được gọi là pháp Tứ Đế. Bốn thứ nhân quả tâm linh này chúng ta biết rõ khéo sử dụng và điều phục được là dứt sạch phiền não đau khổ, chứng quả an lạc Niết bàn.

Song ngày nay có những người tự xưng là trưởng tử Như Lai mà không hiểu nhân quả, không ứng dụng nhân quả tu hành, lại bày ra lắm trò lừa đời bịp chúng, thật là đáng buồn. Nhân quả đã không hiểu thì làm sao thâm nhập được lý nhân duyên.

3. Lý Nhân Duyên

Người cha dẫn đứa con mười tuổi ra đứng dựa bờ sông, thằng bé hỏi: “Tại sao có sông?” Muốn nó khỏi thắc mắc, cha trả lời: “Trời sanh”. Thấy dòng nước chảy, bé hỏi: “Tại sao có nước?” Cha đáp: “Trời sanh”. Bé hỏi: “Trời ở đâu?” Cha đáp: “Ở trên xanh thăm thẳm đó”. Bé yên lòng không còn thắc mắc gì nữa. Sự vật ở trong thế gian không đơn giản, vì sự hiểu biết giới hạn của con người nên giải quyết như thế cho tạm ổn. Đạo Phật không chấp nhận sự đánh lừa ấy nên nói lý Nhân Duyên. Tất cả hình tướng vật thể trên thế gian đều do sự kết tụ nhiều nhân hợp thành, không một vật nào ngẫu nhiên có hay một nhân tạo nên, mà phải nhiều nhân chung hợp, sự chung hợp là duyên. Lý Nhân Duyên là lẽ thật, các nhà khoa học đã phân tích cụ thể rồi không còn gì phải nghi ngờ thắc mắc. Trong kinh Phật phân tích đơn giản thân này do tứ đại (đất, nước, gió, lửa) hay ngũ uẩn (sắc, thọ, tưởng, hành, thức) hợp thành, nếu chia chẻ tế vi hơn thì có vô số hộ trùng và hoại trùng đang tranh đấu bảo vệ và phá hoại. Cho nên kinh nói: “Trong thân người vô số vi trùng đang trú ngụ bên trong”. Ngày nay khoa học phân tích trong thân người có bao nhiêu tỷ tế bào sinh hoạt, trong sự vật có vô số nguyên tử... kết tụ thành.

Đã là nhân duyên thì mọi hình tướng đều không có thật thể, không cố định. Nhân duyên tụ hợp thành hình thì cái gì là thật thể? Nhân duyên luôn luôn sanh diệt biến động thì làm sao cố định? Một vật không có thật thể, cố định thì ai dám bảo là vật thật, cho nên Phật dạy “Sắc tức là không, không tức là sắc” hay “Phàm vật gì có tướng đều là hư dối”. Nói đến nhân duyên là thừa nhận sự liên đới ràng buộc chằng chịt giữa người với người, người với muôn vật rất mật thiết. Không ai có thể tách rời mình với mọi người, mình với muôn vật được, nên phải kính trọng người, phải thương yêu muôn vật, vì “Mình là tất cả, tất cả là mình”.

Do những lẽ thật đã dẫn ở trên hấp dẫn tôi bước chân vào cửa Phật. Được nghe lời Phật dạy con mắt trí tuệ tôi lóe sáng đôi phần, song tôi thèm khát muốn được mở sáng hơn nữa, đấy là phần trí tuệ ở sau.

II. ĐẠO PHẬT ĐẶT GIÁC NGỘ TRÊN HẾT

Thái Tử Tất Đạt Đa nếu không giác ngộ dưới cội Bồ Đề thì không có Đạo Phật. Bản thân Đạo Phật là giác ngộ, không giác ngộ là không phải Đạo Phật. Những bậc tu hành chứng đạo quả đều là người giác ngộ. Bồ tát là hữu tình giác hay giác hữu tình; Duyên giác là giác ngộ pháp nhân duyên; A La Hán là giác ngộ pháp Tứ Đế. Chư Tổ truyền thừa chánh pháp trên hai ngàn năm cũng là truyền thừa sự giác ngộ. Người sau minh họa sự truyền thừa ấy bằng hành ảnh “Trao đèn nối đuốc” (Truyền đăng tục diệm), tức là đèn tuệ thường chiếu rọi, đuốc tuệ mãi soi đường. Trí tuệ là ngọn đèn, là cây đuốc soi sáng đưa người ra khỏi lối vô minh. Cho nên giáo pháp Phật dạy, pháp nào cũng đặt trí tuệ là trọng yếu. Các kinh A Hàm nói Bát Chánh Đạo thì hai đạo đầu là Chánh Kiến, Chánh Tư Duy. Kinh Bát Nhã nói pháp Lục Độ thì hai độ cuối là Thiền Định và Trí Huệ. Người mới vào đạo phải học Tam Huệ: Văn Huệ, Tư Huệ, Tu Huệ. Những kẻ tu hành tiến sâu vào giải thoát phải thực hành: Giới Luật, Thiền Định, Trí Huệ. Các cấp bậc người tu khác nhau đều căn cứ giác ngộ làm vị thứ. Phân chia giáo lý cao thấp đều lấy trí huệ làm nền tảng.

Đạo Phật xem trọng trí huệ, vì nó là ngọn đèn soi sáng khiến người thấy được chân lý của cuộc đời, cũng nhờ ngọn đuốc trí tuệ soi đường người tu thoát khỏi cái khổ đêm dài u tối vô minh. Cũng nhờ ngọn đèn đuốc trí huệ người tu mới hướng dẫn được những kẻ lầm đường lạc lối tránh khỏi xa hố sục hầm. Nếu không có trí tuệ, chẳng biết người tu sẽ làm gì để cứu độ chúng sanh. Nhân loại hiện nay cũng biết quý trọng chất xám, vì chất xám ném vào nông nghiệp thì đất đai màu mỡ thu hoạch vượt trội; chất xám ném vào công nghiệp thì kỷ thuật tiên tiến thành phẩm xuất sắc; chất xám ném vào chánh trị thì quốc gia hưng thịnh xã hội văn minh... Chất xám giải quyết được sự thiếu thốn nghèo nàn của những quốc gia chậm tiến. Nhờ biết sử dụng chất xám, các quốc gia lạc hậu chậm tiến được vươn lên.

Đạo Phật xem trọng trí huệ ngang hàng với từ bi. Trí huệ và từ bi phải đi song đôi, phải cân bằng không được chênh lệch. Có trí huệ mà thiếu từ bi là trí huệ khô (càn huệ), có từ bi mà không trí huệ là từ bi mù quáng (si từ). Từ bi và trí tuệ như chim hai cánh, chích một cánh là không thể bay được. Song trên thế giới hiện nay người ta đầu tư cho chất xám. Có chất xám mà thiếu con tim thì chất xám sẽ bị bại hoại. Sự mất thăng bằng này là một tai họa không thể lường của nhân loại về sau!

III. ĐẠO PHẬT LÀ ĐẠO TỪ BI

Đạo Phật dạy từ bi không đặt nặng lý thuyết, mà chú trọng thực hành. Người vừa đặt chân vào cửa Phật bắt buộc phải giữ năm giới. Chỉ giữ năm giới thôi cũng đủ thể hiện lòng từ bi. Không sát sanh là tôn trọng sanh mạng của người và vật. Không trộm cướp là tôn trọng sự nghiệp tài sản của người. Không tà dâm là là tôn trọng hạnh phúc gia đình mình và gia đình người. Không nói dối là giữ uy tín của mình và tôn trọng phẩm giá người. Không uống rượu, hút á phiện, xì ke ma túy là bảo vệ sự sáng suốt và sức khỏe của mình, đồng thời tôn trọng an ninh trật tự xã hội. Nếu là tu sĩ xuất gia, Phật cấm không được vô cớ mà ngắt một cộng cỏ tươi, bẻ một cành cây xanh, cũng không được hủy hoại mầm sống của muôn vật. Không làm phiền làm hại người và mọi vật, đây là thể hiện thực tế lòng từ bi. Tuy nhiên phần từ bi này còn mang vẻ tiêu cực, phải tiến lên một bước xông xáo cứu giúp mọi người, làm lợi ích chúng sanh thực hiện hạnh bố thí mới là tích cực.

Bố thí là ban cho hay giúp đỡ, giúp đỡ những người gặp khó khăn hoạn nạn, động cơ bố thí là tình thương. Giúp đỡ mà không có tình thương thì không phải làm hạnh bố thí. Có những người đến chùa gặp những ngày lễ lớn, vào buổi chiều cúng cô hồn, sau khi cúng xong tất cả quà bánh trên bàn đem tung vãi các nơi, bọn trẻ con đua nhau giàng giựt, gọi là thí cô hồn. Họ hiểu lầm tưởng bố thí cũng đem quăng ném một cách vô ý thức như vậy. Cho nên cần bố thí ai vật gì, họ cứ ném như thế, hoặc có bị đánh cắp vật gì, họ nói bố thí cho nó đi. Bố thí phải đủ hai yếu tố tình thương và quý trọng người mình biếu tặng. Vì thương yêu quý trọng ta giúp đỡ một cách chân tình cho những người khó khăn thiếu thốn, mới đúng tinh thần bố thí của đạo Phật. Tài vật dù ít dù nhiều không quan trọng, mà quan trọng ở tình thương quý kính người mình cứu giúp. Người gặp cảnh khổ đau buồn tủi, đó là nguồn an ủi to lớn cho người bất hạnh. Không chỉ dùng tiền bạc vật dụng giúp đỡ người mới gọi là bố thí, nếu ta có khả năng đủ phương tiện tạo công ăn việc làm cho người thất nghiệp, giúp vốn cho người cần vốn làm ăn, hoặc dùng công sức mình giúp đỡ người cần giúp đỡ... cũng là tu hạnh bố thí. Những công tác giúp đỡ người vì tình thương, vì quý kính đều thể hiện lòng từ bi qua hành động bố thí.

Tuy nhiên con người không phải chỉ khổ vì thiếu cơm ăn áo mặc, mà còn khổ vì tâm thần bất an buồn phiền lo sợ..., hoàn cảnh này phải nhờ chánh pháp để cứu giúp họ. Phật pháp sẽ mở sáng con mắt trí huệ cho ta nhìn thấy lẽ thật trong cuộc sống. Mọi khổ đau do ảo tưởng của ta tạo ra, một khi thấy lẽ thật chúng đều tan biến như ánh nắng tan biến sương mù. Con người phần lớn sống bằng mơ tưởng ảo huyền, khi chạm sự thật bất như ý đâm ra bất mãn thất chí khổ đau. Thấu triệt được lẽ thật, con người không còn đau khổ bâng quơ, mà được bình an thanh thản trong cuộc sống hiện tại. Bác sĩ đến chẩn mạch và chích thuốc cho một cho một đứa bé và một người lớn. Vừa thấy ống thuốc gắn kim, chích vào thịt, đứa bé khóc la inh ỏi, trái lại người lớn cũng thấy và bị chích như thế, mà vui vẻ cám ơn Bác sĩ. Người thấy rõ chân lý cuộc đời, họ chỉ vui cười chớ không kêu khóc oán hờn. Kẻ mê muội sống bằng ảo tưởng, lúc nào họ cũng oán trách than phiền đau khổ. Cho nên Phật xem trọng bố thí pháp hơn bố thí tài. Bố thí tài chỉ giúp người giải khổ tạm thời trong cấp bách, bố thí pháp mới đem lại sự an bình vĩnh cửu cho con người. Do đó, tu sĩ Phật giáo lấy bố thí pháp làm trọng tâm đem lại lợi ích cho chúng sanh.

Đạo Phật quý trọng mạng sống con người và muôn vật, vì loài nào cũng ham sống sợ chết. Trên lẽ công bằng, ta ham sống người vật cũng ham sống, vô lý vì sự sống của mình mà tàn hại sự sống của người vật khác. Thế nên người Phật tử không sát hại người vật, mà còn cứu mạng phóng sanh. Tình thương bao la khắp muôn loài, muốn tất cả đều được an vui cường tráng sống lâu, đây là lòng từ bi của đạo Phật. Thiếu lòng từ bi thì đạo Phật sẽ khô cằn, vì vậy lòng từ bi được biểu trưng bằng nước cam lồ. Chúng sanh bị lửa hận thù thiêu đốt, bị nắng phiền não cháy da, bị sức nóng lo sợ khô cổ, gặp nước cam lồ tưới mát thì mọi đau khổ đều tiêu tan, nên nói từ bi đến đâu thì đau khổ mất dạng đến đó. Lòng từ bi không nỡ giết hại, không đành cột trói người vật, mà luôn luôn giúp đỡ buông tha cho tất cả được tự do thong thả.

IV. ĐẠO PHẬT TÔN TRỌNG TỰ DO

Con người ai không thích thong thả tự do, có sự ép buộc kềm chế từ bên ngoài là mất tự do. Vì thế người đến với đạo Đạo Phật không có điều kiện gì cả, chỉ cần tâm mến đạo thích tu là đủ. Sau khi thành Phật tử cũng không có sự bắt buộc nào, thích đi chùa thì đến, không thích ở nhà tu cũng được. Khi phát tâm quy y có khuyến khích giữ năm giới, chẳng qua là phương tiện đem lại sự an bình cho Phật tử đó thôi. Song tôn trọng tự do có lợi với người biết nhận thức có ý chí mạnh, sẽ bất lợi với người kém nhận thức và ưa chểnh mảng. Tinh thần tôn trọng “Tự giác tự nguyện” của Phật tử, Đạo Phật không tạo điều kiện kềm chế thúc ép nào.

Cho đến khổ đau và an vui của con người, đạo Phật nói rõ đều do con người tự do tạo lấy. Phật không có quyền can thiệp khổ vui của con người. Ngài chỉ là người hướng dẫn chỉ đường cho những ai muốn tránh khổ tìm vui, mọi khổ vui đều do con người quyết định. Ai muốn an vui thì trước phải đem sự an vui lại cho mọi người. Chẳng có ai cầm cân nẩy mực ban phước xuống tội cho chúng ta. Hành động tốt của ta sẽ mang vui cho ta, hành động xấu của ta sẽ chuốc đau khổ cho ta. Ta là chủ nhân ban phước giáng họa cho ta, con người tự do chọn khổ lựa vui, không đổ thừa không lệ thuộc thế lực vô hình bên ngoài.

Hơn nữa, tự do không đòi hỏi ở đâu, nơi ai, chính ta thắng được mọi cám dỗ bên ngoài là tự do. Mọi sắc tài danh lợi không lôi cuốn được ta là tự do. Người đời miệng luôn nói tự do đòi tự do, mà ghiền rượu, mê sắc, hiếu danh... không bao giờ được tự do? Tự do là chân giá trị của con người, song muốn tự do ta phải đủ nghị lực chiến thắng bọn ma sắc, tài, danh, lợi..., chúng biến hóa thiên hình vạn trạng quyến rũ dụ dỗ ta rơi vào trận mê hồn của chúng. Chúng ta không một bề đổ lỗi cho bọn nó, mà phải nhìn tận nội tâm mình. Trong tâm ta sẵn sàng mến khách, khách mời rủ mới chạy theo. Nếu mọi ái dục bên trong đã lạnh nhạt khô khan thì chúng làm gì quyến rũ được. Ta phải can đảm chiến thắng bọn quỉ vương ở nội tâm thì đám yêu quái sắc tài bên ngoài sẽ đầu hành. Cái gốc tham mê ái dục đã nhổ thì cành lá phiền não đâu còn nảy sanh. Hồ nước tâm đã lóng sạch trong veo và gạn lọc hết bùn nhơ, dù có gió mạnh thổi, mặt nước dậy sóng vẫn không ngào đục. Dứt sạch mầm tâm mê luyến trần cảnh là ta thật sự tự do. Nhân tự do đưa đến quả giải thoát.

Giải thoát không phải sang thế giới kỳ đặc ở bên kia, không phải ngao du trong cảnh huyền bí mầu nhiệm, mà ngay nơi này tâm không dính mắc sáu trần là giải thoát. Còn dính mắc là trói buộc, không dính mắc là tự do giải thoát. Sự trói buộc dính mắc không phải lỗi ở sáu trần mà lỗi ở nội tâm. Sắc đẹp tiếng hay... đâu có thần thông trói buộc được ta, chỉ vì ta còn mến sắc đẹp, thích tiếng hay, ưa vị ngon... chạy đuổi theo chúng nên bị chúng trói buộc. Nếu lòng ta băng giá thì sáu trần sẽ bất lực không còn khả năng lôi kéo. Thật sự chúng ta không cần tìm giải thoát ở đâu xa, ngay nơi đây, chính tâm mình đủ khả năng làm chủ trọn vẹn là chân thật giải thoát.

V. PHẬT HÓA HỮU DUYÊN NHƠN

“Đạo Phật chỉ giáo hóa người có duyên”, thái độ này mới nhìn qua dường như tiêu cực. Hơn nữa, chùa chiền ngày xưa hầu hết xây cất nơi núi non xa vắng, ít khi có chùa nằm nơi phồn hoa phố thị. Sự truyền bá Đạo Phật có vẻ thầm lặng, không tuyên truyền ồn náo, vàng tăng vẻ tiêu cực hơn. Song thái độ này rất thích hợp tinh thần của đạo Phật, người Đông phương thuộc lòng câu “Hữu xạ tự nhiên hương, hà tất đương phong lập”. Quả thật chúng ta có của quý, dù cố giấu kín thiên hạ vẫn biết, lựa là phải đi khoe. Đức Phật biết rõ căn cơ chúng sanh rất đa dạng, không thể nào buộc họ có cái nhìn cái hiểu như nhau, nên để họ tự ý lựa chọn cái gì họ thích. Vì vậy đạo Phật không thích khoa trương ồn ào, chỉ sống trong cảnh yên tỉnh trầm lặng, ai thích thì tìm đến. Khi người ta tìm đến với mình thì phải tận tình chỉ dạy cho họ thâm nhập đạo lý, đây là thái độ của tăng sĩ Phật giáo. Nếu người truyền giáo tin rằng “Giáo lý đạo mình là siêu xuất tuyệt hảo”, khởi lòng vị tha muốn mọi người trên thế gian đều theo đạo mình, liền dùng mọi phương tiện giải thích, kêu gọi, dụ dỗ, rúng ép và vẫn có những người không chịu theo. Họ đâm ra bực bội, có khi dám sử dụng đến hành động tàn ác phi đạo lý, đó là “bệnh chấp thiện” mà ra. Đạo Phật truyền bá chánh pháp bằng cách thuyết giảng tại chùa, ai thích nghe thì đến, không thích thì thôi. Đến với đạo Phật bằng tin thần tự giác tự nguyện, một khi người ta nhận được chánh pháp là của quý thì xa xôi mấy thì họ cũng tìm đến. Trái lại điều gì người ta không thích mà ta cứ mời rủ mãi, họ càng sanh bực bội chống đối chẳng có lợi ích gì. Như cùng ngồi chung một bàn ăn, có những món rất thích khẩu ta, mà người khác không thích, ta cứ này ép mãi họ sẽ sanh bực bội, vì khẩu vị mỗi người có khác. Tôn giáo trên thế gian cũng như thế, tùy căn cơ trình độ của mỗi người để cho họ được tự do lựa chọn.

Bản chất tôn giáo là đem an vui hạnh phúc cho nhân loại nhưng ngày nay chúng ta đã được nghe, được chứng kiến nhân danh tôn giáo gây ra cảnh đau thương tang tóc cho con người. Chính là vì nhiệt tình vì lợi tha mà mắc phải lỗi lầm như thế. Do đây, chúng ta càng thấm thiết câu “Phật hóa hữu duyên nhơn” và càng thấu hiểu được thái độ dường như tiêu cực của đạo Phật.

KẾT THÚC

Qua những dữ kiện trên, tôi thấy đạo Phật rất thích hợp với tâm tư nguyện vọng của tôi. Càng tiến sâu vào đạo Phật, tôi càng thấy còn nhiều dữ kiện thích thú hơn, khiến tôi hăng hái phấn khởi trên đường tu. Tôi tự nghĩ đây là phúc lành nhiều đời của mình nên chọn được một đạo vừa chân thật, sáng suốt, tình thương, tự do và bao dung thế này. Sống trong thế kỷ hai mươi nhiều tôn giáo bị xao động vì câu nói “Khoa học tiến thì tôn giáo thối”. Song khảo sát chính chắn trong đạo Phật, tôi thấy ngược lại và có thể nói “Khoa học tiến càng làm sáng tỏ đạo Phật”. Thật vinh hạnh cho tôi chọn được một đạo không bị ánh sáng khoa học làm lu mờ, mà có thể cùng sánh vai với khoa học đem lại hạnh phúc thật sự lâu dài cho nhân loại.
 

Lời Tác Bạch

tacbach Cung kính ngưỡng bạch Thầy,

Hôm nay mừng Thầy qua được cơn bạo bệnh, chúng con cúi đầu đảnh lễ, kính cẩn dâng lên Thầy khúc dạ chí thành.

Chúng con còn nhớ,

Ngày 25 tháng 6 năm Tân Mão (25/7/2011), Thường Chiếu được tin Thầy lâm trọng bệnh, anh em chúng con lo lắng thắt thỏm. Mặc dù bài học duyên sinh như huyễn, có thân thì có bệnh Thầy đã dạy bao nhiêu lần, nhưng cho tới bây giờ con mới thực sự nhận ra mình chưa thuộc bài. Cho nên suốt thời gian Thầy nằm bệnh viện, không đêm nào chúng con ngủ được. Nguyện Phật gia hộ cho Thầy chóng vượt qua bệnh duyên, nguyện Thầy mau về lại với Tăng Ni tứ chúng. Chúng con còn nhớ lời Thầy đinh ninh dạy dỗ Tăng Ni tứ chúng trước đó vài hôm:

Chúng ta là đệ tử Phật, là con Phật thì lúc nào cũng nghĩ đến con đường giác ngộ, giải thoát sanh tử. Đây là con đường cao thượng nhất, quý báu nhất. Tất cả những việc làm của thế gian hay dở phải quấy, chỉ là tạm thời thôi. Điều quan trọng của chúng ta là thấy rõ con đường đưa mình tới giác ngộ giải thoát là con đường cao thượng nhất.

Thầy mong muốn, trông đợi mai sau chư Tăng chư Ni và Phật tử đều được thảnh thơi, an ổn sống được chỗ của chư Phật, chư Bồ-tát, chư Hiền Thánh Tăng hướng dẫn chỉ dạy, an trú trong niềm an lạc đó thì sự tu hành của chúng ta mới không hổ thẹn. Nếu tu có chừng, mà không biết tới chỗ chân thật thì uổng phí một đời tu. Thầy chúc Tăng Ni và Phật tử an vui, khoẻ mạnh, đi đúng với chánh pháp của Phật dạy để được giải thoát sanh tử.

Đó là chỗ trông đợi của Thầy.   

Lời dạy ấy vẫn luôn tinh khôi trong tâm khảm Tăng Ni chúng con.

Ngày 2 tháng 8 năm Tân Mão (30/8/2011) Thầy xuất viện trở về Thường Chiếu, chúng con vui mừng khôn tả. Thầy đã về rồi, tuy nhiên sức khỏe vẫn còn yếu. Mỗi sáng được hầu thăm Thầy, con thấy hạnh phúc dâng tràn, xúc cảm dâng tràn. Thầy nhìn chúng con, nắm lấy tay chúng con, khẽ cười với chúng con… Chúng con đau thắt cõi lòng, không dám nói lời nào, chỉ im lặng nhìn Thầy, như trút tất cả nỗi niềm và lòng kính thương vô bờ. Sao mà cao mà tột, mà sâu thẳm đạo tình Ân sư cốt nhục!

Con tin là Thầy thấu hiểu được tâm trạng của tất cả chúng con. Cho nên nghị lực, ý chí sống của Thầy thật mạnh mẽ, sức khỏe Thầy phục hồi mau hơn sự dự đoán của các bác sĩ. Thật hy hữu, thật phúc duyên cho Thầy và tất cả chúng con.

Kính bạch Thầy,

Cả cuộc đời Thầy hiến dâng cho đạo pháp, cho thiền tông Việt Nam, không một chút xao lãng, không một chút ngần ngại. Vì tất cả chúng con cùng chúng sanh mà Thầy quên đi tuổi tác nhọc nhằn, dấn thân vào đời dạy dỗ khắp muôn nơi. Đến khi già yếu, thị hiện thân bệnh, tứ đại chống trái, chịu nhiều bức bách đau đớn, nhưng Thầy vẫn an nhẫn, không lộ vẻ bi thống khiến chúng con lo lắng sợ hãi. Tấm gương sáng ngời này chúng con nguyện cố gắng nỗ lực noi theo. Di huấn tối cao này toàn thể chúng con xin hứa sẽ tận lực bình sinh thực hành cho bằng được, để không cô phụ công ân giáo dưỡng của Thầy.

Chân Không, Thường Chiếu, Trúc Lâm… nối liền một mảnh tình thâm, uống chung một dòng sữa thiền tông. Mà sống. Mà tu. Mà lớn lên trong nguồn sáng bi trí tròn đầy của Thầy. Huynh đệ chúng con có được ngày hôm nay là nhờ có Thầy. Nếu không có Thầy thì cũng không có chúng con ngày hôm nay. Cho nên toàn thể đệ tử chúng con không thể thiếu Thầy và chúng con thầm nghĩ Thầy cũng không muốn thiếu vắng chúng con, bất kỳ một đứa nào. Bởi vì tất cả chúng con đều là tác phẩm do Thầy nhào nặn ra. Trí tuệ này, mạng mạch này là huyết thống của Phật Tổ từ nghìn xưa để lại, chư Hiền Thánh Tăng tiếp nối truyền trao, trong đó có Thầy. Đây là sứ mệnh, là bổn phận, là mạng mạch của tất cả những người con Phật. Chúng con không ai dám quên sứ mệnh này, bởi Thầy đã dạy như thế.

Chính vì vậy chúng con luôn cần có Thầy và cần sự có mặt của nhau trong tình yêu thương kính thuận, trong nghĩa huynh đệ một nhà. Hơn bao giờ hết, lúc này là lúc chúng con xin được quây quần bên Thầy sống tỉnh thức, vui vẻ, hiếu thuận. Vì chỉ có như thế Thầy mới mau bình phục để mà sống, mà dạy dỗ chúng con cho tới ngày viên mãn.

Đốt nén tâm hương, cúi mong từ lực Tam bảo gia hộ cho toàn thể chúng con nương nơi uy đức của chư Phật chư Tổ, vâng lời Thầy dạy trên kính dưới thuận, nhất tâm tu hành, vui sống lục hòa, trang nghiêm thanh tịnh trong ngôi nhà chánh pháp. Tất cả phước lành có được xin dâng lên cúng dường đấng Tôn sư, nguyện Thầy chóng vượt bệnh duyên, thọ mạng miên trường, để dìu dẫn chúng con và tất cả chúng sanh kịp quay về cố hương trước khi bóng ngã tịch dương. 

Cúi xin Thầy rũ lòng thương xót chúng con bủa khắp mây từ, nhuần thấm thân tâm, khiến cho chúng con đồng quay về cội giác, báo Phật ân đức, toàn thành tâm nguyện của Thầy. Để ngôi nhà thiền tông Việt Nam vững bền muôn thuở, để dòng thiền Trúc Lâm Yên Tử sống mãi trong lòng Tăng Ni Phật tử Việt Nam.

Nam Mô Phật Bổn Sư thích ca Mâu Ni.

Hạnh Hương Ngọa Vân Am -11/2011

Một số hình ảnh Hành Hương Ngọa Vân Am (26/11/2011)

(Ảnh PT Đăng Chân)

Video - du maître thiền - Thiền Thất Thường Lạc

Emission de Sagesses Bouddhistes- France 2

sur le Bouddhisme Thiền Tông vietnamien

du maître thiền-Vénérable THÍCH THANH TỪ

présenté par Thích Tuệ Cang

Objectif et Méthode de la Pratique

en 15 min. le 28 Août 2011 à 08h30

  

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Ý NGHĨA PHẬT GIÁNG TRẦN

H.T Thích Thiện Trung

Giảng tại Chùa Phật Bửu - Quận 4

   14/05/2011 

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